Accueil ACTUALITÉ Alain Juppé, candidat aux primaires des Républicains : «la France va mal»

Alain Juppé, candidat aux primaires des Républicains : «la France va mal»

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Alain Juppé, maire de Bordeaux et candidat aux primaires des Républicains pour la prochaine élection présidentielle française, a estimé que la déstabilisation de l’Algérie serait «catastrophique» pour la France. Il a qualifié la relation entre les deux pays au beau fixe. Décochant des flèches à l’adresse du FN et du PS, le maire de Bordeaux, estime que la France va mal.
Alain Juppé, maire de Bordeaux et candidat à la primaire des Républicains pour l’élection présidentielle française de 2017 a achevé, hier, sa visite de trois jours qu’il a effectuée en Algérie depuis le 31 janvier écoulé. La première étape de sa visite a été consacrée à la ville d’Oran qui est liée par un protocole de jumelage avec la métropole de Bordeaux qu’il préside. Alain Juppé a consacré son premier voyage à l’étranger en 2016, de campagne électorale pour les primaires républicaines à l’Algérie. Une Algérie qu’il considère comme un partenaire incontournable pour la France. Après l’étape d’Oran, le maire de Bordeaux est entré sur Alger le lundi soir où il avait rencontré à l’hôtel El Aurassi, la communauté française d’Algérie avec laquelle il a passé un moment convivial. Devant, environ mille personnes venues écouter le candidat au primaires des Républicains pour la présidentielle française de 2017, Alain Juppé n’a pas manqué de décocher des flèches en direction des socialistes au pouvoir en France et le parti de l’extrême – droite de Marine Le Pen, le Front National (FN) qui gagne de plus en plus de terrain dans l’hexagone. Dans son discours, le maire de Bordeaux à balayé tous les sujets. Il a fait un constat alarmant de la situation socioéconomique de la France. Pour Alain Juppé, la France va mal. « Nous avons un pays riche, mais n’empêche qu’il y a beaucoup de Français qui vivent sous le seuil de la pauvreté», a-t-il regretté, appelant les Français d’Algérie d’aller voter aux primaires des Républicains et choisir celui qui est susceptible d’apporter des solutions aux problèmes posés par les Français, à savoir les problèmes du chômage, de l’insécurité et du logement.
Dans sa vision de la France, Alain Juppé a opposé une «identité heureuse» à «l’identité malheureuse» développée par le philosophe Alain Finkielkraut. L’ancien Premier ministre, pour qui la diversité est une richesse, n’aime pas le terme «intégration» qui remet en cause les différences entre les groupes sociaux qui forment la société française. Allain Juppé refuse toute idée de communautarisme qui est une négation pure et simple de la nation.

«Je suis pour une solution politique de la crise libyenne»
Hier, matin, il a organisé une rencontre avec les journalistes à l’hôtel El Aurassi lors de laquelle, le maire de Bordeaux a réitéré son attachement à la relation entre l’Algérie et la France qu’il a qualifiée de «très importante pour diverses raisons.» En premier lieux, il a évoqué des raisons stratégiques. L’Algérie et la France ont appelé à coordonner leurs efforts pour la résolution des conflits qui sévissent dans certains pays de la région, notamment les crises syrienne, libyenne et malienne. Sur le conflit en Libye, Allain Juppé partage entièrement la vision de l’Algérie qui privilégie la solution politique à la solution militaire.
De même pour le Mali où il compte sur le rôle de l’Algérie pour amener les parties en conflit à respecter les termes de l’accord signé à Alger. Sur le plan économique, Alain Juppé parle d’un partenariat gagnant-gagnant. Il a expliqué que les PME françaises ont besoin d’aller se développer à l’international notamment dans des pays qui connaissent une certaine croissance économique alors que l’Algérie a besoin d’investissements étrangers pour diversifier son économie et sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Dans cette relation entre les deux pays qu’il a qualifiée au beau fixe, l’hôte de l’Algérie n’as pas omis d’évoquer le poids de l’histoire. «Nous n’avons rien oublié de cette histoire commune, mais il faut se projeter vers l’avenir», a-t-il dit à ce sujet.

«C’est au peuple algérien de régler ses problèmes»
Alain Juppé a misé pour le développement de cette relation entre l’Algérie et la France sur l’élément humain que constituent les binationaux qu’il a considéré comme une passerelle entre les deux pays. Interrogé sur les révolutions dites «arabes» et le soutien de l’occident à certains régimes dictatoriaux, Allain Juppé a estimé que les situations ne se ressemblent pas dans tous les pays arabes. Il a estimé que les autorités en Algérie sont légitimes du fait qu’elles sont issues du suffrage universel et que la presse jouit d’un ton libre. Dans son analyse de la situation politique de l’Algérie, Alain Juppé a estimé qu’il y a forcément des progrès à faire sur le chemin de la démocratie.
«Nous somme aujourd’hui dans une situation où il y a des autorités algériennes avec lesquelles nous avons une coopération positive et je crois que c’est au peuple algérien de régler ses affaires». Les propos d’Alain Juppé ne souffrent d’aucune ambiguïté. Il a apporté son soutien au peuple algérien, à l’Algérie et aux autorités qui la gouvernent. Il a, cependant, exprimé une certaine crainte de voir le chaos en Libye contaminer les pays voisins dont l’Algérie. Sur ce sujet, l’ancien Premier ministre a souhaité que l’Algérie puisse garder sa stabilité, car, sa déstabilisation, a-t-il estimé, serait une catastrophe pour la France. Interrogé sur l’accord franco-algérien de 1968, qui organise la circulation, le séjour et l’emploi des ressortissants algériens en France, Alain Juppé a souhaité qu’il y’ait une réciprocité de la part de l’Algérie en matière de délivrance de visas aux Français désirant se rendre en Algérie.
Il a rappelé, à cet effet, les circonstances de la signature de cet accord entre les deux pays en 1968.
Hacène Nait Amara

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