Dans un contexte énergétique mondial marqué par la COP30 (Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), qui vise à aller progressivement vers la décarbonation, c’est-à-dire, à terme, l’élimination des énergies fossiles, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) ont tenu, ce vendredi, au secrétariat de l’OPEP à Vienne, la sixième réunion de haut niveau du dialogue énergétique OPEP-GECF.
La réunion a examiné l’évolution du marché du pétrole et du gaz, les perspectives à long terme et la collaboration en matière de données énergétiques, mais aussi les activités conjointes menées en amont et pendant la COP30. Anticipant, sans doute, un appel de la COP30 à réduire les investissements dans les énergies fossiles, l’OPEP et le GECF ont souligné le »besoin urgent » d’investissements soutenus et à long terme dans les hydrocarbures et ce, face à la croissance continue de la demande pétrolière et gazière mondiale. Les deux organisations convergent avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a présenté l’épuisement des ressources en hydrocarbures comme un souci majeur, d’autant plus que les alternatives que sont les énergies renouvelables tardent à s’imposer. L’OPEP s’était, d’ailleurs réjoui de la « volte-face de l’AIE sur cette question importante » et avait rappelé que, de son côté, elle a « toujours préconisé des investissements opportuns dans l’industrie pétrolière pour tenir compte des taux de déclin et répondre à la demande croissante ». Pour l’OPEP « il est essentiel que toutes les parties prenantes le reconnaissent de manière cohérente et ne reviennent pas à la rhétorique selon laquelle il ne devrait pas y avoir d’investissement dans de nouveaux projets pétroliers ». C’est cette orientation qui a été confirmée, ce vendredi, par l’OPEP et le GECF qui »ont mis en garde contre un sous-investissement persistant » malgré la croissance attendue de la demande à long terme, précise un communiqué de l’OPEP, ajoutant que »selon les projections du GECF sur les perspectives mondiales du gaz à l’horizon 2050, 11 100 milliards de dollars seront nécessaires pour assurer l’approvisionnement futur en gaz, tandis que les perspectives mondiales du pétrole à l’horizon 2050 de l’OPEP estiment à 18 200 milliards de dollars les besoins de l’industrie pétrolière mondiale ». Haitham Al-Ghais, secrétaire général de l’OPEP, qui a co-présidé la réunion avec Mohamed Hamel, secrétaire général du GECF, a réaffirmé l’importance du pétrole et du gaz en tant que sources d’énergie abordables et fiables pour répondre à la demande énergétique future croissante. Il a souligné l’importance d’une communication claire pour garantir un climat favorable aux investissements à long terme. De son côté, Mohamed Hamel a plaidé en faveur du gaz naturel, qui « demeure le combustible hydrocarboné dont la croissance est la plus rapide et un pilier indispensable des futurs systèmes énergétiques ». Il a rappelé qu’« il est essentiel non seulement pour la production d’électricité et les usages industriels, mais aussi pour fournir des solutions de cuisson, de refroidissement et de chauffage plus propres aux populations du monde entier ». A l’appui, Mohamed Hamel a cité les perspectives mondiales du gaz du GECF à l’horizon 2050, il a noté que la demande mondiale de gaz devrait augmenter de plus de 32% d’ici 2050. Pour rappel, en mars 2024, intervenant, à Alger, lors du 7e Sommet du GECF, il avait indiqué que «l’âge d’or du gaz naturel est devant nous et non derrière nous». L’Algérie, qui dispose de réserves importantes d’hydrocarbures, est engagée dans une démarche visant à accroître sa production en pétrole et en gaz. C’est la principale mission du département hydrocarbures au sein du ministère des Hydrocarbures et des Mines, spécialement créé pour attirer les investissements dans ces deux secteurs. Dans ce sens, on sait que la Sonatrach a adopté un plan d’investissement de 60 milliards de dollars dans des projets énergétiques d’ici à 2029, dont 80% sont réservés à l’exploration et à la production des hydrocarbures.
M’hamed Rebah











































