Dans le cadre des mesures visant à faciliter les exportations pour les investisseurs algériens, notamment à la lumière de la zone franche africaine, en plus d’encourager le commerce extérieur vers l’Europe, l’Algérie avait annoncé fin 2022 l’ouverture imminente de succursales de banques algériennes à l’extérieur du pays.
Une mesure qui coïncide avec le plan du gouvernement visant à porter les exportations hors hydrocarbures à 15 milliards de dollars d’ici 2025, dans le sillage de la réforme du système bancaire en Algérie et la tentative de contenir le marché parallèle, impliquant le rôle des banques algériennes actives sur le marché local afin de contenir les fonds et de parvenir à plus d’inclusion financière. Compte tenu de la taille de la communauté algérienne à l’étranger, ces succursales permettront de faciliter les échanges et la circulation des capitaux entre l’Algérie et les pays ciblés. Au niveau régional et continental, elles permettront d’accompagner et renforcer la politique de l’Algérie de développer les échanges commerciaux avec les pays africains et de bénéficier des avantages de l’accord de libre-échange africain et d’accroître les exportations hors hydrocarbures vers le continent. En effet, une ouverture aux marchés étrangers amènera les banques algériennes à relever le défi de renforcer leur compétitivité et de fournir des services au niveau de qualité des banques étrangères, conformément aux normes internationales. Ainsi, après l’ouverture de la banque algérienne au Sénégal au mois d’avril dernier, la banque algérienne en Mauritanie vient d’obtenir officiellement son agrément de la part de la Banque centrale mauritanienne, a annoncé jeudi à Alger, le ministre des Finances, Laaziz Faid, lors de l’ouverture d’une Journée d’information organisée par la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (Cnep-Banque), au profit des opérateurs économiques. La création de ces deux banques est le fruit d’un actionnariat de quatre banques publiques algériennes, à savoir la Banque nationale d’Algérie (BNA), le Crédit populaire d’Algérie (CPA), la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr). En plus de ces deux banques, un autre chantier est en cours pour l’ouverture de la banque extérieure algérienne internationale, à Paris.
Les banques publiques appelées à diversifier les offres de financement
En marge de ladite Journée d’information, le MF a invité les banques publiques à renforcer les financements destinés aux entreprises et aux professionnels dans les différents secteurs, à travers la proposition de formules de financement adaptées, afin de s’adapter aux changements des besoins et au comportement du consommateur algérien, tout en veillant à se mettre au diapason du développement technologique. Mettant en relief le rôle pivot dévolu aux banques publiques pour renforcer la stratégie de développement du secteur bancaire, le ministre a souligné que cette stratégie vise également la création du plus grand nombre possible d’emplois, le soutien à la compétitivité de l’économie nationale et l’accompagnement des entreprises nationales dans l’exportation, notamment vers les pays africains. Faid a cité, dans ce cadre, l’actualisation de l’arsenal juridique, la digitalisation des banques et la fourniture des produits bancaires islamiques et classiques. En terme de chiffres, Faid a fait savoir que le nombre de comptes bancaires a dépassé 20 millions de comptes domiciliés au niveau des banques en 2022, dont 12 millions de comptes d’épargne, ainsi que 27 millions de comptes courantspostaux (CCP), en sus de 14 millions de cartes interbancaires (CIB) en circulation. Le nombre des opérations de paiement via les Terminaux de paiement électroniques (TPE) est passé de 65.000 opérations en 2016 à plus de deux millions d’opérations en 2022. Les paiements via internet sont passés de 7300 opérations en 2016 à 7.5 millions d’opérations en 2022 avec plus de 340 e-commerçants inscrits au système de paiement électronique interbancaire. Hamid Si Ahmed
