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APPROVISIONNEMENT EN PRÉVISION DU MOIS DE RAMADHAN : Les marchés sous un suivi rigoureux et permanent

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Devant le Parlement national en congrès le 25 décembre dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que « les résidus de la Issaba » avaient provoqué une pénurie des produits alimentaires et des liquidités, afin de déstabiliser et démoraliser les citoyens », sommant les autorités concernées à « veiller sur la disponibilité des produits de large consommation, tout en prenant les mesures nécessaires pour lutter contre la spéculation ».
À l’approche du mois sacré, les autorités multiplient ainsi les mesures et ont mis les bouchées doubles, pour s’assurer que les denrées alimentaires seront disponibles en quantité suffisante et à des prix raisonnables. Alors que les spéculateurs et les acteurs de l’informel continuent de sévir, causant une hausse des prix anarchique et injustifiée, et que bon nombre de commerçants (détails ou gros), ne ratent pas l’occasion de profiter de ce mois sacré pour remplir leurs caisses, au détriment du citoyen moyen, l’État semble plus que jamais décidé à lutter avec rigueur et sévérité contre ces contrevenants. Une régulation qui doit s’opérer sur toute la chaîne de distribution, et au consommateur d’adopter un mode de consommation  responsable. Lors d’une rencontre organisée avec les cadres de la direction régionale et de la Direction du commerce et de la promotion des exportations d’Alger, consacrée aux mesures à prendre pour assurer la disponibilité des produits de large consommation, aux préparatifs en prévision du mois de Ramadhan et à l’intensification du travail de contrôle, le ministre du secteur Tayeb Zitouni a de ce fait instruit ses cadres à anticiper toute forme de pratique allant à l’encontre des intérêts des consommateurs algériens, et de leur santé.

Approvisionnement régulier en denrées alimentaires
Dans le sillage de ces actions visant à anticiper les mécanismes du marché national, Zitouni avait récemment tenu une séance de travail avec les cadres de la société «Magros» (société de réalisation et gestion des marchés de gros), en marge de laquelle il avait exigé de ses interlocuteurs de réaliser des études en vue de moderniser la gestion de la société et ses marchés régionaux, de développer le réseau de distribution, et d’améliorer la performance économique de la société. L’objectif étant de répondre aux besoins du marché et des citoyens, et de consolider la compétence et l’efficacité du travail des marchés, à travers l’ouverture de nouveaux espaces dédiés aux produits alimentaires et la mise en place de coopérations lucratives avec les grandes surfaces commerciales ou étrangères. Citons, entre autres, la visite d’inspection effectuée par Tayeb Zitouni la semaine écoulée à Bel Abbès, durant laquelle il avait affirmé que l’État avait accordé toutes les facilités et levé toutes les contraintes pour assurer un approvisionnement équilibré des diverses denrées alimentaires, en légumes, fruits et viandes.

Importation de viandes et légumineuses en quantités suffisantes
Dans ce contexte, le ministre avait annoncé l’importation de 85 000 tonnes de viandes, qui seront proposées à la vente à raison de 1 200 DA le kg, outre la mise à la disposition des citoyens de quantités suffisantes de semoule et de farine et de plus de 500 000 tonnes de légumineuses, ainsi que l’importation de 185 000 tonnes de bananes afin de stabiliser les prix et d’endiguer les pratiques spéculatives. Par ailleurs, Zitouni avait insisté sur la nécessité de veiller au contrôle et au suivi de la distribution des légumineuses à travers la coordination directe avec les services du ministère de l’Agriculture et du Développement rural et l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) via les coopératives agricoles, en vue d’assurer la disponibilité de ces produits à tous les citoyens à travers toutes les régions du pays. Pour sa part, et pour un Ramadhan sans pénurie, le ministère de l’Agriculture avait entamé, en collaboration avec le ministère du Commerce, l’affichage des prix de la vente au détail des produits agricoles de large consommation, quotidiennement via les médias, en vue de tenir les citoyens et les consommateurs informés de manière périodique et continue des prix de différents produits essentiels. Une mesure prise en raison de l’absence de l’affichage des prix dans de nombreux marchés au niveau national.

Durcissement des mesures de contrôle contre les spéculateurs
En prévision du Ramadhan, un programme spécial reposant sur des mesures dissuasives et des sanctions administratives les plus sévères, viendra s’ajouter à un bilan annuel de 2023 très significatif, en termes de systèmes de contrôle et l’implication des autorités locales pour imposer un contrôle sur les prix des matières premières et le bon approvisionnement des marchés. Comme ce fut le cas l’année dernière, ce programme prévoit l’intensification du contrôle quotidien, au niveau des circuits de distribution, pour contrer les différentes pratiques spéculatives, et celles enfreignant les règles de transparence et d’intégrité des transactions et des prix, en focalisant sur les produits dont la consommation est courante et propre au Ramadan. À ce titre, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, et selon le rapport annuel de 2023 de ses agents de contrôle, a enregistré pas moins de 332 541 infractions, et dressé 189 071 procès-verbaux de poursuite judiciaire. Concernant le chiffre d’affaires dissimulé constaté suite aux opérations de contrôle, le bilan fait état de plus de 49,5 milliards de DA de transactions non facturées. De plus, 13 449 fermetures administratives ont été proposées par les services du ministère. S’agissant du contrôle analytique de la qualité, 11 184 échantillons prélevés pour analyses microbiologiques et physicochimiques ont été réalisés durant 2023. Concernant la lutte contre la spéculation illicite, les services de contrôle économique et de répression des fraudes ont réalisé 183 412 interventions ayant permis le constat de 98 délits et conduit à l’établissement de 98 procès-verbaux, selon le bilan.

Renforcer la régulation du marché selon l’offre et la demande
En outre, il sera question pour les autorités compétentes d’assurer la mise en place de mécanismes à même de réguler le marché national. Dans ce contexte, l’expert en agriculture, Laâla Boukhalfa, a donné un aperçu général sur l’évolution du marché et le rôle des acteurs impliqués dans le système de régulation. Rappelant que «durant la dernière décennie, nous avons constaté un dysfonctionnement entre l’amont et l’aval des filières agricoles végétales et animales », causant ainsi des «flambées des prix dépassant de loin le pouvoir d’achat des consommateurs». En outre, l’expert a mis en avant «l’absence de prise en charge des excédents, de la conservation, du traitement, du stockage et de la transformation de ces produits alimentaires qui subissent des avaries, occasionnant du coup de lourdes pertes aux producteurs». Cependant, Laâla Boukhalfa a souligné que le président Tebboune, et dans le cadre de la protection de l’économie nationale, a envisagé dans son programme de renforcer la «régulation du marché». Il s’agit, selon lui, de mettre en place des «mécanismes de régulation visant un équilibre en fonction de la loi de l’offre et de la demande». Et de noter que « la régulation se veut aussi un moyen efficace pour «la protection des consommateurs et des producteurs».
Hamid Si Ahmed

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