Conçu pour une capacité d’accueil de près de 190 unités de pêche, le port de Bouzedjar a été mis en exploitation en avril 1994 après de rudes épreuves qui ont jalonné la durée de sa réalisation entamée en 1985. Malgré ces efforts colossaux en investissements publics lourds et gigantesques à la fois, il s’avère que les ouvrages annexes du port ont été achevés et réceptionnés qu’en octobre 2000. Le gros a été consacré, selon de nombreux observateurs et des cadres de l’entreprise de gestion du port de pêche (EGPP) d’Oran, de l’époque, à la réalisation d’un mur de clôture et la protection du port (canaux de drainage des eaux et rejet en mer), aux côtés de la réalisation de deux épis de 145 m et 100 m pour la protection du bassin portuaire contre l’ensablement. Nonobstant les grands travaux cités plus haut, l’infrastructure portuaire a bénéficié, au titre des exercices 2013 et 2014, d’autres investissements de l’ordre de 171,5 millions de dinars. Ils portent sur une dizaine d’opérations inscrites pour améliorer davantage l’exploitation de cette enceinte portuaire relevant de la daïra d’El-Amria. Il s’agit, notamment, du revêtement de terre-pleins, de la réalisation de réseaux d’AEP, assainissement et de bouches d’incendie et d’un bâtiment administratif, la fixation des terres déclives. L’activité ne semblait pas prendre son cours bien comme il faut car en termes d’exploitation des espaces il fallait mettre de l’ordre, ce à quoi a songé l’EGPP (siège social à Oran). Le port, grâce aux efforts déployés par les uns et les autres et le consentement de la profession, a bénéficié également de la réalisation de 60 cases de pêcheurs, avec plus de moyens de production modernes et l’affectation d’un camion nacelle, en sus des équipements d’accostage et d’amarrage mis en place par la suite. Ces avantages professionnels, organisationnels et structurels n’ont apporté leurs fruits d’une manière effective qu’après la mise en application du plan d’amarrage, élaboré, non sans peine, par les différents intervenants. Cet instrument de travail est basé sur la personnalisation des aires de stationnement, afin d’éviter tout contentieux, apprend-on par ailleurs. Avec une superficie de 6,5 Ha (extensible), des terre-pleins de 5,3 hectares, des jetées longues de 500 mètres et 420 m respectivement pour la principale et la secondaire, le port de Bouzedjar a connu, ces dernières années, un regain d’activité lié à la modernisation et au développement de ses infrastructures. Il a enregistré, ainsi, l’ouverture d’une entreprise de réparation et de rénovation des bateaux de pêche dotée d’un portique élévateur de 150 tonnes. Aujourd’hui on peut dire sans hésiter que la wilaya de Aïn-Témouchent s’est positionnée comme principale région pour la réparation et l’entretien des navires de pêche de l’ouest du pays. Ceci se traduit par la naissance d’une petite industrie de construction navale. Le schéma d’aménagement directeur, du port, qui a été approuvé avec la mise en route des programmes de soutien au développement et à la relance économique du secteur de la pêche, a permis la réalisation d’importants travaux d’aménagement en vue d’accroître les capacités d’accueil. Les espaces de la plateforme ont été attribués selon une projection des activités souhaitées par les marins pêcheurs et les promoteurs en activités sur site. Ces derniers peuvent maintenant se procurer divers produits au comptoir d’avitaillement, réparer leurs filets, se débarrasser des huiles de vidange. Il est à noter aussi l’importance des deux fabriques de glace mises en production avec une capacité de 30 tonnes/jour, aux côtés de cinq chambres froides totalisant 487 m2
Enfin, la réalisation d’une nouvelle halle à marée, au lieu et place des actuels hangars, devrait certainement moderniser sensiblement le port de pêche de Bouzedjar. En termes de réhabilitation et de perfectionnement des marins pêcheurs, l’école de formation technique de pêche et d’aquaculture de Béni-Saf a signé des conventions avec le secteur de la formation professionnelle aux profit des marins du port de Bouzedjar. C’est Moufok Kaddour, chef de service de la formation qui l’a souligné depuis peu lorsqu’il s’est confié à la radio d’Aïn-Témouchent. On cite notamment la formation de patron côtier et d’électro-motoristes. Ces spécialités sont dispensées en 3 types de formation : une formation initiale pour 150 stagiaires dans les spécialités de matelot qualifié, agent technique aquacole, électro-motoriste à la pêche, technicien de pêche et technicien en aquaculture. Pour ce qui est de la formation continue destinée aux professionnels du secteur de la pêche électro-motoriste et capacitaire de la pêche, 150 places pédagogiques leur sont consacrées. Quant à la formation spéciale pour laquelle 300 places pédagogiques sont réservées, elle s’adresse aux fils de marins bénéficiaires de barque, aux marins inscrits et non inscrits, ainsi qu’à tous les professionnels du secteur de la région.
Boualem Belhadri