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Agriculture à Adrar : la tomate bat en retraite

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On relève au niveau de la wilaya d’Adrar, plus précisément dans les dairate de Zaouit –Kounta et Reggane à 75 et 140 kms du chef-lieu Adrar, une production de la tomate en nette régression. Les agriculteurs de ces régions pointent du doigt, l’absence d’un marché en gros, en vue d’écouler leur marchandise qui dépasserait de loin la demande du marché local. Le froid du mois de décembre de l’année 2015 a laissé des traces et des pertes estimées à plus de 1000 hectares, entrainant une hausse des prix. La tomate fut cédée à 120 da le kilo. Les fellah se sont tournés vers l’usine de tomates de Reggane mais devant les prix bas proposés, ils durent battre en retraite. La production s’est effondrée et les 100.000 tonnes produites il y a quelques années ne sont plus qu’un vieux souvenir. Auparavant, la tomate s’exportait en France. Aujourd’hui, il ne reste que des déchets et le secteur agricole en pâtit. Heureusement pour la population d’Adrar, les camions en provenance du nord sont là afin de rectifier le tir en alimentant le marché à des prix abordables qui se situent entre 70 et 100 dinars. D’ailleurs, tous les fruits et légumes proviennent des wilayas de Tiaret, Mascara et parfois d’El-Oued. Même la salade nous vient de Djelfa. Cédée à 100 da, elle part comme de petits pains. Ici, au niveau de la wilaya d’Adrar, on ne produit pratiquement rien, ,mise à part quelques légumes saisonniers (carottes ,oignons ,salade navet …), une production bio très prisée des connaisseurs, et dérisoire. Le tabac à chiquer, les cacahuètes de Tasfaout, de Jdeir constituent un vrai délice pour le palais mais celles-ci demeurent encore chères, mille dinars le kilogramme. Adrar est tributaire du Nord et quand les pluies se déclenchent et que les camions tardent à venir, la pénurie se fait rudement sentir. Pourtant ,les espaces agricoles ne manquent pas et les énormes sommes investies et allouées aux agriculteurs ne reflètent nullement ce que l’on attend d’eux. Adrar repose sur une immense nappe phréatique et l’on ne devrait pas connaitre de problème de coupure d’eau. Certes, la direction de l’ADE connait des difficultés auprès de certaines personnes indélicates et leurs raccordements illicites sans compter les fuites d’eau qui occasionnent bien des déboires et des pertes sèches qui s’élèvent à plusieurs millions de dinars. Les mauvais payeurs sont souvent impliqués. Même les dattes dont les variétés recensées dépasseraient les 300 sont cédées à des prix faramineux. Fort heureusement, les cultivateurs de Menéa viennent à la rescousse en proposant des dattes défiant toute concurrence à des prix variant de 130 à 200 dinars. La wilaya pourrait jouer un rôle prépondérant dans l’agriculture avec une entière auto-suffisance et prétendre à l’exportation si chacun retroussait ses manches et travaillait la terre. Ce qui nous conduit à citer la fable de La Fontaine, «Le laboureur et ses enfants».
Safi A.T.

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