La visite du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, à Brazzavile (République du Congo), en sa qualité d’envoyé spécial du président de la République, est la deuxième en un peu plus de deux mois.
Elle prouve l’existence d’une coordination régulière et étroite entre les deux pays sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun. Les relations, fondées sur des «liens historiques profonds entre les deux pays et peuples frères», sont qualifiées de «privilégiées et solides». Les échanges de visites ministérielles sont devenus fréquents entre les deux pays pour discuter des relations bilatérales et également de la situation en Libye. La République du Congo est à la tête du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye dont le rôle a été déterminant dans l’établissement du dialogue entre les Libyens dans la recherche d’une solution politique en vue de sortir de la crise dans laquelle le pays est plongé depuis 2011. Le déplacement de Ramtane Lamamra à Brazzaville intervient, cette fois, avec l’annonce, inattendue, par le représentant de l’ONU en Libye, Jan Kubis, de sa démission, moins d’un an après sa nomination à ce poste et à un mois des élections prévues dans ce pays. La démission de Jan Kubis a-t-elle un lien avec les prochaines élections et en particulier certaines candidatures? Cette explication est avancée par les observateurs. L’ONU a assuré qu’elle fera tout pour trouver un remplaçant le plus rapidement possible afin d’assurer la continuité. Mais le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en aura-t-il le temps avant les élections prévues le 24 décembre? Les observateurs de la scène libyenne rappellent que le poste de représentant de l’ONU en Libye était resté vacant une dizaine de mois après la démission l’an dernier de Ghassan Salamé. Cette conjoncture nouvelle a sans doute été évoquée, mardi, au cours de l’audience accordée par le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, à Ramtane Lamamra qui lui a transmis un message du président Abdelmadjid Tebboune portant sur les relations bilatérales ainsi que les développements sur la scène africaine. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères indique que la situation en Lybie, en tant que «zone de conflit dans le continent africain» a été abordée. D’après la même source, Ramtane Lamamra a affirmé le soutien de l’Algérie aux efforts consentis par la République du Congo à la tête du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, et a relevé l’importance d’assurer «l’appui nécessaire aux frères libyens pour la réussite de l’important rendez-vous électoral prévu avant la fin de cette année». De son côté, le président Sassou-Nguesso a fait part du «soutien de son pays aux démarches algériennes en faveur de la paix et de la stabilité en Libye et dans d’autres régions du continent », saluant « son engagement ferme au profit des causes du continent». En septembre dernier, Ramtane Lamamra avait été reçu en audience par le président Sassou Nguesso, et la situation qui prévaut en Libye avait été abordée. Le ministre avait informé le président de la République du Congo, des principales conclusions de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye qui s’était tenue fin août à Alger et des perspectives d’une action conjointe des deux pays pour faire aboutir le processus de sortie de crise et de réconciliation nationale. Entre l’Algérie et la République du Congo, il y a une volonté commune, affirmée et traduite dans les faits, par les deux pays, d’œuvrer dans le prolongement de leur engagement panafricaniste en faveur des causes justes et de l’unité du continent. Dans l’immédiat, les deux veulent raffermir la solidarité entre les pays africains et hisser l’action africaine commune face aux différents défis sécuritaires et politiques dans le respect des principes de l’acte constitutif de l’UA afin de trouver des solutions africaines aux problèmes africains.
M’hamed Rebah