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ALORS QUE L’ENTITÉ SIONISTE CONTINUE SES FRAPPES : L’hiver s’annonce rude pour les Ghazaouis

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Malgré le cessez-le-feu fragile en vigueur à Ghaza depuis le 11 octobre, les violations israéliennes se poursuivent, provoquant de nouvelles victimes et approfondissant la crise humanitaire qui ravage le territoire. Les scènes de mort, de dévastation et d’exil se répètent sans répit, tandis que les espoirs de reconstruction s’évanouissent face à l’ampleur de la destruction.
Fes forces d’occupation israéliennes ont mené plusieurs attaques dans différentes zones du sud et du centre de la bande de Ghaza. Trois Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens au nord de Rafah, tandis que deux raids ont visé la localité d’Abassan, à l’est de Khan Younès. Des hélicoptères et des blindés ont ouvert le feu dans la même région, aggravant le bilan humain. À l’est du camp d’al-Bureïj, des blessés ont été signalés après des tirs d’artillerie israéliens, tandis que les navires de guerre ont bombardé le littoral du camp de Nusseïrat. Dans le centre du territoire, des coups de feu ont également été rapportés à l’est de Deïr al-Balah. Dans la ville de Ghaza même, deux Palestiniens ont été blessés par balles dans la rue al-Shaâf. L’armée israélienne y a également procédé à la démolition de plusieurs habitations. Parallèlement, l’occupation continue d’entraver l’entrée de l’aide humanitaire et du matériel nécessaire au déblaiement des ruines et à la réouverture des routes, aggravant ainsi la détresse des civils piégés dans les décombres.

Des dizaines de milliers de déplacés dans des abris insalubres
Selon l’UNRWA, près de 75 000 déplacés se réfugient aujourd’hui dans plus d’une centaine de ses bâtiments à Ghaza, dont la majorité est gravement endommagée et surpeuplée. L’agence gère environ 70 centres d’hébergement improvisés, où des dizaines de milliers de familles vivent dans des conditions insoutenables. L’organisation humanitaire Humanity & Inclusion a averti que le déminage des munitions non explosées pourrait durer entre 20 et 30 ans. Le spécialiste en explosifs Nick Orr, cité par le site Al-Monitor, estime qu’une élimination totale est impossible : « Des bombes sont enfouies profondément sous terre. Nous en trouverons encore pendant des générations ».

Un rapport scientifique accablant : trois millions d’années de vie perdues
Un rapport, publié dans la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, met en lumière une dimension tragiquement mesurable du génocide. Les chercheurs Sami Zahran (Université du Colorado) et Ghassan Abu Sitta (Université américaine de Beyrouth) y révèlent que les 60 199 Palestiniens tués depuis octobre 2023 ont perdu ensemble plus de 3 millions d’années de vie — soit 51 années par personne en moyenne. Près d’un tiers de ces années perdues concernent des enfants de moins de 15 ans. Le rapport décrit une « destruction sociale mesurable scientifiquement », soulignant que les décès indirects dus à la faim, à l’effondrement du système de santé ou à la contamination de l’eau ne sont même pas comptabilisés. Dans les zones de Khan Younès et Rafah, les récits de désespoir se multiplient.
Le journaliste et vice-président du Syndicat palestinien des journalistes, le docteur Tahsin al-Astal, a vu sa maison réduite en poussière lors du dernier assaut terrestre sioniste. « J’ai vécu 55 ans dans cette maison. Tout a disparu. Les murs, les arbres, les souvenirs », confie-t-il d’une voix tremblante. Après avoir passé des mois dans des camps de fortune, il vit désormais dans une tente dressée sur les ruines de son quartier. Ses enfants pleurent à chaque visite sur place : « Nous sommes revenus dans un endroit que nous ne reconnaissons plus». À quelques kilomètres de là, Oum Ahmad al-Najjar, déplacée de la localité de Bani Suheïa, témoigne elle aussi de son impuissance : « Ma maison et mes terres agricoles se trouvent désormais dans la ‘zone jaune’, contrôlée par Israël. Tout a été rasé. Même la terre a changé de couleur». D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 87 % des terres agricoles de Ghaza ont été détruites, anéantissant ce qui fut autrefois la principale source alimentaire du territoire.

Reconstruction incertaine et hiver menaçant
L’espoir d’une reconstruction rapide s’éloigne. Malgré la trêve, Israël empêche toujours l’entrée des matériaux de construction et des engins de chantier. Selon Ismaïl al-Thawabteh, directeur du Bureau des médias gouvernemental, plus de 288 000 familles sont sans abri, vivant dans des tentes ou sur les décombres de leurs maisons. « La trêve a seulement révélé l’ampleur de la catastrophe », dit-il. «Ghaza a perdu plus de 90 % de son infrastructure et plus de 80 % de sa superficie est aujourd’hui inhabitable. »
Les habitants craignent désormais un hiver meurtrier. Dans les camps, les tentes mal fixées ne résisteront pas aux pluies et au froid. Khaled Alyan, ancien résident du quartier Cheïkh Radwan, se prépare au pire : « L’an dernier, la pluie a emporté nos abris, le vent a arraché nos couvertures et nous avons dormi sous le ciel. Cette année, ce sera encore pire». Alors que les négociations internationales s’enlisent et que le cessez-le-feu est quotidiennement violé, Ghaza demeure une terre de ruines et de douleur. La reconstruction, si elle commence un jour, prendra des décennies. En attendant, ses habitants continuent de survivre parmi les gravats, prisonniers d’un génocide que même la science commence à mesurer en années de vie volées.
M. Seghilani

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