À la demande de l’Algérie et des Etats islamiques membres du Conseil, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu, hier, à New-York, une réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf a pris part aux travaux de cette réunion organisée en marge de la 80e session de l’AG de l’ONU.
Prenant la parole, le chef de la diplomatie nationale a décrit une situation chaotique dans le Moyen-Orient et en Palestine occupée notamment du fait de l’agression sioniste. « Il est désormais indéniable que ce que Ghaza subit depuis près de deux ans une guerre de génocide totale et complète », dénonce Attaf, soulignant que le l’ONU a conclu à travers ses enquêtes et ses rapports que l’entité sioniste a commis un génocide, y compris la famine, contre le peuple palestinien à Ghaza. Aujourd’hui, il n’y a aucun doute sur les intentions de l’entité sioniste qui a mis en œuvre ses plans de déplacement forcés, de réoccupation et d’annexion de Ghaza et de la Cisjordanie. Ceci pour la Palestine. Concernant la région du Moyen-Orient, Attaf a dénoncé l’extension du champ de l’agression israélienne contre le Yémen, le Liban, la Syrie, l’Iran et, tout récemment, le Qatar. « Il n’est un secret pour personne que cette liste risque de s’allonger encore et encore en raison des menaces qui ont été et continuent d’être dirigées contre d’autres pays de la région », met en garde Attaf.
A propos des perspectives de résolution de ce conflit, Attaf décrypte les plans diaboliques de l’occupation israélienne. Premièrement, celle-ci cherche à « éliminer toute perspective d’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain, non seulement sur le terrain, mais aussi dans les esprits et les pensées si elle en est capable » Deuxièmement, elle veut « redessiner les frontières de la région selon son imagination et selon ses caprices et ses illusions, en s’appuyant sur le mythe du « Grand Israël ». Et, troisièmement et enfin, l’occupation israélienne aspire à « consolider son hégémonie absolue sur la région et à s’autoproclamer autorité suprême, agressant qui bon lui semble, quand bon lui semble et comme bon lui semble. » Dans sa démarche, souligner Attaf, l’entité sioniste ne se soucie ni du droit international, ni de la Charte de l’ONU, ni même des règles les plus élémentaires d’une coexistence civilisée.
Le ministre d’Etat poursuit en affirmant que malgré le génocide qu’elle a commis à Ghaza au vu et au su du monde entier, l’entité sioniste recourt à la propagande en qualifiant les Palestiniens d’ennemis alors que c’est elle-même qui leur dénie le droit à la vie et à établir leur État indépendant et souverain. Une occupation israélienne qui n’a épargné aucun pays de la région par sa tyrannie, son oppression et son arrogance. Une occupation qui, toute honte bue et paradoxalement, se déclare bastion de la démocratie et d’État de droit dans la région. La réalité, dénonce Attaf, c’est que l’entité sioniste a prouvé au monde entier qu’elle constitue « la plus grande menace pour les droits, la sécurité et la stabilité de la région, et la plus grande menace pour la paix et la sécurité internationales ».
L’Algérie salue les reconnaissances de l’Etat de Palestine
Face au chaos provoqué dans Moyen-Orient, Attaf suggère un « réexamen de la question de la paix et de la sécurité dans sa véritable dimension, dans une perspective globale qui n’accepte ni fragmentation ni division ». Après avoir noté que la question de l’insécurité ne démarre pas le 7 octobre 2023, Attaf a indiqué que « l’histoire de la région s’étend à toute l’histoire de notre organisation », affirmant que « la cause palestinienne demeure une question centrale qui ne peut être ni occultée, ni neutralisée, ni ignorée. » Aujourd’hui, nous constatons de visu comment les tentatives visant à éliminer cette cause n’ont fait que renforcer sa légitimité, sa légitimité en tant que cause la plus juste au monde. Attaf a, en outre, affirmé qu’ « il n’existe pas d’alternative à la solution à deux États et qu’il est impossible d’échapper à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Al-Qods comme capitale, comme solution juste, permanente et définitive au conflit israélo-palestinien ». Concernant la reconnaissance déclarée par plusieurs pays à l’Etat de Palestinien, Attaf évoque des tentatives visant à éliminer cet État, mais qui n’ont fait réellement qu’élargir le champ de soutien à la Palestine. « L’Algérie salue ces reconnaissances » appelant à permettre à l’Etat palestinien d’accéder à l’ONU en tant que membre à part entière. D’autre part, Attaf a appelé à mettre un terme définitif au système d’injustice et à l’impunité dont jouissaient l’occupation israélienne, pour une entité qui doit rendre des comptes.
Par ailleurs, Attaf a affirmé que la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient ne seront pas assurées sans que le Conseil de sécurité assume les responsabilités qui lui incombent. « Le sort de la cause palestinienne, le sort du peuple palestinien et celui de tous les pays et peuples de la région dépendent de la volonté de ce Conseil et de sa capacité à faire respecter ses décisions », estime le chef de la diplomatie nationale, exhortant le Conseil à « faire respecter la légitimité internationale » et à « dissuader toutes les violations, atteintes et abus auxquels elle est actuellement exposée ».
Synthèse Farid Guellil