Le voile commence à se lever sur les dessous de la désignation du Gabon pour accueillir la CAN-2017 aux dépens de l’Algérie, dont le dossier de candidature ne souffrait pourtant d’aucune contestation. Tous les doigts accusateurs sont orientés d’ailleurs vers le président de la Confédération africaine de football, Aissa Hayatou. L’homme fort de la CAF a tout simplement profité de l’occasion pour régler des comptes avec son désormais ancien ami, Mohamed Raouraoua.Et pour ce faire, le Camerounais a mis au devant l’aspect sécuritaire, un subterfuge utilisé par ses soins pour convaincre ses pairs du comité exécutif de la CAF de ne pas se ranger dans le camp algérien.
Finalement, il a réussi dans son entreprise.En tout cas, nombreux sont les connaisseurs à imputer à Hayatou la responsabilité de ce »camouflet » à l’Algérie. Si l’Algérie a échoué au profit du Gabon, c’est parce que le président de la CAF « n’avait pas l’intention de lui faire un cadeau », explique le journal sportif L’Equipe. Spécialiste du football africain et connaisseur de ses coulisses, Hervé Penot, qui signe l’article, pointe le rôle de Hayatou dans l’échec du dossier algérien.« Ses relations avec Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne, se sont détériorées ces derniers mois et il a insisté, auprès des 14 votants (du comité exécutif, ndlr), sur le volet sécuritaire en rappelant le nombre de policiers blessés lors de chaque journée du championnat local », croit savoir le journaliste. À en croire encore Hervé Penot, l’Algérie aurait également payé les frais des « récentes tensions » entre la Confédération africaine de football et les pays du Maghreb, allusion aux désaccords avec le Maroc et la Tunisie. Ces tensions « n’ont pas, non plus joué en faveur de l’Algérie ».
Dans la foulée, dans les milieux sportifs et non sportifs algérien, Mohamed Raouraoua n’est pas du tout épargné par les critiques. L’on est même tenté de dire que sa popularité a pris pour la circonstance un coup.Très introduit à la CAF, l’homme n’a pourtant pas pu éviter à l’Algérie cette désillusion. Et finalement les Gabonais se sont avérés plus efficaces dans les jeux de coulisses, en lui chipant l’organisation de la prochaine CAN. D’après les informations parvenant du Caire, des membres influents à la CAF auraient demandé aux Ghanéens de se retirer de la course au profit du Gabon pour pouvoir battre la candidature algérienne. Au bout du compte, les Gabonais ont obtenu 55% des voix contre 45% pour l’Algérie.
Hakim S.