Quelque 70 producteurs de pomme de terre ont exprimé, à Ain Defla, leur préoccupation quant aux incidences de la cherté de la semence de ce féculent sur la bonne marche de leur activité, exhortant la tutelle d’intervenir pour mettre le holà à cette situation qui leur est « préjudiciable à plus d’un titre ».
Au cours d’une rencontre abritée par la salle de réunions de la Direction locale des services agricoles (DSA) et à laquelle ont pris part les représentants de la Chambre locale de l’agriculture et du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, les producteurs versés dans le créneau pomme de terre ont qualifié la situation d’ »intenable », soutenant que la hausse du prix de la semence « influera inéluctablement » sur leur activité.
Selon eux, le fait que la semence soit cédée à 180 DA le kilo à la veille du lancement de la campagne de plantation de la pomme de terre de saison (décembre) « ne peut que dissuader les plus téméraires » d’entre eux à poursuivre leur activité, faisant remarquer que cet état de fait vient opérer une « véritable saignée » dans leurs finances. « Déjà, même du temps où le kilogramme de semences était cédé à 110 DA, nous souffrions le martyr pour arriver à joindre les deux bouts, alors que dire aujourd’hui, sachant que la même quantité nous est octroyée moyennant le paiement de 180 dinars? », se sont-ils interrogés, citant au passage les autres charges d’ordre énergétiques (électricité et mazout) et hydrique dont ils s’acquittent. Intervenant, le président du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre de Aïn Defla, Mustapha Belaïd, la hausse du prix de la semence perturbe « grandement » l’activité des producteurs de la filière, soutenant que ces derniers ne peuvent supporter un prix dépassant les 80 dinars le kilo. Selon lui, la hausse des prix des semences et de l’engrai, en sus des coûts de la main-d’œuvre et de la location de la terre constituent autant de facteurs qui ne peuvent que décourager l’agriculteur.
« Souvent, pour ne pas dire toujours, on fait endosser aux agriculteurs la hausse du prix de la pomme de terre sur le marché, oubliant que ce dernier “se bat sur plusieurs fronts », a-t-il martelé, citant en guise d’exemple les engrais dont le quintal n’est pas cédé à moins de 10 000 dinars. De son côté, le président de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Aïn Defla, Hadj Djaâlali, a informé l’assistance de la volonté du wali de Aïn Defla à transmettre leurs doléances à la tutelle, observant que la wilaya « tire sa force de l’agriculture ». « Il est plus qu’impératif de soutenir cette wilaya à vocation exclusivement agricole classée deuxième à l’échelle nationale en matière de production de pomme de terre, couvrant quelque 35 % des besoins nationaux de ce tubercule », a-t-il noté, tout en appelant les agriculteurs à faire preuve de rigueur et de professionnalisme pour gagner le pari de la production. M. Djaâlali a exhorté les agriculteurs à faire preuve de rigueur et de professionnalisme afin de faire de cette filière l’un des piliers de la sécurité alimentaire du pays.
