La Banque d’Algérie a envoyé, ce lundi 15 décembre, une note aux banques pour leur préciser les modalités de mise en œuvre des conditions d’octroi du droit de change pour voyager à l’étranger.
Il s’agit de l’application de la décision du président Abdelmadjid Tebboune de porter le droit de change pour voyager à 750 euros pour les citoyens adultes et 300 euros pour les citoyens mineurs. La Banque d’Algérie avait mis en place le 17 juillet 2025 une instruction relative à ce droit, puis, le 7 décembre dernier, a publié un communiqué rappelant les conditions qui entourent le droit de change, afin que les Algériens puissent en bénéficier pleinement. Cette fois, c’est aux banques que la Banque d’Algérie s’adresse pour leur rappeler la nécessité d’observer rigoureusement les prescriptions de l’instruction qu’elles ont reçues le 17 juillet 2025, citant expressément son article 10 qui interdit et sanctionne, conformément à la législation en vigueur, le recours à toute manœuvre visant à dévier l’usage du montant du droit de change. Ainsi, les banques doivent « s’assurer que les capacités financières du bénéficiaire lui permettent de s’acquitter du montant afférent à l’opération ».
Les banques sont avisées que « l’octroi de ce droit de change est désormais subordonné à la détention par le demandeur d’un compte bancaire ouvert auprès de la banque domiciliataire ». Les banques sont tenues d’être vigilantes quant « à la connaissance du client, à la vérification de l’identité et à l’évaluation des cohérences des opérations avec le profil du titulaire ». Les banques ne doivent plus admettre les paiements en espèces pour le règlement de la contre valeur en dinars du montant en devises. Enfin, les banques doivent aviser les bénéficiaires dont le séjour à l’étranger a une durée de moins que 7 jours, qu’ils doivent restituer le montant perçu au titre du droit de change pour voyage, dans un délai de cinq jours ouvrés suivant le retour de voyage, auprès d’une des succursales de la Banque d’Algérie. On sait que le non-respect des dispositions expose son auteur à la perte de ce droit de change pendant cinq ans, en plus des poursuites judiciaires. La Banque d’Algérie veut éliminer la cause de l’ignorance dans le détournement du droit de change ; il restera les fraudeurs qui cherchent à contourner les conditions légales liées à l’octroi de cette allocation, notamment la durée minimale de séjour à l’étranger, et tentent de revenir en franchissant illégalement la frontière, en dehors du poste frontalier officiel, pour garder la prime de voyage de 750 euros et sans doute la mettre sur le marché parallèle des devises pour empocher la différence avec le taux légal. Ils sont, dans ce cas, neuf individus à avoir été placés en détention provisoire, poursuivis notamment pour infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux. Les notes émanant de la Banque d’Algérie, pour informer sur les conditions d’octroi du droit de change et préciser ses modalités, et les premières arrestations « médiatisées » de fraudeurs, indiquent que les pouvoirs publics veillent au grain pour empêcher qu’une mesure prise au profit des citoyens serve des individus qui la détournent de son but pour des intérêts égoïstes. Le 26 septembre dernier, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, le président Tebboune avait donné deux indications chiffrées sur le nombre de citoyens ayant voyagé à l’étranger, jusqu’à cette date, près de 470.000, et sur la valeur globale des allocations versées, estimée à 400 millions d’euros, permettant l’évaluation de la procédure relative à l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros, entrée en vigueur le mois de juillet précédent. Autre indication donnée, à la même occasion, par le président Tebboune : « Les réserves de change sont en amélioration, en dépit du recul des cours du pétrole, couvrant ainsi les importations du pays pour une durée d’une année et cinq mois, voire une année et demie ».
M’hamed Rebah















































