«Les portes et les fenêtres restent ouvertes » a conclu le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi avant d’ajouter qu’il lançait « un appel aux associations d’encadrer ces jeunes pour investir davantage », en marge de son intervention à l’occasion de l’inauguration de la manifestation « Le Carrefour des jeunes pour l’agriculture » à l’institut national de l’agriculture (INA – El Harrach).
Le ministre a ajouté à l’occasion de cette rencontre dont le but est de promouvoir et d’encourager la création d’entreprise par les jeunes algériens dans ce secteur et la mise en œuvre de projets viables que plus de 80 dossiers de projets agricoles ont été déposés, depuis janvier dernier, au niveau de la cellule de facilitation et de suivi des investissements. Ces projets concernant essentiellement les filières lait, fourrages et les céréales ainsi que l’hydroponie (agriculture hors-sol et consommant moins d’eau), sont actuellement examinés par cette même cellule afin de les orienter vers les wilayas et de faciliter les démarches aux investisseurs a précisé Ferroukhi. D’après Ferroukhi, plus de 45.000 jeunes investisseurs ont intégré différentes activités liées à l’agriculture et à l’agroalimentaire à travers des dispositifs de soutien à la création d’emploi et à la lutte contre le chômage.
Moderniser un secteur à fort potentiel
Ces données encourageantes font du secteur agricole un secteur à fortes potentialités et surtout « stratégique » pour le pays. Le ministre de l’Agriculture a insisté sur le développement et la modernisation des exploitations agricoles et l’intégration des jeunes est certainement le meilleur « intrant » pour améliorer le secteur agricole, le capital privé occupe une part importante dans les investissements agricoles et agroalimentaires. Selon lui, ces dossiers portent sur des projets intégrés dont le pays a besoin pour développer une agriculture moderne. Les principaux enjeux de cet encouragement résident notamment dans l’accès à la formation des jeunes ainsi que l’accès à la terre dans un pays où les us et coutumes portent essentiellement sur la notion d’héritage et rendent la reprise des terres difficiles. Il s’agit aussi et surtout de favoriser l’accès aux services financiers (crédits, épargne et assurance) afin de permettre l’accès au marché et de créer des exploitations agricoles viables et pérennes. Dans cette perspective, Ferroukhi a rappelé l’installation en janvier dernier d’une cellule chargée d’accompagner la mise en place et l’aboutissement des projets agricoles à travers une dynamique décentralisée pour pallier aux contraintes administratives rencontrées par les acteurs économiques dans le milieu agricole et faciliter au niveau local l’accès au financement et au foncier.
Les jeunes représentent une grande part de la population rurale et sont souvent confrontés au chômage ou à des situations précaires. Il est donc important pour le ministre de les intégrer dans le secteur agricole en tant que véritable force de travail et d’innovation et ce, dans un environnement attractif. Il est alors crucial de croire en ces jeunes et de leur permettre d’investir dans ce secteur afin d’accroître la productivité agricole, redynamiser l’économie rurale et ainsi garantir la sécurité alimentaire du pays.
Anissa Benkelifa