S’exprimant jeudi à l’occasion d’une Conférence organisée par la Délégation de l’Union européenne en Algérie, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a affirmé que « la plupart des investissements européens directs (IDE) en Algérie restait limitée au secteur des hydrocarbures, d’où la nécessité de les élargir et de les renforcer pour réduire la disparité qui caractérise les échanges commerciaux entre les deux parties ».
Alors que dans la vision de l’Algérie, ces partenariats doivent s’établir à travers des relations d’égal à égal, le ministre estime que l’Algérie, « qui a toujours été un partenaire fiable et sûr pour les pays européens, aspire à établir des relations de coopération et de partenariat qui répondent à nos aspirations mutuelles en matière de développement économique ». À cet égard, le ministre s’est dit convaincu que « le nouveau départ ne peut se réaliser qu’avec la participation de tous les acteurs, notamment les investisseurs et les hommes d’affaires des deux côtés », appelant à « intensifier les contacts et les rencontres pour établir des relations basées sur le principe gagnant-gagnant ».
« L’Algérie engagée à jeter des passerelles de coopération avec l’UE »
Au plan régional, le ministre a rappelé que « l’Algérie a adhéré à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), en vue de devenir une passerelle entre les deux continents africain et européen, de par son positionnement géographique, ainsi que ses investissements dans les infrastructures, à même de lancer des investissements communs dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, du commerce et des services ». « L’Algérie vit une nouvelle ère et est engagée à jeter des passerelles de coopération avec l’Union européenne, en tant que partenaire historique », a affirmé Aoun, rappelant que « l’accord de partenariat de part et d’autre a érigé l’UE en 1er partenaire de l’Algérie, durant plusieurs années, et que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE, s’est élevé à 46,5 Mds USD, durant les 11 premiers mois de l’année 2023 ».
Certes, il y a lieu de relever que des acteurs étrangers sont de plus en plus nombreux, et ces IDE se sont fortifiés, notamment avec les lois récentes, telle la numérisation, mais force est de constater que les IDE européens demeurent en deçà des attentes, sur fond aussi de la vision d’avant, voulant que le marché algérien soit un comptoir de leur marchandise. Outre l’Italie, l’Algérie a réussi à attirer des IDE d’autres pays à travers le monde, notamment la Turquie, la Chine et le Qatar.
« Sur 100 firmes étrangères, seulement 45 européennes »
Pour sa part, le Directeur général de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a annoncé que « de nombreuses grandes entreprises asiatiques souhaitent s’implanter en Algérie et y investir dans divers domaines, notamment dans le domaine de l’industrie sidérurgique, du métal et de l’aluminium, avec un montant potentiel d’investissement s’élevant à 6 milliards de dollars pour chaque projet ». « Ces entreprises font partie de plus de 100 firmes étrangères ayant exprimé leur volonté d’investir en Algérie, dont 45 relevant des pays de l’Union européenne », a fait savoir le responsable. Évoquant les investissements étrangers enregistrés depuis 2022 à ce jour, l’intervenant a révélé que « leur nombre s’élève à 123 projets, dont 44 investissements directs étrangers (IDE) et 79 projets en partenariat avec des acteurs locaux ». « Des indicateurs positifs visant à améliorer le climat des investissements permettant de restaurer la confiance des investisseurs locaux et étrangers », estime Rekkache. En outre, il s’est « félicité des capacités dont dispose l’Algérie », lui permettant d’être « la destination préférée et une porte d’entrée pour des investissements réussis et rentables pour toutes les parties », appelant les entreprises européennes « à exploiter ces conditions en vue de la domiciliation de leurs investissements en Algérie ».
H. Si A.