Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies (CSONU) s’apprête à se réunir sur la situation dramatique à Ghaza et en Cisjordanie occupée, après plus de 11 mois d’agression sioniste, le ministère de la Santé, dans le secteur de Ghaza, a annoncé que l’occupation israélienne a commis, hier, trois massacres contre des familles au cours des dernières 24 heures, causant la mort de 42 martyrs et faisant 107 blessés qui ont été transportés vers les hôpitaux.
Ainsi, le bilan des victimes de l’agression israélienne s’élève désormais à 40 861 martyrs et 94 398 blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre dernier. Plusieurs victimes restent encore ensevelies sous les décombres ou dans les rues, où les équipes de secours et de la défense civile n’ont pas pu accéder. Poursuivant son agression contre Ghaza, l’occupation israélienne a mené un raid près de l’école Al-Shaïmaa à Beït Lahia, dans le nord de Ghaza. Six autres martyrs ont également été martyrisés lors d’une frappe qui a visé un rassemblement de civils près des tours Sheïkh Zayed, au nord du secteur. L’occupation a également intensifié ses frappes d’artillerie autour du carrefour Dawla, au sud du quartier de Zeïtoun, dans le sud-est de Ghaza. Au centre du secteur, un martyr et plusieurs blessés ont été signalés après une frappe aérienne israélienne sur un point de recharge de téléphones dans le camp de Nusseïrat. Dans le sud, l’occupation a bombardé la région de Mawasi à Rafah et le nord-ouest de la ville, détruisant des blocs résidentiels à Tel al-Sultan et dans la région d’Ariba. Des tirs de l’occupation ont également blessé plusieurs personnes dans la zone du rond-point Al-Alam à Mawasi, dans la ville de Rafah. Une autre personne a été grièvement blessée par des tirs israéliens dans la ville de Khuza’â, à l’est de Khan Younès, dans le sud du secteur. Cette violence continue alors que l’occupation israélienne poursuit son agression contre Ghaza pour le 334e jour consécutif, perpétrant davantage de massacres contre les civils. Le secteur endure des conditions de vie désastreuses, avec une pénurie de nourriture, de médicaments et d’eau potable, favorisant la propagation des maladies et des épidémies, telles que la poliomyélite.
10 400 Palestiniens détenus depuis le 7 octobre
Les organisations de défense des droits des prisonniers ont rapporté que les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 10 400 Palestiniens en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre dernier, dont 725 enfants, 400 femmes et 98 journalistes. Ces organisations, parmi lesquelles la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, le Club des prisonniers et l’association Addameer pour le suivi des prisonniers et des droits de l’Homme, ont précisé que parmi les 400 femmes arrêtées, certaines proviennent des territoires occupés depuis 1948, tandis que d’autres ont été arrêtées en Cisjordanie occupée. Elles ont également signalé qu’au moins 725 enfants ont été arrêtés en Cisjordanie occupée, tandis que 98 journalistes ont été emprisonnés depuis le début de la guerre génocidaire, dont 52 sont encore en détention, incluant 6 journalistes de Cisjordanie occupée et au moins 17 de Ghaza. Parmi eux, 15 journalistes sont détenus sous régime de détention administrative. Le nombre total d’ordonnances de détention administrative émises depuis le début de cette guerre s’élève à plus de 8 872, incluant des cas impliquant des enfants et des femmes. Les organisations ont dénoncé l’accentuation des violations durant ces campagnes d’arrestations, notamment les passages à tabac, les menaces contre les détenus et leurs familles, ainsi que les actes de vandalisme et de destruction des biens des citoyens, y compris la confiscation de véhicules, d’argent et de bijoux en or. Ces actions ont également ciblé les infrastructures, en particulier dans le district de Tulkarem et le camp de Jénine. Des maisons appartenant aux familles des détenus ont été démolies, et les membres de ces familles, tout comme les détenus eux-mêmes, ont été utilisés comme boucliers humains.
Ces campagnes d’arrestations ont visé des Palestiniens dans leurs domiciles, aux postes de contrôle militaire ou après avoir été contraints de se rendre. Certains ont même été pris en otage. Par ailleurs, les forces d’occupation ont mené des exécutions sommaires contre des civils palestiniens, y compris des membres de familles de détenus. Les villes d’El-Qods et d’El-Khalil occupées ont enregistré le plus grand nombre d’arrestations. Depuis le 7 octobre, au moins 24 prisonniers identifiés ont été tués dans les prisons de l’occupation, ainsi que des dizaines d’autres détenus de Ghaza dont l’identité et les circonstances de leur décès n’ont pas été révélées par l’occupation. De plus, des dizaines de Palestiniens ont été exécutés sur le terrain. À ce jour, les corps de 22 prisonniers martyrs sont toujours retenus par les autorités israéliennes.
Ces chiffres n’incluent pas les arrestations survenues à Ghaza, où l’occupation a reconnu avoir détenu plus de 4 500 Palestiniens, dont certains ont été libérés. Les forces d’occupation ont également arrêté des centaines de travailleurs de Ghaza en Cisjordanie occupée, ainsi que des citoyens venus de Ghaza pour des soins médicaux. Le nombre total de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes dépasse les 9 900 à la date de début septembre 2024, dont 3 323 en détention administrative. Par ailleurs, l’administration pénitentiaire israélienne recense 1 612 détenus de Ghaza qualifiés de « combattants illégaux », un chiffre qui ne tient pas compte de tous les prisonniers de Ghaza, notamment ceux détenus dans les camps militaires.
La famille d’un humanitaire britannique tuée à Ghaza
La famille d’un Britannique, James Kirby, 47 ans, tué lors d’une frappe israélienne en avril dernier dans la bande de Ghaza, a demandé au gouvernement britannique d’ouvrir une enquête indépendante sur les circonstances de sa mort. James Kirby faisait partie d’un groupe de sept travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen, victimes de cette frappe, aux côtés d’une Australienne, d’un Polonais, d’un Canado-Américain, de deux autres Britanniques et d’un Palestinien.
Louise Kirby, la cousine de James, s’est exprimée au nom de la famille : « Une enquête indépendante doit être menée sur cette attaque visant des travailleurs humanitaires innocents. Les preuves doivent être examinées par une juridiction compétente si nécessaire». Elle a ajouté que la famille cherchait à comprendre comment cette tragédie a pu se produire, précisant qu’il ne s’agissait pas seulement de leur deuil personnel, mais aussi de la manière dont le Royaume-Uni protège ses citoyens lorsque l’un d’entre eux est tué illégalement à l’étranger. Lors d’une cérémonie en hommage à James Kirby à Bristol, Louise Kirby a souligné l’importance de la transparence : « Nous avons reçu des lettres de condoléances du roi Charles III, de son épouse Camilla, ainsi que de David Cameron, qui était alors chef de la diplomatie britannique.
Nous sommes touchés par ces marques de respect, mais nous avons également besoin de réponses. Nous devons savoir qui est responsable afin que de telles tragédies ne se reproduisent plus».
Massacrer sans aucun état d’âme
L’agression sioniste contre les Palestiniens à Ghaza et en Cisjordanie occupée démontre qu’il n’existe « aucune ligne rouge » pour les massacres perpétrés par l’entité sioniste, selon le site d’information Middle East Eye. Dans une récente publication intitulée « Attaques en Cisjordanie : pour les dirigeants occidentaux, aucune limite aux massacres sionistes », le site souligne que les Palestiniens, qu’ils vivent à Ghaza, en Cisjordanie occupée ou à Al-Qods, sont confrontés à une impunité totale de l’entité sioniste. Ils peuvent voir leur maison et leur famille disparaitre du jour au lendemain sans aucune responsabilité. Middle East Eye s’interroge sur le nombre d’enfants qui devraient mourir avant que la communauté internationale exige l’arrêt de ces massacres, concluant qu’il n’y a pas de limite à la violence. Le site accuse également que le génocide, que le monde a juré de ne plus jamais voir après l’Holocauste, est en train d’être banalisé. Chaque Palestinien est conscient que l’entité sioniste jouit d’une totale impunité et d’une liberté d’action démesurée. Malgré les espoirs placés dans la Cour internationale de justice ou la Cour pénale internationale pour contrer les tentatives de museler la critique par les États-Unis et d’autres pays, ces institutions ne parviennent pas à protéger les villes comme Jénine, Tulkarem ou Tubas.
Le site estime que l’agression contre la Cisjordanie occupée était planifiée avant le 7 octobre, mais a été retardée par la guerre à Ghaza, tout en étant affinée par celle-ci. Lorsque l’entité sioniste a observé la quantité de sang palestinien que les États-Unis et l’Europe étaient prêts à tolérer à Ghaza, elle a été encouragée à étendre la même brutalité à sa véritable cible : la Cisjordanie occupée. Les attaques terrestres et aériennes contre Jénine, Tulkarem et Tubas, ainsi que le siège imposé, le bouclage des hôpitaux et la détention du personnel médical, sont perçus comme visant directement la population palestinienne, tout comme à Ghaza. Le site affirme que l’attaque des camps de réfugiés de Balata, Nour Shams, Jénine et Far’a a un « objectif clinique ». Les camps de réfugiés, représentant une forte densité de la population palestinienne, sont ciblés pour un nettoyage ethnique visant à effacer les revendications du peuple palestinien concernant le droit au retour.
M. Seghilani