Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu, hier, un débat public trimestriel sur la situation en Palestine notamment dans la bande de Ghaza, alors que l’agression des forces d’occupation sionistes, contre cette enclave se poursuit toujours faisant des milliers de morts et de blessés et autant de déplacés vivants dans des conditions intenables.
La réunion a eu lieu avec la participation du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, dépêché à New York par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Membre non permanant au Conseil de sécurité de l’Onu pour un mandat de deux ans depuis le début de l’année en cours, l’Algérie défendra, à l’occasion, devant la communauté internationale ce qu’elle a toujours considéré comme étant une question centrale et rappellera le droit des Palestiniens à disposer d’un 2tat libre et indépendant avec El-Qods comme capitale. Le chef de la diplomatie algérienne est arrivé lundi aux États-Unis où il devra en outre tenir des rencontres bilatérales avec ses homologues des pays membres du Conseil de sécurité et nombre de représentants d’autres pays.
Selon le site de l’organe onusien, les membres du Conseil de sécurité devraient au cours de ce débat trimestriel, « s’alarmer de la situation humanitaire désastreuse qui règne à Ghaza, et lancer à nouveaux des appels pour un cessez-le-feu, outre le respect du droit international humanitaire, et la demande d’un accès humanitaire sûr et sans entrave pour permettre aux agences humanitaires d’intensifier leurs opérations à Ghaza.
Les non-alignés et le G 77+Chine à fond avec la Palestine
Cette réunion du CS intervient au lendemain de la clôture du sommet des pays des non-alignés et du groupe 77+Chine tenus à Kampala, la capitale ougandaise, où les chefs d’État et de Gouvernements et les représentants d’organisations internationales ayant pris part à ces rendez-vous ont rappelé leur soutien au droit du peuple palestinien à l’autodétermination, et pour établir un État palestinien indépendant avec El-Qods pour capitale, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies.
Dans un message lu en son nom par le Premier ministre Nadir Larbaoui, le président Tebboune a réaffirmé le soutien total et inconditionnel de l’Algérie au peuple palestinien pour l’établissement de son État, assurant que ce qui se passe dans les territoires palestiniens est une honte pour l’humanité. Lors des sommets du Mouvement des non-alignés (MNA) et du Groupe des 77 (G77) + Chine, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est également exprimé sur la situation actuelle dans l’enclave palestinienne tirant une nouvelle fois l’alarme sur la situation humanitaire catastrophique à Ghaza, tout en réitérant ses appels à un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
L’UE pour la solution à deux États
La réunion du CS a été également après la rencontre des pays de l’Union européenne tenue lundi consacrée à la même question. La plupart des États membres de l’Union européenne soutiennent la solution à deux États, tandis que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’oppose fermement à cette solution. Une position réitérée une nouvelle fois par Netanyahou le 20 janvier dernier.
Acculés par la colère qui anime les peuples européens soutenant ouvertement la cause palestinienne et réclamant l’arrêt immédiat du génocide, les chefs de la diplomatie de l’UE dont le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell ont affirmé qu’ «Israël doit accepter une solution à deux États pour mettre fin à la guerre et garantir sa sécurité» et ce avant une rencontre séparée de leurs homologues palestinien et sioniste. «Ce que nous voulons est bâtir une solution à deux États. Parlons-en», a ainsi soutenu Josep Borrell devant les médias à Bruxelles.
Selon ces sources, Josep Borrell a soumis aux MAE des 27 «une approche globale» pour parvenir à une paix durable, et l’UE compte oeuvrer dès à présent pour réunir les conditions d’une paix durable dans la région, fondée sur la solution à deux États. Elle plaide pour «une conférence de paix préparatoire» entre l’UE et des pays arabes, avec la participation des États-Unis.
Dans une déclaration accordée à la presse italienne, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a expliqué que Rome soutenait et soutient toujours le principe de la solution à deux États et qu’elle cherche à y parvenir. Toutefois, les 27 n’arrivent toujours pas à s’entendre pour demander d’une seule voix un « cessez-le-feu immédiat » à Ghaza. Si plusieurs pays de l’UE souhaitent un cessez-le-feu, d’autres à l’instar de l’Allemagne s’oppose ouvertement au «cessez-le-feu» sous prétexte du «droit sioniste à se défendre» même s’il y a «trop de victimes civiles» et que le génocide se poursuit continuellement sachant que la décision est consensuelle au sein du bloc européen.
Dans le même contexte, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheït, a déclaré que la réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et de la Jordanie avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne a confirmé l’existence d’une grande convergence de vues non seulement, dit-il, sur la nécessité de mettre fin à la guerre israélienne contre Ghaza, mais aussi sur la nécessité d’une transition rapide vers une voie politique menant à la mise en œuvre de la solution à deux États. La Ligue arabe a exhorté par ailleurs les états-Unis à cesser de soutenir l’agression sioniste contre les Palestiniens, et à adopter une position cohérente avec le droit humanitaire international.
Dans une résolution adoptée lors de la réunion d’urgence de la Ligue arabe sur la Palestine qui s’est tenue lundi à son siège au Caire, la Ligue arabe a appelé les États-Unis à adopter une position qui conduise à un cessez-le-feu complet et durable à Ghaza, et à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’il cesse son agression et son siège de la bande de Ghaza. L’organisation panarabe a demandé une mise en œuvre rapide de la Résolution 2720 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée en décembre 2023, ainsi que des mesures d’urgence pour permettre la livraison de l’aide humanitaire à Ghaza en toute sécurité et sans entrave.
L’Irlande compte se joindre à la plainte sud-africaine
Cette réunion a eu également lieu à la veille de la décision que devrait rendre la Cour Pénale Internationale (CPI) après le procès intenté contre I’entité sioniste par l’Afrique de Sud l’accusant de génocide et de crime de guerre à Ghaza. Une plainte soutenue par plusieurs pays asiatiques, africains dont l’Algérie, arabes et du monde musulman en général et même européens d’ailleurs.
Le vice-Premier ministre irlandais et ministre des Affaires étrangères, Michael Martin, a indiqué lundi que son pays envisageait de se joindre à la plainte de l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre l’entité sioniste, pour le crime de génocide qu’elle commet à Ghaza. « Nous étudions la plainte de l’Afrique du Sud avec le plus grand sérieux, et comme ces procédures judiciaires mettent des années à être résolues, nous devons, en attendant, nous concentrer sur la réalisation d’un cessez-le-feu », a déclaré Martin dans une interview accordée à la radio RTA. À se fier à ce même responsable, l’Irlande a « soumis des documents juridiques sur l’occupation de certaines parties de la Cisjordanie à la Cour internationale de justice et a alloué trois millions d’euros de financement supplémentaire à cette Cour pour renforcer ses enquêtes sur les crimes de guerre ».
Des aides humanitaires au compte-goutte
Sur la situation humanitaire à Ghaza, la porte-parole du Programme alimentaire mondial au Moyen-Orient, Abir Atifa a affirmé que les quantités d’aide qui ont pu atteindre la partie nord de Ghaza sont minimes, assurant que le risque de poches de famine dans l’enclave palestinienne existe toujours. « Les forces d’occupation sionistes continuent de commettre des massacres dans le cadre de leur agression terrestre, maritime et aérienne contre la bande de Ghaza, pour le 109e jour consécutif, à la lumière d’une grave pénurie d’eau et de produits alimentaires de base et d’une panne d’électricité, en plus de la destruction des bâtiments, des installations et des infrastructures, ainsi que l’effondrement de la plupart des hôpitaux et leur mise hors service », a-t-elle ajouté. Selon la même responsable, l’occupation crée des obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Ghaza.
Brahim O.