L’augmentation inexpliquée et injustifiée des prix des produits de large consommation continue de provoquer l’étonnement, mais surtout la colère des citoyens à moyen et faible revenus. Alors que l’on s’attendait à ce que les choses soient rapidement prises en main, l’on constate que rien n’a été fait pour empêcher cette flambée qui s’élargit davantage sur d’autres produits. Le ministère du Commerce, directement concerné par ce problème et qui était attendu afin de frapper d’une main en fer pour le régler, s’en est lavé malheureusement les mains en se contentant de faire la constatation seulement et en accusant les spéculateurs de provoquer cette hausse. Selon le directeur central en charge de la répression contre la fraude auprès de ce département ministériel, « la flambée des prix est causée par le monopole de certains opérateurs qui profitent pour multiplier leurs bénéfices ». Mohamed Louhaidia avait ajouté que la hausse des prix est également constatée au niveau du marché mondial, ce qui a eu un effet négatif sur le prix final. Mais en fait, le ministère du commerce semble avoir oublié ses responsabilités, car en l’absence de contrôle rigoureux et strict et l’absence d’une réelle stratégie de lutte contre l’informel et la spéculation, le simple citoyen continue d’en subir les frais. Les associations de commerçants semblent elles aussi déconnectées de la réalité et se contentent d’être spectatrices de la course anarchique à la hausse des prix, au moment où les associations de protection du consommateur battent de l’aile et n’arrivent pas à se faire entendre. Il convient de noter que la flambée des prix touche depuis plus d’un mois des produits qui sont le plus souvent très demandés, à l’instar des pates, du café, de l’huile mais également des produits détergeant. Décidées de manière anarchiques et inexpliquées, ces augmentations ont atteint jusqu’à 20% du prix initial des différents produits. C’est le cas entre autre des pates et leurs dérivés qui sont affichés à 50 Da de plus que les prix appliqués auparavant. Idem pour le lait non subventionné qui a connu des augmentations de 20 DA, et le cafté de 10 Da. Même chose pour les bouteilles d’huile de deux litres vendues avec 20 DA de plus. Les produits détergeants n’ont également pas échappé à cette flambée des prix injustifiée, en étant affichés avec 30 Da de plus. Il est prévu, que la hausse touchera d’autres produits comme l’eau minérale, ainsi que les viandes blanches et rouges. Il faut dire que ces augmentations interviennent dans un contexte délicat marqué par la baisse du pouvoir d’achat, accentué par la conjoncture sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 qui a eu des répercussions désastreuses sur le plan économique. Des spécialistes expliquent que les producteurs voulant rattraper les pertes essuyées durant toute la période de pandémie ont justement décidé de revoir à la hausse les prix. Aussi, l’on évoque, dans le même contexte, la décision du gouvernement de lever les subventions sur certains produits, d’être à l’origine de spéculations servant à certains à se remplir les poches.
Ania Nait Chalal