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Aïn Defla : Les habitants de Tacheta dénoncent leurs mauvaises conditions de vie

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En effet les populations de ce lieu perdu dans la montagne, quelque part dans la commune de Tacheta dans la wilaya d’Aïn Defla se meurent dans l’indifférence totale à cause du calvaire qu’ils endurent depuis bien longtemps.

Les habitants de la «bocca» disent n’avoir jamais connu le bonheur, ni pendant la colonisation et encore moins depuis que le pays a acquis son indépendance. Ils espèrent de tout cœur, seulement un geste en leur direction de la part des autorités exécutives qui leur permettra d’être optimistes dans l’avenir. Pour eux, le fait même qu’on ait conscience de leur existence suffit pour qu’ils ne perdent pas espoir. Et aux élus de Tachta, la commune mère, ils demandent tout simplement de les écouter pour une éventuelle prise en charge de leurs doléances. Cependant même si les habitants de ce douar manquent pratiquement de tout, ils ont conscience de la situation financière du pays qui bat de l’aile depuis plus d’une année ; ils revendiquent un léger soulagement de leurs souffrances , notamment par l’alimentation en eau potable et la réfection de certains chemins qui y mènent à leur douar. Pour les habitants de cette paisible localité, l’eau est devenue une véritable obsession pour eux, car ils peinent pour la localité faire venir chez eux. Le seul point au niveau de la localité n’est plus en mesure de satisfaire la demande. De surcroit, les habitants s’approvisionnent en eau en recourant aux services des colporteurs d’eau qui leur cèdent la citerne de 3 000 litres à 1 500 DA ! L’eau n’est pas contrôlée et l’on craint la survenue de maladies à transmission hydrique qui les guettent à tout moment. En plus de l’eau potable, les habitants d’Ouled Larbi se plaignent de l’absence de réseaux d’assainissement. Selon leurs dires, il n’existe aucune canalisation en mesure d’évacuer les eaux usées. Aussi, se débrouillent-ils comme ils le peuvent pour résoudre cet épineux problème en creusant des fosses septiques aux alentours de leurs habitations et dans leurs champs. Souvent, ces eaux débordent et irriguent les vergers et les jardins, un casse-tête supplémentaire et un danger pour leur environnement. Quant aux infrastructures socioéducatives et autres, mieux vaut ne pas en parler. Les jeunes de cette localité ne disposent de rien, pas même les terrains de jeux de proximité qui poussent comme des champignons dans d’autres agglomérations.
Par ailleurs, on nous a fait constater que le chômage, l’oisiveté et la monotonie sont le menu quotidien des jeunes d’Ouled Larbi. D’où la tendance à certaines addictions qui n’augurent rien de bon pour leur avenir. Les habitants, qui demeurent sceptiques quant à une intervention urgente des autorités, n’en revendiquent pas moins une vie digne et surtout une prise en charge des problèmes de la jeunesse afin de les débarrasser de l’oisiveté et des vices qu’elle génère. Excédés, de nombreuses voix affirment qu’ils n’ont jamais vu venir un responsable (sous-entendu élus locaux) s’enquérir de leurs conditions de vie et prendre au sérieux leurs doléances, pourtant très légitimes à leur sens. Les personnes que nous avons rencontrées ont été unanimes à nous dire que la population de la «bocca» n’est courtisée par les politiciens locaux qu’à l’approche des échéances électorales. «A ce moment-là, c’est le va-et-vient incessant des candidats qui se bousculent chez nous pour qu’on leur apporte notre soutien et nos voix», nous dit un vieux qui affirme que les élus de la commune doivent assumer leur responsabilité vis-à-vis de la population.
Un autre habitant de cette bourgade, marié avec trois enfants à charge, nous a confié que « j’arrive difficilement à subvenir aux besoins élémentaires de ma famille et il m’arrive parfois de dormir le ventre creux car je n’ai pas d’argent pour acheter de quoi me nourrir ».
Quant aux élections il nous dira «depuis bien longtemps je ne vote plus et le temps m’a donné raison lorsque je vois mes concitoyens qui ont voté n’ont pas vu leur condition de vie changée d’un iota». Toutefois la majorité de ces habitants gardent l’espoir de voir les autorités de la wilaya à leur tête le wali venir s’enquérir de leur situation et surtout de les rassurer qu’ils ne sont pas « les damnés de la terre».
Bencherki Otsmane

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