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AHMED ATTAF DÉCRYPTE LA RÉSOLUTION 2797 : « Les fondamentaux de la question sahraouie y sont préservés »

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Le chef de la diplomatie nationale a, dans une interview à Al24News, apporté la contradiction au récit marocain en affirmant que la résolution adoptée par le Conseil de sécurité préserve les fondamentaux de la lutte du peuple sahraoui, notamment le droit à l’autodétermination.  
«Le Maroc n’a pas réussi à imposer le projet d’autonomie comme solution exclusive à la question sahraouie. La résolution finale 2797 évoque cette piste mais elle mentionne aussi d’autres alternatives, notamment celle avancée par les Sahraouis. Le texte adopté par le Conseil de sécurité préserve les fondamentaux de la question du Sahara occidental », a indiqué le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, dans une interview accordée à la chaîne internationale Al24 News. Attaf a démonté tous les motifs de jubilation du Maroc en affirmant que malgré sa tentative de passage en force pour imposer comme option exclusive son plan d’autonomie, s’est heurté au droit et à la légalité internationale qui a préservé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et la prolongation du mandat de la Mission onusienne pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

Un plan d’autonomie sans force juridique
Il a précisé dans l’entretien qu’il a livré à nos confrères d’Al24News que la référence au plan marocain (la prétendue autonomie dans le ce cadre de la souveraineté marocaine ndlr) est restée dans le préambule sans force juridique ce qui est loin de constituer un motif de jubilation comme tente de le présenter le Makhzen et ses médias. « Les fondamentaux de la question du Sahara occidental sont préservés. Le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui a été découplé par rapport au plan d’autonomie et il doit s’exercer conformément à la légalité internationale et à la charte des Nations unies. Le principe que le Maroc a tenté vainement d’inscrire, celui de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental, a été enlevé et expurgé des deux références qui ont été faites à ce principe dans le dispositif du projet de résolution. Cette référence est restée dans le préambule avec moins de force juridique », a souligné Attaf précisant que,   » sur le plan du dispositif de la résolution, il n’y a absolument aucune référence ni à l’Etat marocain ni à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».

« Le Maroc échoue à l’imposer comme cadre exclusif »
Le chef de la diplomatie nationale a affirmé que le Maroc, lors de la séance du Conseil de sécurité de l’ONU, tenue vendredi dernier sur la question du Sahara occidental, a tenté d’imposer le projet dit de « l’autonomie » comme cadre exclusif et unique de recherche d’une solution à la question sahraouie, mais n’y est pas parvenu, précisant que la résolution finale évoque « l’autonomie », mais en mentionnant également d’autres alternatives, notamment celle proposée par les Sahraouis. Il a souligné dans ce sens que Rabat a voulu, lors de la séance de vendredi dernier, saisir l’occasion pour tenter un passage en force concernant la question du Sahara occidental, afin de faire avancer ses visées historiques connues et qui consistent, en premier lieu, à éliminer la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), ‘soit en la démantelant ou en la dissolvant, soit en opérant un changement radical de son mandat ». Mais ces tentatives ont échoué grâce au travail mené par la diplomatie algérienne et à certains pays membres du Conseil de sécurité qui ont contraint le porte-plume, les USA, à réviser le projet de résolution pour l’inscrire dans le cadre de la légalité, le droit international et le dispositif prévoyant un référendum d’autodétermination adopté par l’assemblée générale de l’ONU. En deuxième lieu, a ajouté Attaf, le Maroc a tenté d’imposer le projet dit de +l’autonomie+ comme cadre exclusif et unique pour la recherche d’une solution à la question sahraouie ».

« Huit pays ont présenté des amendements »
En troisième lieu, le Maroc vise à supprimer définitivement le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. « A l’examen du projet initial, les visées marocaines se dégageaient avec évidence, ce qui a suscité une réaction défavorable contre le projet de résolution de la part de nombreuses délégations, pas seulement celle de l’Algérie. D’ailleurs, huit pays ont présenté des amendements contre le projet de résolution, qu’ils jugeaient inéquitable, injuste et totalement partial, favorisant une seule thèse au détriment de l’autre partie », a expliqué Attaf.
Le jeu politique et diplomatique reste donc ouvert : d’un côté, il y a la proposition d’+autonomie+, et de l’autre, des solutions alternatives présentées par la partie sahraouie, qui demeurent sur la table ».

« La MINURSO reste la MINURSO »
S’agissant de la situation après l’adoption de la résolution, le ministre d’État a précisé que la Mission onusienne (MINURSO) n’a pas été dissoute ni démantelée, et qu’il n’y a pas eu de révision de son mandat. Bien au contraire, a-t-il ajouté, « le projet initial prévoyait une prolongation de trois mois supplémentaires pour la mission, mais le délai a finalement été porté à une année, ce qui constitue un renouvellement normal, comme cela a toujours été le cas ».  Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a indiqué que la résolution 2797 permet au jeu politique et diplomatique de rester ouvert : d’un côté, il y a la proposition d’autonomie, et de l’autre, des solutions alternatives présentées par la partie sahraouie, qui demeurent sur la table ».
La résolution adoptée vendredi dernier par le Conseil de sécurité, utilisée par le Makhzen pour faire diversion et créer un écran de fumée pour faire oublier aux marocains leurs difficultés quotidiennes et les errements du palais royal est en réalité un coup de grâce porté à ses tentatives de consacrer le fait établi et annexer le Sahara occidental. Elle consacre le droit international comme seul cadre de règlement du conflit qui oppose le Maroc au peuple sahraoui et cela tout le monde aujourd’hui en est témoin n’en déplaise au Maroc et ses alliés  
Slimane B.

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