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Aïn Témouchent : cher, cher le poulet de chair !

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La mercuriale des produits de large consommation est imprévisible et a connu, ces jours-ci, dans la wilaya d’Aïn-Temouchent, des prix plafonnés non enregistrés durant le mois du Ramadhan 2016, une période caractérisée par des spéculations tous azimuts, des tensions accrues et une consommation excessive de viandes d’une manière générale et de poulet de chair en particulier.

Évidemment les quelques fluctuations observées pendant le mois de carême n’ont pas influé sensiblement sur les prix du poulet de chair qui sont restés maitrisés et oscillant entre 240 et 260da le kilogramme. Dix jours après l’Aïd El-Fitre, plusieurs bouchers spécialisés en poulet de chair ont fermé boutique pour des raisons non expliquées à cette époque, mais après enquête il s’est avéré que les fermetures avaient des causes différentes à tel point qu’il n’était pas aisé de cerner la raison principale de l’indisponibilité du poulet alors que la wilaya dispose, d’un abattoir industriel à Ain El Kihel ( 15 km au sud-ouest d’Aïn-Témouchent) et des dizaines de fermes et hangars de poulets à travers plusieurs zones dont principalement à Hammam Bouhadjar, la plaine de la M’léta et Chentouf. Présentement, le poulet est vendu à 380 da/kg à Hammam Bouhadjar et Aïn-Témouchent, alors qu’en avril il était cédé à 180 et 200 da. Certains commentaires sont allés à dire que l’après-Aïd est caractérisé par une forte demande du poulet qui devient le produit essentiel dans les plats et mets des fêtes de mariage. Outre cela, les hangars qui affichaient pleins étaient directement cédés aux spéculateurs venus de la région algéroise, selon des témoins oculaires habitués à faire des contrats au même titre que pour les fruits, légumes et le raisin de table (Cardinal, cognac, muscat ….) Mais d’autres bruits assez crédibles accordent une importance aux aléas climatiques, dont principalement les grandes chaleurs, une calamité exceptionnelle qui a donné un coup fatal à la production avicole attendue la seconde semaine après l’Aïd. Il est aussi certain que la consommation de poulet de chair a triplé lors de cette période marquée par une affluence record des estivants estimée à 3 200 000 visiteurs, selon des statistiques données par la Protection civile à fin juillet uniquement au niveau des 19 plages autorisées à la baignade. L’autre son de cloche qui n’est pas du tout à négliger est que l’on est à moins d’un mois de l’Aïd El Kebir caractérisé par le grand sacrifice du mouton. Les éleveurs avicoles, pendant cette période, préfèrent ne pas remplir leurs hangars, histoire de se reposer et de procéder à leur entretien durant période l’Aïd où la demande du poulet connait un déclin pendant 10 à 15 jours. Pratiquement c’est vers le 15 août que les éleveurs avicoles commencent à remplir leurs hangars. En sus, il existe d’autres considérations légitimes qu’évoquent des éleveurs. Pour eux il est préférable d’éviter la période des grandes chaleurs où les pertes sont importantes. C’est tenable et chacun y voit son intérêt. De tels comportements sont à éviter et pour y arriver il faut réguler le marché et organiser la profession. Cher, cher le poulet de
chair !
Boualem Belhadri

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