Le chèque qui a été remis dernièrement à Algérie Poste pour compenser ses déficits causés durant l’année 2013, par la délivrance du service universel postal, confirme la situation financière délicate vécue par cet opérateur. En fait, ce problème ne date pas d’aujourd’hui.
Depuis quelques années, Algérie Poste souffrent d’une crise financière, due essentiellement aux dépenses concernant les investissements réalisés dans ce secteur stratégique tant au niveau du développement des prestations de service qu’au niveau des changements technologiques. Pour les responsables du secteur, la délivrance de ce chèque, dont le montant n’a pas été révélé cette fois-ci contrairement à 2012 où l’ARPT lui avait remis un chèque de 1,82 milliards de dinars, concerne « la délivrance à tous les citoyens, à un prix abordable, de services postaux d’une qualité spécifiée dans le cahier des charges du service universel conclu par Algérie Poste avec l’État ». Ces services portent notamment sur : la collecte, l’acheminement et la distribution des lettres jusqu’à deux (2) kilogrammes, des colis postaux jusqu’à un plafond de 20 kilogrammes, des pensions, des mandats sociaux, des écogrammes (lettres des non-voyants) et des télégrammes.Il faut dire que le bilan d’Algérie Poste est peu satisfaisant. Le chiffre d’affaires global d’Algérie Poste en 2013 était de 27,3 milliards de dinars, dont plus de 10 milliards de dinars pour la seule activité postale (courrier/colis), pour un trafic global des envois (courrier, colis…) avoisinant les 264 millions d’objets expédiés. Un chiffre d’affaires « fortifié » par le seul segment financier qui a représenté, cette même année, plus de 62,57% du total. En 2013, Algérie Poste gérait environ 17 millions de comptes CCP pour un montant global des avoirs CCP de plus de 578,7 milliards de dinars pour un nombre de transactions effectuées par les clients de 146,9 millions opérations (paiement à vue, versement, virement) durant l’année 2013. Néanmoins, le segment postal continue de profiter de la contribution du fonds universel, même si aucun montant n’a été avancé dans ce sens. Le chiffre d’affaires réalisé en 2010 était de l’ordre de 19 milliards de dinars, alors que celui de 2011 tournait autour de 20 MDA.Le service postal universel SUP a été souvent évoqué comme étant la principale cause de la situation déficitaire des finances d’Algérie Poste. En charge du fonds du service universel qu’elle abrite dans ses comptes, l’Autorité de régulation est appelée donc à verser une rémunération indemnisant Algérie Poste des déficits qu’il encourt du fait de la délivrance du service universel postal qui consiste en la fourniture d’un minimum de services postaux à un prix abordable. Algérie Poste compte plus de 13,5 millions de clients titulaires de comptes CCP et plus de 3.700 bureaux de poste repartis sur l’ensemble du territoire national. Certes, Algérie Poste bénéficie d’une subvention de l’État dans le cadre de son programme d’investissement, à hauteur de 3 milliards de dinars par an. Un programme d’investissement qui concerne l’élargissement du réseau, l’ouverture de nouveaux bureaux de proximité et l’élargissement des prestations de monétique. Néanmoins, les responsables estiment que cette Epic ne peut pas toujours dépendre du Trésor public et doit trouver d’autres sources de revenus. De par son statut, Algérie Poste n’est pas éligible au statut d’émetteur obligataire ou coté en Bourse. En quête justement de nouvelles ressources financières, Algérie Poste mise donc sur le développement du service universel.
I. B.
