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AIR ALGÉRIE ABORDE L’APRÈS-PANDÉMIE : 71 milliards DA pour tenir le coup

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Après neuf mois d’arrêt ou tous les avions étaient cloués au sol, Air Algérie a repris, hier, les vols domestiques et les opérations de rapatriement des citoyens bloqués à l’étranger. Les pertes de cette paralysie d’activité sont colossales. Malgré tout, la compagnie aérienne nationale pourrait sortir du gouffre financier. Mais surtout, éviter une compression d’effectif grâce à une manne de 71 milliards DA dans la caisse de l’entreprise. À ce titre le conseiller du PDG chargé de la Division exploitation à Air Algérie, Charef Mohamed, a confirmé lors de son intervention sur les ondes de la radio chaîne 3, qu’à partir d’hier « tous les vols ont repris à hauteur de 50% sur le réseau nord-nord et à 100% sur le réseau sud-sud, appliquant un protocole sanitaire qui a été bien préparé » précise-t-il avec « toutes les recommandations du ministère de la santé et la direction générale de l’aviation, indiquant que la sécurité sanitaire des passagers est la priorité des priorités ». Trois nouvelles wilaya seront desservies en ce qui concerne les vols domestiques, Mecheria, Tiaret, El- Bayadh, c’est un projet qui remonte à des années, « nous desservons le grand sud et nous avons ajouté ces trois wilayas ». En annonçant « aussi nous avons un projet de relier d’autres wilayas à la capitale, et d’autres avec Oran », en poursuivant sauf que « nous allons prendre un peu de recul d’ici 6 mois et nous agissons en conséquence. Pour le début nous commençons avec ces trois wilayas en fonction de la flotte, et on étudiera d’autres plus tard ». Concernant les vols de rapatriements, il dira que ces derniers ont repris vendredi passé, indiquant que plus du programme dévoilé par le gouvernement la compagnie est à la disposition des autorités s’il y a lieu de faire d’autres vols. Indiquant que la particularité cette fois c’est qu’il « y aura d’autres aéroports qui accueilleront nos ressortissants plus la capitale entre autres il citera celui d’Oran et Constantine ».

Des pertes d’environ 40 milliards DA
Dans ce même cadre l’hôte de la chaîne 3 a indiqué que depuis le début de l’opération de rapatriement l’Algérie a fait rentrer 35 000 citoyens de l’étranger jusqu’à présent. Ajoutant « si le besoin s’exprime nous pourrions augmenter la cadence ». Pour ce qui est de la reprise des vols commerciaux, il dira que la décision revient aux autorités publiques et que Air Algérie est prête à commencer. Après tous ces mois d’inactivité, Air Algérie a subi des pertes générées par la pandémie du Coronavirus, souligne le même responsable, faisant savoir que la maintenance d’un avion au sol coûte très cher, par rapport à un avion qui vole, précisant à ce titre que le manque à gagner qui a été estimé pour cette année est environ « 38 à 40 milliards de dinars », signalant en revanche que malgré cela «tout le personnel qui ne travaillait pas a été payé, et les avions ont été bien maintenus en état de marche ».

Renouveler une flotte vieille de 25 ans
Face à la concurrence « rude » dans le marché de l’aviation, notamment en Algérie, ou « on compte 25 compagnies étrangères » selon Charef Mohamed, et malgré que sa part dans le marché est « réserve », Air Algérie est appelée à renouveler sa flotte dont certains de ses avions auront dans les quatre années à venir 25 ans. « Nous avons des vieux avions, nous devons les renouveler parce que d’un côté leur maintenance coûte plus cher et aussi dans quelques années nous aurons des difficultés à accéder à certains pays qui conditionnent le bon état de l’appareil ». Cependant « la perte que nous avions subie aura malheureusement un impact sur la décision de l’état à ce propos » rappelant son plan pour ce renouvellement déposé avant la pandémie au niveau du gouvernement. Par ailleurs il a précisé que «  certes l’Algérie à une base de maintenance aux normes standards, mais qui a besoin d’aides d’autre pays développés en ce domaine », c’est pour cela Charef demande la création d’ « une filiale de maintenance spéciale Air Algérie » et je pense qu’elle verra le jour dans les prochaines années.
En outre, l’invité de la rédaction a nié le fait qu’Air Algérie garde le « monopole » de ce marché, « nous n’avons aucun monopole sur le marché, la preuve il y’ a 25 compagnies qui opèrent en Algérie », « le maintien de notre part de marché est grâce à la prise de beaucoup de mesures pour maintenir ; à l’instar de la qualité de services et de la ponctualité, ou nous avons redressé la situation et nos clients le ressentent. Actuellement nous sommes à 72% de ponctualité et si nous progressons de 5 minutes nous atteindrons la moyenne mondiale».

Air Algérie s’attaque au sureffectif
En réaction à la dernière déclaration du PDG d’Air Algérie, Bakhouche Alleche, par rapport au sureffectif qui est de 8872 employés, considérant qu’il s’agit d’un « héritage propre à la compagnie, qui travaille aujourd’hui sur la réduction des effectifs non essentiels ». Charef Mohamed a indiqué «une compagnie aérienne a une vocation comme son nom l’indique c’est de faire voler des avions, nous avons les effectifs opérationnels nécessaires, nous avons un surplus que nous avions hérité dans le domaine administratif beaucoup plus, et c’est de cela que le PDG voulait parler »précise-t-il, en ajoutant « depuis que M. Alleche est à la tête d’air Algérie il n’y a pas eu de recrutement au sein de la compagnie dans les métiers non essentiels ».
À propos de la numérisation de la compagnie, le même responsable a précisé qu’Air Algérie n’est pas à la traîne dans ce domaine, mais c’est es mentalitéques des citoyens qui doit la changer, « les ventes en lignes pour 2019 représentaient à peine 10% en Algérie, l’outil informatique est bien maitrisé mais on fait avec les moyens de bord, il faut changer de mentalité et faire confiance à cet outil ». Sur un autre volet, le conseiller du PDG chargé de la Division exploitation à cette compagnie, s’est montré « étonné » par rapport à la question de la cherté des billets d’avions notamment pour les émigrés, « c’est un faux problème les billets ne sont pas chers comparés à d’autres billets d’autres compagnies », argumente-t-il, ajoutant que grâce à notre stratégie, « nous avons pu améliorer la trésorerie d’Air Algérie qui nous a permis de tenir pendant la pandémie, indiquant que cette dernière est passée au début de 2017 de 20 milliards de dinars à 71 milliard de dinars en mars 2020.
Sarah Oubraham

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