Véritablement ce qui se passe durant la première semaine de l’Aïd doit susciter une attention particulière de la part des responsables concernés, des autorités locales et des observateurs avérés. La pénurie de pain qui a touché plusieurs localités de la wilaya d’Aïn Témouchent, se répète à chaque fois et fait durer le stress de beaucoup de familles qui n’arrivent pas à s’en approvisionner. Il était 8 heures du matin quand l’épicier du coin a épuisé la quantité qui lui a été livrée par une seule boulangerie. La ruée commençait très tôt à travers les artères de la ville des thermes. Des boulangers ont fermé boutique quelques jours avant l’Aïd et sont partis fêter la rituelle au bled à Sétif. D’autres se sont contentés de faire travailler les fours la matinée seulement. Ce décor est devenu à la longue, une manière, puis s’est transformé en une tradition. Une autorité, gênée d’entendre parler de la pénurie de pain pendant les fêtes religieuses, n’a trouvé de mieux comme explication que de dire que les familles algériennes préfèrent préparer elles-mêmes le pain en ces jours de fête. Par ailleurs, le poulet s’est fait rare et les quelques bouchers qui ont ouvert les portes ont taxé la viande à 350 da le kg au marché couvert d’Aïn Témouchent. Partout ailleurs, la situation était quasiment identique. Les travailleurs ont prolongé le congé et personne ne voulait reprendre le travail au lendemain de l’Aïd. Les quelques points de vente qui ont ouvert leur boucheries avaient uniquement du surgelé (poulet, viande rouge et poissons). Le marché des fruits et légumes affichait des prix hors de portée des fonctionnaires moyens. La mercuriale était vraiment salée. La tomate a été cédée à 70 da, les carottes valait 80 da, le piment doux à 110 da, la pomme de terre à 55 da, le navet à 100 da, le haricot vert à120 da, les aubergines à 90 da, le raisin cardinal à180da. La hausse a été estimée à 15% par rapport à la situation de la mercuriale avant l’Aïd. C’est parce qu’il faisait très chaud que certains produits ont été cédés à perte. C’est ce que disaient les marchands quand on les interroge sur la hausse de la mercuriale d’une façon générale. Par ailleurs, des fellahs évoquent le manque flagrant de la main-d’œuvre qualifiée. Et même celle dite occasionnelle est introuvable. Certains sont allés à dire qu’il faut impérativement trouver les solutions qui s’imposent. D’autres estiment qu’ils sont dans leur droit de faire embaucher la main-d’œuvre africaine et magrébine si toute-fois les choses perdurent et s’empirent. Allons-nous traverser et vivre les mêmes situations que les pays du golfe qui utilisent la main-d’œuvre asiatique et arabe ? Si la tendance tend à s’accroitre ça sera une obligation, pensent des agriculteurs consternés de vivre la pénurie et le stress.
Boualem Belhadri