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Ali Touati, ex-directeur des changes de la BA au procès Khalifa Bank : «Cette banque ne m’inspirait guère confiance»

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Le président du tribunal criminel près la Cour de Blida, Antar Menouar, a entendu hier, en qualité de témoin, durant toute la matinée Ali Touati qui a occupé le poste de directeur des changes à la Banque d’Algérie entre 1990 et 2001. Le témoin précisa au début que la Banque d’Algérie était composée de quatre directions, chacune ayant une mission spécifique et celle qu’il dirigeait s’occupait du contrôle des changes. Il continua ensuite en rappelant que la Banque d’Algérie exécutait deux genres de contrôles : l’un sur place et l’autre par les commissions, les activités liées au commerce extérieur étant contrôlées suivant l’activité propre de chaque banque. Touati annonce qu’il a envoyé des rapports sur Khalifa Bank à Kéramane (ex-gouverneur de la Banque d’Algérie) et à l’inspection générale car elle avait commencé ses activités de commerce extérieur sans demander d’autorisation pour les opérations de change. Touati précise que sa mission est définie par l’instruction n°87 qui l’oblige à faire part à ses supérieurs de tous les dépassements de la législation qu’il peut constater. Et comme Khalifa Bank activait dans le commerce extérieur sans autorisation, il se devait d’établir des rapports et de les transmettre aux autorités concernées. Toujours selon le témoin, Khalifa Abdelmoumène a été reçu une fois par Touati et il lui aurait demandé l’autorisation d’ouvrir une succursale à Paris, demande qui a reçu une fin de non recevoir définitive car le témoin affirme qu’il avait des doutes au sujet de cette banque. D’ailleurs, et après qu’il ait reçu Khalifa Abdelmoumène, le témoin a donné des ordres et des instructions afin que des contrôles plus poussés soient effectués à Khalifa Bank tout en suivant de manière particulière ses activités. Quand les inspecteurs eurent constaté des dépassements et des irrégularités dans la gestion de la banque, des rappels à l’ordre ont été envoyés ainsi que des demandes d’explications mais la BA n’a reçu aucune réponse. Concernant le gel du commerce extérieur pour cette banque, le témoin précise que la décision a été prise par la Banque centrale et par la commission bancaire qui l’a entérinée car il y a une véritable saignée de devises fortes à partir de l’Algérie. Outre le fait que Khalifa Bank ait activé dans le commerce extérieur sans autorisation, les informations envoyées à la Banque d’Algérie étaient toutes fausses, déclare le témoin. Apportant plus de précision, Ali Touati expliqua que Khalifa Bank a utilisé le système Swift pour le transfert de devises. Quant à la désignation de l’administrateur, Touati déclare qu’elle est intervenue après que les responsables de Khalifa Bank aient omis de corriger les manquements constatés par les inspecteurs. Le témoin précisa ensuite que la mission de l’administrateur était avant tout de tenter de remédier à la situation mais il découvrit que le mal était beaucoup plus profond, ce qui rendait presqu’impossible la remise sur rail de Khalifa Bank. Concernant la gestion, il découvrit qu’il n’y avait aucun budget et les dépôts n’étaient pas portés sur les comptes qu’ils représentaient. Il nota aussi que les deux commissaires aux comptes auraient dû prendre les mesures nécessaires quand ils ont constaté les irrégularités car ils sont tenus d’informer le parquet général et la Banque d’Algérie quand de pareils constats sont faits. Touati confirma qu’il a refusé de recevoir Khalifa Abdelmoumène car la demande qu’il faisait ne comportait aucune indication sur le motif de sa visite et il ne ramenait aucun document avec lui. Après la lecture du rapport établi par l’administrateur et dont il a été destinataire, Touati affirme qu’il faisait vraiment peur par les constats qu’il contenait. À la reprise de l’audience en milieu d’après-midi, c’est Abdelhakim Serar, président de l’ES Sétif, qui a été entendu en qualité de témoin. Il reconnut qu’un accord portant sur la somme de 4 millions de dinars avait été signé par son équipe avec Khalifa Bank et que les salaires des joueurs étaient versés dans des comptes ouverts à leurs noms auprès de ses agences. Ce fut ensuite Mohand-Chérif Hannachi, président de la JSK à être appelé par le président pour apporter plus d’éclaircissements. Ce dernier rappela que c’est Rafik Abdelmoumène Khalifa lui-même qui l’a contacté et qu’une convention a été signée entre les deux parties aux termes de laquelle Khalifa Bank prenait à son compte les dépenses du club et les salaires des joueurs. Les factures étaient transmises à la banque chaque fin de mois et les montants des dépenses étaient alors transférés vers le compte du club. Le témoin confirma aussi que la JSK avait reçu 26 voitures de la part de Khalifa Bank. Aujourd’hui mercredi, c’est un témoin très attendu qui est convoqué pour témoigner, il s’agit du liquidateur, Moncef Badsi, qui apportera certainement d’autres révélations et précisions.
Hadj Mansour

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