Le wali d’Aïn-Témouchent, Hamou Ahmed Touhami, a présidé à la fin du week-end, une réunion regroupant les membres du conseil de wilaya élargie aux chefs de daïra, aux présidents et SG des APC.
L’ordre du jour avait trait à la situation des programmes de développement sectoriels (PSD) et communaux (PCD). Il a fait savoir aux directeurs membres de l’exécutif de wilaya « que les choses ne sont pas bonnes à apprendre car les subventions se font au compte-goutte. Et si pour l’année 2016 il a été alloué à la wilaya moins de ce qu’il a été proposé au départ avec le plan, l’année prochaine l’étau va se resserrer davantage. Aussi, dira-t-il, il appartient aux élus locaux de faire preuve d’ingéniosité et de plus d’innovation dans la manière de gérer les affaires courantes des communes, tout en menant des réflexions sérieuses pour rentabiliser les biens communaux et prospecter d’autres gisements en vue de créer des ressources vitales et durables en mesure de supporter des charges diverses ». Dans ce contexte précis, il cite un cas devant les élus et les chefs de daïra et s’interroge en disant : «comment expliquez-vous qu’un local appartenant à un particulier est loué à 30 000 DA/ mois, alors que le bien de la commune qui lui est mitoyen est loué à 400 DA/mois.»
Des murmures et des hochements de tête dans la salle avec des acquiescements ici et là affichés ouvertement parmi les commis de l’État en charge de ces dossiers. Ouvrant une parenthèse, Touhami met en garde les futurs locataires des APC. «Ils doivent se mettre dans la tête qu’il ne va plus y avoir de subventions de l’État pour les communes qui disposent des biens et des richesses mais qui ne sont pas bien gérées. Elles doivent assumer et dès maintenant se rendre compte de l’étape qui les attend. Les communes qui réalisent des recouvrements de leurs biens et qui rentabilisent ce dont ils disposent comme moyens de création de richesses seront les bienvenues et auront toute l’aide des pouvoirs publics.» C’est en quelque sorte un petit résumé phare qui annonce beaucoup de choses aux futurs élus. Il est fort probable qu’on va arriver à des situations critiques et que seules les communes qui réalisent des objectifs à court et moyen termes peuvent payer les travailleurs et les charges relatives aux redevances de l’eau, l’électricité, le téléphone et autres. Ce procès, si l’on ose dire ainsi ne s’est pas arrêté à ce niveau. Bien au contraire le wali a mis en garde des élus qui bloquent la gestion des communes au niveau de plusieurs APC. Les cas de Beni-Saf, El-Malah, Hassasna et six autres villes non citées constituent les collectivités les plus mal gérées et vivant des conflits ayant stoppé le développement local nonobstant les sommes colossales qui leurs ont été allouées durant les quatre premières années du mandat électif courant.
Sur un autres registre, le directeur de la petite et moyenne entreprise a fait part de ses inquiétudes au sujet des zones d’activités qui ont été réhabilitées et qui demeurent livrées à elles-mêmes en matière de gestion des différents réseaux (eau, électricité, gaz, téléphone, route…). Ceci nous rappelle les forêts récréatives qui ont été réalisées il y a une dizaine d’années environ et qui ne sont pas confiées à une partie pour les gérer. En peu de temps tout a été saccagé et les équipements détériorés. Pourquoi en Algérie on fait toujours les choses à moitié ou au trois quart ? Gérer avant de réaliser est la devise forte qui nous manque absolument. Les dernières mesures prises par les autorités de la wilaya au sujet de la concession du jardin public du chef-lieu de wilaya sont encourageantes et laissent présager des jours meilleurs dans le domaine de la rentabilisation des biens de la commune au profit de la collectivité. Il a fallu la décision politique qui faisait défaut toutes ces décennies passées. Sur un autre registre, le wali a été plus attentif aux doléances du directeur des équipements publics quand il a posé le problème des 220 logements publics locatifs (LPL) qui sont sur le point d’être distribués mais faute de collecteur de rejet de l’assainissement les bénéficiaires attendent toujours. Le wali voulait à tout prix entendre des propositions pour régler ce problème, mais on lui a fait savoir que ledit projet a été gelé. En dernier ressort, une proposition est en cours de finalisation en haut lieu et qui concerne le recouvrement d’impôt par huissier de justice. Cette forme de recouvrement a été la bienvenue, estiment beaucoup de cadres qui l’ont commentée.
Boualem Belhadri