Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, est à Alger pour une visite de travail de deux jours qui sera consacrée pour l’essentiel à la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et l’immigration.
«Dans le cadre des relations de coopération bilatérale, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud recevra son homologue français, Gérald Darmanin qui effectuera une visite de travail en Algérie les 7 et 8 novembre 2020», a indiqué le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il a précisé que cette visite constituera «une occasion pour échanger les vues au sujet de la coopération entre les secteurs de l’Intérieur des deux pays et examiner les voies de renforcement de la coordination dans nombre de domaines d’intérêt commun».
Durant son séjour, le ministre français de l’Intérieur, qui sera accompagné de Nicolas Lerner, patron de la DGSI, et Laurent Nunez, coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, abordera avec son homologue algérien Kamel Beldjoud les questions des flux migratoires, du renforcement des contrôles aux frontières, de la politique d’asile et d’immigration.
Le ministre français de l’Intérieur qui avait annoncé de longue date sa visite à Alger a précisé qu’à l’occasion de son déplacement en Algérie et en Tunisie juste après Alger et Malte – considérée comme une plaque tournante de l’immigration illégale en provenance de Libye ou sévissent des mafias qui profitent de la crise dans laquelle est plongé le pays- il discutera avec ses homologues ministres de l’Intérieur pour échanger davantage d’informations et se mettre d’accord «sur le renvoi d’un certain nombre de personnes qui appartiennent à ces pays, puisqu’ils ont la nationalité de ces pays et qu’ils sont confondus de radicalisation » en France .
La visite de Darmanin qui est prévue de longue date, a pris une nouvelle dimension avec les derniers attentats commis en France et notamment l’attentat de Nice qui a fait trois morts dans la basilique de Nice (sud-est) fin octobre commis par un jeune Tunisien fraîchement arrivé en Europe clandestinement par l’île italienne de Lampedusa. À ce stade de l’enquête les spécialistes de la lutte anti-terroriste français n’écartent pas la possibilité d’un acte téléguidé avec des relais en métropole française.
C’est pourquoi Gérald Darmanin, outre le renforcement de la coopération avec les pays du Maghreb, veut obtenir de ces pays qu’ils acceptent de reprendre sur leur sol des clandestins radicalisés et, surtout de faciliter la reconduite à la frontière de migrants illégaux. Si la Tunisie et le Maroc acceptent volontiers les demandes du ministre français de l’Intérieur, à Alger on sera plus circonspect et on examinera minutieusement les demandes de Paris. Darmanin compte expulser dans un premier temps près de 200 « radicalisés » Maghrébins fichés S.
Mais en dehors de sa visite de travail Gérald Darmanin, qui rappelle volontiers ses origines algériennes et son second prénom Moussa, effectue un retour aux sources. Il se rendra à Ouled El-Ghali dans la wilaya de Mostaganem, village natal de son grand-père, Moussa Ouakid, tirailleur de l’armée française. Darmanin rappelle fièrement que «c’est la première fois qu’un petit-fils d’Algérien est le ministre de l’Intérieur, ça n’est quand même pas rien», selon lui.
M. Bendib
