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Amara Benyounès : «l’opposition appelle à un coup d’État militaire en demandant une période de transition»

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C’est en ces termes que Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), a qualifié l’implication des partis se revendiquant de l’opposition dans les débats qui alimentent la scène politique nationale, particulièrement lorsqu’ils exigent une période de transition comme unique voie salvatrice pour résoudre la crise multiforme dans laquelle se morfond le pays.

Les propos ont été tenus lors de l’allocution d’ouverture du conseil national du MPA, qui s’est déroulé, samedi, au village des artistes de Zéralda. Une période de transition, synonyme, selon l’ancien parlementaire, de dissolution du Parlement et de remaniement gouvernemental, actions génératrices, à leur tour, d’élections présidentielles anticipées. « Le remaniement gouvernemental ? C’est la presse, seule, qui en parle, avant que la présidence ne fasse un démenti » et « les présidentielles ? Il n’y en aura pas », tranche Amara Benyounès. Et s’interroger, « qui peut, en finalité, faire sortir Abdelaziz Bouteflika d’El Mouradia ? ». Cela relèverait, à ses yeux, à un putsch qui contredit les options démocratique que semblaient prôner quelques leaders politiques lors de leurs discours. Donc, le prix à payer pour réussir la transition dont parle l’opposition, ne peut voir le jour, selon le Sg du MPA, que si on enfreigne les règles de bienséance et de moralité politiques ! La sortie médiatique de ce dernier est pour le moins révélatrice des ambitions d’un Parti, portant le slogan « modernes et patriotes », de couper l’herbe sous les pieds de ses rivaux, notamment ceux fédérés autour de la structure dénommée Instance de suivi et de contrôle de l’opposition (ISCO), dont la projection sous les feux de la rampe très attendue sera le 27 mars, à l’occasion de Mazafran II. Pour cela, le conférencier affute ses armes, comme à son habitude, en soulignant, au préalable, que « la démocratie c’est la polémique », n’écartant pas, au passage, que le jour viendra où les partis qui s’en réclament peuvent détenir le pouvoir, car ce dernier n’est la propriété privée de personne, n’étant pas inscrit sur le front de ceux qui l’ont actuellement. « Et le dernier mot revient au peuple », tient-t-il à indiquer. Fixant rendez-vous aux uns et aux autres en 2017 et en 2019, coïncidant avec la tenue des législatives et locales, pour la première, et des présidentielles, pour la seconde, Benyounes n’omet pas de rappeler que si la première soit tout près, la seconde est, en revanche, encore loin, évitant seulement de leur dire de se garder de toute cette gesticulation médiatique et de tant de mal, puisqu’on a encore du temps ! Pour Amara Benyounes, l’opposition n’a jamais eu d’alternative à la crise actuelle. C’est pour cette raison entre mille que sa présence sur la scène locale n’a pas eu d’impact positif sur les relents de crise. Il ira jusqu’à défier, même les médias qui lui font les yeux doux, de lui citer une seule proposition émanant d’elle ou de lui identifier un programme que celle-ci ait eu à présenter lors de ses sorties médiatiques. « Vous n’en trouverez aucun ! », rétorque-t-il, dans un contexte où il est le seul à détenir la parole ! En revanche, selon ses dires, le président de la République a tenu ses promesses en ce qui concerne l’exécution des réformes entamées en 2011, à la tête desquelles figure la révision de l’avant-projet de la Constitution. Délaissant un peu la critique à l’encontre de cette catégorie dont il a lui-même fait les beaux jours, dans une période de sa vie politique, avant d’endosser l’habit de ministre, de la Santé et de la Population, la première dans sa carrière, en 1999, et du Commerce, la dernière en date, duquel il a été limogé dans le cadre d’un remaniement partiel du gouvernement, et dans un inoubliable fracas, le 23 juillet 2015, Amara Benyounes s’en prend, dans des proportions moins critiques, aux experts qui prédisent la chute drastique du pétrole, mais non sa hausse. « Tous les experts ont indiqué que le prix du baril du pétrole atteindra, période de crise aidant, jusqu’à 20 dollars le baril, mais aucun ne peut nous donner le prix lorsque celui-ci frôlera les cimes revalorisant la relance de l’Economie nationale », déclara-t-il en substance.
Relance économique, dont les pertes sèches en termes de recettes des Hydrocarbures sont estimées à 70% en l’espace de deux ans, qui ne peut être matérialisée, selon Benyounès, que si moult paramètres y concourent. Parmi eux, il cite la réforme administrative (citant, à ce propos, Abdelmalek Sellal qui parle de terrorisme administratif), l’amélioration du climat des affaires (L’Algérie est classée à la 163ème place mondiale), la lutte acharnée contre le commerce informel (qualifié de véritable cancer de l’économie nationale), l’ouverture du capital des banques publiques au privé (jugeant le nombre disproportionné des Banques publiques, anachroniques et archaïques, par rapport aux ambitions, en vogue ces derniers, de booster l’investissement), la qualification des ressources humaines (véritable fer de lance, à ses yeux). Il n’en demeure pas que le grand acquis, selon l’orateur, n’est autre que de régler la problématique du foncier industriel, « il est inadmissible que dans un pays plus grand de 80 fois de la Belgique, on n’y trouve pas d’assiettes à affecter aux projets d’investissement formulés par les hommes d’affaires qui affluent de partout », dira-t-il en guise d’argumentaire. Faisant preuve d’optimisme, Benyounes mettra l’accent sur un fait non-négligeable, à savoir celui de la capacité des réserves de change estimées à 150 milliards de dollars, d’éviter au pays l’effondrement d’ici à 4 ou 5 années, selon les prévisions des experts, d’autant plus, rappelle-t-il, l’endettement a été assaini depuis quelques temps. Il n’en demeure pas que cela reste conditionné par le lancement de réformes radicales, urgentes, approfondies et structurelles, et dont le gouvernement en a pris conscience, comme l’atteste l’annonce de les rendre publiques en avril de l’année en cours.

Conflits au Sahel : danger sur nos frontières !
Clôturant son allocution d’ouverture par la politique internationale, particulièrement dans le volet lié au « Printemps arabe ». Tunisie, Egypte et Libye sont les trois pays auxquels est revenu le conférencier pour alerter sur le danger qui menace nos frontières. Au sujet de l’Egypte, Benyounes avance le soulèvement populaire contre Morsi au profit de Sissi, comme preuve de l’échec des ambitions des islamistes de se maintenir à la tête du pouvoir. L’accent a été mis sur la dernière citée, en indiquant que les 1500 kilomètres de frontières Sud et Sud-est doivent être bien sécurisé, d’autant plus qu’au Sud, il y a le Niger, dépourvu d’une présence militaire et auquel le groupe terroriste Boko Haram donne une image encore plus effrayante et menaçante. Le Sahel devient de plus en plus dangereux pour la stabilité sécuritaire de l’Algérie, aux yeux du SG du MPA, d’où l’impératif, de son avis, de se serrer les coudes, pouvoir et opposition, pour y faire face. Enfin, Amara Benyounes tenta de clarifier la position de son parti par apport au soutien qu’il affiche en faveur de la politique présidentielle, en ces mots, « aux uns qui disent que notre départ du ministère du Commerce a sonné le glas de notre soutien à Bouteflika, nous leur répondons que nous lui serons fidèles dans quelconque endroit où nous soyons ». La messe est dite.
Zaid Zoheir

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