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Appelant à la fin de la colonisation israélienne : La Conférence de Paris pour la solution des deux États

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Une certaine satisfaction est à relever au lendemain de la conférence sur le Proche-Orient qui s’est tenue à Paris et qui a appelé Israéliens et Palestiniens «à démontrer leur engagement pour la solution à deux états, et à s’abstenir d’actions unilatérales qui préjugeraient du résultat de la négociation, notamment sur les frontières». Dans un communiqué final, âprement et mi n u t i e u s eme n t négocié, les participants à la Conférence de Paris ont exhorté Israéliens et Palestiniens à «démontrer leur engagement pour la solution à deux États, et à s’abstenir d’actions unilatérales qui préjugeraient du résultat de la négociation, notamment sur les frontières, Jérusalem et les réfugiés». Les participants à la conférence, dont le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, ont mis en garde sur ce que pourrait être la politique israélo-palestinienne de Donald Trump, et notamment les effets dévastateurs d’un transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Les tentatives de la Ligue arabe pour évoquer le sujet et appeler des «tierces parties», et pas seulement les protagonistes du conflit, à s’abstenir d’initiatives déstabilisatrices n’ont pas abouti. Les autorités françaises n’en ont pas moins clairement mis en garde Washington. Lors de son intervention, le président français François Hollande a affirmé sur un ton diplomatique que «chacun doit bien comprendre quel est l’enjeu et que rien ne peut être improvisé ou bouleversé». Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s’est montré plus ferme et a évoqué un «projet lourd de conséquences». «Tous les présidents américains s’étaient engagés à ce transfert et tous y ont renoncé », a-t-il expliqué lors de la conférence de presse finale, soulignant que «la question est sensible qu’elle ne peut être résolue que par une négociation entre toutes les parties. Agir unilatéralement aurait les effets d’une provocation ». Cela reviendrait à défier ouvertement l’ONU, pour laquelle le statut de Jérusalem, dont la partie orientale palestinienne a été occupée en 1967 puis annexée par Israël en 1980, doit se régler par la négociation. La Conférence de Paris visait à rappeler la nécessité impérative de sortir de l’actuel statu quo. «Comment penser que le Moyen-Orient pourra retrouver sa stabilité si l’on ne traite pas le plus ancien de ses conflits? Car il continue de servir de prétexte aux criminels qui enrôlent des esprits égarés», a martelé le président français. L’objectif de la Conférence de Paris était de graver dans le marbre les grands principes avant une période de lourdes incertitudes. Il s’agissait aussi du dernier d’une série de gestes entrepris par la communauté internationale sur la question israélopalestinienne, dont le vote à l’ONU, le 23 décembre, de la Résolution 2334 exigeant l’arrêt «immédiat et complet» de la colonisation. Ce texte avait été approuvé par 14 membres du Conseil de sécurité et avec l’abstention des états-Unis, qui n’ont pas usé de leur droit de veto pour la première fois depuis 1979. Le communiqué final, avec toute sa portée symbolique, devait être endossé par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-huit, à Bruxelles, en dépit des fortes pressions d’Israël pour les en dissuader. Saëb Erekat, numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et principal négociateur palestinien, s’est félicité des conclusions de la Conférence de Paris sur le Proche-Orient qui, selon lui, «a souligné la nécessité de mettre fin à l’occupation israélienne». Saëb Erekat a en outre appelé la France «à reconnaître immédiatement l’État de Palestine dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme sa capitale» et demandé aux autres participants à la conférence de «reconnaître l’État de Palestine au même titre que leur reconnaissance d’Israël». Il a estimé que les participants à la conférence «ont créé un élan pour le rejet de l’occupation israélienne et les activités de colonisation» des territoires palestiniens. C’est un message à Israël «pour qu’il se conforme aux lois internationales» et «mette fin à son occupation militaire de la Palestine», afin d’ouvrir la voie à la paix et la stabilité dans la région, a-t-il ajouté. «Il est temps d’arrêter de traiter avec Israël comme un pays au-dessus de la loi et de le rendre responsable des violations systématiques des Conventions internationales et des droits de notre peuple», a-t-il poursuivi. Après la Résolution de l’ONU, condamnant la colonisation israélienne, la première depuis 1979, au grand dam du président élu Trump qui avait exhorté Washington à mettre son veto, la Conférence de Paris est une avancée pour le peuple palestinien, et une sérieuse mise en garde pour le sioniste Netanyahou, menacé de destitution par la justice, pour corruption et qui fait dans la surenchère pour se maintenir au pouvoir. D’autant qu’à quelques jours de l’entrée en fonction de Donald Trump, et dans un discours en forme de testament politique, le Secrétaire d’état américain John Kerry a de nouveau dénoncé la colonisation israélienne et énoncé des principes pour la solution du conflit, évoqués dans le communiqué final de la Conférence de Paris. Une nouvelle conférence internationale sur le Proche- Orient se réunira à la fin de l’année en cours pour faire le point sur les avancées du processus.

M. Bendib

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