Les pays de l’Union européenne (UE) ont une décharge de déchets à leur disposition grâce au régime marocain qui demande à les recevoir sur son territoire.
Le Maroc qui est pourtant en difficulté dans la gestion de ses propres déchets, a officiellement demandé à importer des déchets de l’UE, ce qui a entraîné une vague d’indignation parmi les défenseurs de l’environnement, d’autant plus que les pratiques de corruption ne sont pas étrangères à cette démarche opérée dans une opacité totale et perçue comme une menace écologique et une nouvelle preuve de la corruption du régime, selon eux.
Les écologistes marocains ont raison de voir la corruption dans cette importation de déchets par leur pays, car il est fort probable qu’elle soit réalisée en violation des dispositions du droit international ou national de l’environnement. Dans ce cas, le risque de porter atteinte à l’environnement et à la santé humaine n’est pas exclu.
Le trafic de déchets est facilité par l’entente délictueuse et l’association de malfaiteurs, le blanchiment d’argent, la corruption et l’entrave au bon fonctionnement de la justice. Le résultat est que des tonnes de déchets urbains de toutes sortes, y compris des déchets dangereux et toxiques, peuvent être déversées de manière incontrôlée. Selon les spécialistes, des entreprises européennes ont recours à la délocalisation de leurs déchets pour réduire les coûts, contrairement au principe de droit qui exige que chaque pays gère ses propres déchets. Ils expliquent que Pour contourner la réglementation, les exportateurs de déchets font croire que les déchets seront traités alors qu’ils sont en réalité directement enfouis ou jetés dans des décharges. Avec les risques d’atteinte aux écosystèmes et à la santé des populations riveraines. Les experts affirment que la criminalité environnementale est la quatrième activité criminelle la plus importante au niveau mondial.
Elle est l’une des principales sources de financement de la criminalité organisée. Le trafic de déchets représenterait des milliards d’euros en Europe. Selon l’Office européen anti-fraude, on estime que jusqu’à 30 % de l’ensemble des transferts de déchets en Europe pourraient être illicites, ce qui représenterait un bénéfice de 9,5 milliards d’euros par an pour les criminels. Les écologistes marocains accusent le régime de privilégier ses profits au détriment de la santé publique. Ils font remarquer que d’autres pays refusent ces importations de déchets, mais Rabat s’y précipite, transformant le pays en décharge à ciel ouvert pour l’Europe.
Le coordinateur du Collectif écologique du Nord du Maroc, Mohamed Benata, a dénoncé cette initiative comme une « trahison de l’intérêt général », pointant du doigt l’opacité entourant cette démarche. Il affirme qu’ »aucune étude scientifique n’a été menée pour évaluer la nature de ces déchets ni leur impact sur la santé publique », et exige l’annulation immédiate de cette décision. Il s’agit d’une nouvelle manœuvre d’un système corrompu qui privilégie les profits obscurs au détriment des citoyens et de l’environnement, a-t-il expliqué, mettant en garde contre une « catastrophe écologique sans précédent » dans un pays qui peine déjà à gérer ses propres déchets et ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour un tel projet. Autre protestation, émanant d’Ayoub Krir, président de l’association « Oxygène pour l’environnement et la santé », qui a critiqué sévèrement le gouvernement, soulignant que « le Maroc est déjà en crise dans la gestion de ses propres déchets ». Il s’est interrogé sur la logique d’un tel choix, alors que « d’autres pays refusent ces importations, le Maroc, lui, s’y précipite ». Sur les réseaux sociaux, les internautes ont exprimé leur indignation et dénoncé une « décision scandaleuse » qui transforme le pays en « décharge à ciel ouvert pour l’Europe ». « Dans tout État respectueux de ses citoyens, les responsables d’un tel crime seraient traduits en justice, mais au Maroc, cela passe comme un exploit », ont souligné les internautes.
M. R.