Dans les premières heures de l’année 2024, la résistance palestinienne a intensifié ses actions pour répondre aux massacres commis par l’occupation sioniste contre les civils palestiniens.
Alors que les attaques israéliennes se multiplient sur le terrain, les groupes armés palestiniens ont réagi par des frappes visant les colonies israéliennes. Les Brigades Izz al-Din Al-Qassam, branche armée du mouvement Hamas, ont revendiqué plusieurs tirs de roquettes en direction de la colonie de Netivot, située à l’est de la bande de Ghaza. Ce lancement de roquettes a été présenté comme une riposte directe aux « massacres sionistes contre les civils palestiniens ». Simultanément, les Brigades El-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont annoncé avoir mené des frappes de roquettes les 29 et 30 décembre, visant les villes d’El-Qods, « Tel Aviv », « Sderot » ainsi que les colonies situées autour de Ghaza. Dans leur communiqué, ces brigades ont précisé que ces actions étaient une réponse aux « crimes de l’ennemi sioniste » et aux incursions répétées dans la mosquée Al-Aqsa, lieu de culte sacré pour les Palestiniens. Les médias israéliens ont rapporté que, durant cette période, environ 12 roquettes ont été tirées depuis la bande de Ghaza en l’espace de quatre jours, illustrant l’intensité de la riposte de la résistance palestinienne face à l’occupation. Ces actions s’inscrivent dans un contexte d’affrontements violents dans plusieurs zones de la bande de Ghaza, notamment à Beit Hanoun, dans le camp de Jabalia, à Jabalia ville, à Rafah et dans les zones orientales de la ville de Ghaza. Cette montée en puissance des actions de la résistance palestinienne intervient alors que l’occupation israélienne poursuit ses opérations militaires et ses attaques contre les civils palestiniens, notamment dans la bande de Ghaza, exacerbant encore plus la situation de crise humanitaire et les tensions sur le terrain.
Un carnage au vu et au su du monde entier
Alors que l’offensive de l’occupation sioniste entre dans son 453e jour, les bombardements se poursuivent avec une intensité redoublée. Dans les dernières 24 heures, des frappes sur les camps de réfugiés de Jabaliya et de Bureij ont causé la mort de 17 civils et fait de nombreux blessés. L’aviation israélienne a également détruit des blocs résidentiels à Beit Lahia et autour du camp de Jabaliya, semant la désolation dans une région déjà meurtrie. Les hôpitaux, pris pour cible, ne sont plus que des tombes à ciel ouvert. Sous le poids du blocus imposé par l’occupant, le personnel médical est impuissant, privé de médicaments, de matériel de secours et d’équipements hospitaliers. Dans des conditions humanitaires catastrophiques, les Palestiniens déplacés s’entassent dans des camps de fortune, exposés à un froid glacial qui a déjà coûté la vie à 7 enfants. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile de Ghaza, « les habitants qui mouraient sous les bombes ou de faim meurent désormais de froid ». Sans moyens, les équipes de secours ne peuvent répondre aux centaines d’appels à l’aide émanant de familles dont les tentes sont inondées. Depuis le début de l’offensive, le 7 octobre 2023, le bilan des victimes ne cesse de grimper. Les sources médicales à Ghaza rapportent que 45 553 Palestiniens, majoritairement des enfants et des femmes, ont été tués, tandis que 108 379 autres ont été blessés. Des milliers de corps restent encore ensevelis sous les décombres.
Destruction massive des infrastructures médicales
Dans les dernières 24 heures seulement, deux nouvelles massacres ont été perpétrés, laissant 12 martyrs et 41 blessés. Malgré la gravité de ces crimes, la communauté internationale reste largement passive, se contentant de condamnations sans effet concret, laissant les massacres se poursuivre au vu et au su de tous. Les hôpitaux de la bande de Ghaza, autrefois symboles de refuge et d’espoir, sont aujourd’hui devenus des « pièges mortels » pour les Palestiniens, a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme. Dans un communiqué publié mardi, il a souligné que la destruction systématique des infrastructures de santé par l’armée sioniste pourrait constituer une forme de punition collective, relevant ainsi d’un « crime de guerre ». « Face aux bombardements incessants et à une situation humanitaire déjà désastreuse, les Palestiniens ne trouvent même plus refuge dans les hôpitaux, qui devraient pourtant être des sanctuaires de sécurité », a déploré Volker Türk. Un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) met en lumière l’ampleur des attaques ciblées contre les hôpitaux de Ghaza depuis le début de la guerre en octobre 2023. Ces attaques, qualifiées de « systématiques », ont conduit le système de santé local au bord de l’effondrement total. Le rapport révèle qu’au moins 136 frappes ont touché 27 hôpitaux et 12 installations médicales, causant des destructions importantes, des pertes humaines considérables parmi les patients et le personnel médical, et violant de manière flagrante le droit international humanitaire. Parmi les victimes, plus de 500 professionnels de santé ont été tués depuis le début de l’offensive en octobre 2023, selon le ministère palestinien de la Santé. Les attaques contre l’hôpital Kamal Adwan, vendredi dernier, illustrent ce modèle de destruction. L’hôpital a été gravement endommagé, laissant la population du nord de Ghaza privée d’accès à des soins médicaux essentiels. Le personnel et les patients ont été forcés de fuir ou placés en détention, tandis que des cas de torture et de mauvais traitements ont été signalés. Le directeur de l’hôpital a été arrêté, son sort restant à ce jour inconnu. Le rapport du HCDH souligne que les frappes sur les hôpitaux ont des conséquences bien au-delà des dommages matériels. De nombreux blessés ont perdu la vie faute de pouvoir recevoir des soins à temps, les établissements médicaux étant devenus des cibles directes des opérations militaires. Volker Türk a rappelé que « la protection des infrastructures médicales en temps de guerre est une obligation fondamentale et doit être respectée par toutes les parties, en toutes circonstances ». Alors que la guerre se poursuit depuis plus d’un an, les hôpitaux de Ghaza, autrefois des lieux de répit, se transforment en scènes de tragédies. La communauté internationale est appelée à agir de toute urgence pour protéger les civils, garantir l’accès aux soins et tenir les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes.
1 542 tentes de déplacés inondées
Les récentes pluies torrentielles ont inondé 1542 tentes abritant des déplacés dans les camps et centres d’accueil à Ghaza au cours des deux derniers jours, exacerbant la situation humanitaire déjà dramatique dans la région. Selon le bureau d’information de la Direction générale de la défense civile, les équipes de secours ont constaté que des centaines de tentes étaient submergées par des eaux atteignant parfois plus de 30 cm, endommageant gravement les biens des déplacés. 242 tentes installées sur le terrain du stade Al-Yarmouk et dans le parc municipal de Ghaza. 185 tentes sur le site du complexe Al-Saraya. 70 tentes au niveau du parking de Shujaïya. Dans le sud de la bande de Ghaza, à Rafah, 170 tentes situées sur la route côtière et près de la zone de repos « Fish Fresh » ont été submergées. À Khan Younès, les fortes pluies ont endommagé 665 tentes. Dans le centre de Ghaza, les inondations ont touché 210 tentes dans les zones de l’ouest de Deir el-Balah, près de la zone de Bassah et dans la région de Wadi as-Salqa. M. Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile à Ghaza, a déclaré que des milliers de Palestiniens sont entassés dans des camps de déplacés en proie à un froid glacial. Il a précisé que « le Palestinien qui mourait sous les bombes ou de faim meurt désormais de froid », soulignant que sept enfants sont déjà décédés en raison des conditions climatiques extrêmes. Le bureau d’information gouvernemental de Ghaza a confirmé, lundi dernier, que le nombre de morts dus au froid intense parmi les déplacés, dont les maisons ont été détruites par les bombardements, s’élève à sept et pourrait augmenter dans les jours à venir. Alors que les efforts de secours sont gravement entravés par le blocus, la communauté internationale reste largement silencieuse face à cette crise humanitaire sans précédent. Les déplacés, dont les vies ont été bouleversées par les attaques de l’occupant sioniste, font désormais face à un autre ennemi : les conditions météorologiques implacables.
Plus de 12 000 étudiants martyrs et des milliers d’écoles détruites
Depuis le début de l’agression génocidaire menée par l’occupant sioniste le 7 octobre 2023, le ministère palestinien de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur rapporte un lourd bilan : 12.943 étudiants tombés en martyrs et 21.681 blessés dans les Territoires palestiniens occupés. Dans un communiqué publié mardi, le ministère précise que dans la bande de Ghaza, plus de 12.790 étudiants ont été tués et 21.026 blessés. En Cisjordanie occupée, 120 étudiants ont également perdu la vie, 655 ont été blessés et 548 arrêtés. Le ministère indique que 630 enseignants et administrateurs sont tombés en martyrs et 3.865 ont été blessés entre Ghaza et la Cisjordanie, tandis que 158 autres ont été arrêtés en Cisjordanie. Depuis le début de l’agression, l’occupant sioniste a ciblé les infrastructures éducatives de manière systématique 425 écoles et universités publiques, ainsi que leurs bâtiments affiliés, ont été bombardés dans la bande de Ghaza. 65 établissements de l’UNRWA ont été endommagés, dont 171 gravement touchés et 77 entièrement détruits. En Cisjordanie, 109 écoles et 7 universités ont été saccagées ou prises d’assaut. Le ministère a également révélé que 788.000 étudiants de la bande de Ghaza restent privés d’inscription dans leurs écoles et universités, victimes d’un système éducatif paralysé par l’agression. Ces jeunes souffrent, pour la plupart, de graves traumatismes psychologiques et d’un accès limité aux soins de santé. Face à cette destruction systématique des infrastructures éducatives et à la perte tragique de milliers d’étudiants et d’enseignants, le ministère palestinien appelle la communauté internationale à agir de manière urgente pour mettre fin à ces crimes de guerre contre l’avenir du peuple palestinien.
Prisonniers palestiniens : l’année la plus meurtrière jamais enregistrée
La Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers palestiniens a annoncé mardi que l’année 2024 est la plus meurtrière jamais enregistrée en termes de décès parmi les détenus palestiniens dans les prisons de l’entité sioniste. Cette situation, selon la Commission, est directement liée à l’agression menée par l’occupant contre la bande de Ghaza depuis plus d’un an. Lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la manifestation hebdomadaire de solidarité avec les prisonniers palestiniens à Al-Bireh, en périphérie de Ramallah, le directeur de la Commission, Qaddura Fares, a déclaré que 54 prisonniers palestiniens sont tombés en martyrs en 2024, dont cinq au cours des dernières 24 heures. Ces décès, a-t-il précisé, sont principalement dus à des actes de torture, de mauvais traitements et à la privation de nourriture. Fares a souligné que ce chiffre de 54 martyrs ne reflète pas la réalité, car l’administration sioniste dissimule fréquemment ses crimes, veillant à effacer toutes les preuves de ses exactions. Dans un contexte de répression accrue contre les détenus palestiniens, il a mis en garde contre une hausse imminente du nombre de martyrs parmi les prisonniers, en raison de la persistance de la politique punitive de l’entité sioniste et du silence de la communauté internationale face aux violations des droits humains.
Le HCDH exige une enquête sur les attaques contre les hôpitaux
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a appelé mardi à une enquête approfondie et indépendante sur les attaques menées par l’occupant sioniste contre les hôpitaux de Ghaza. Selon un rapport du HCDH, ces attaques ont poussé le système de santé de l’enclave palestinienne « au bord de l’effondrement total », entraînant des conséquences désastreuses sur l’accès des Palestiniens aux soins médicaux. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a insisté sur la nécessité de mener des enquêtes « indépendantes, approfondies et transparentes » afin d’établir la pleine responsabilité pour les violations du droit international humanitaire et des droits humains commises. Le rapport, qui couvre la période du 12 octobre 2023 au 30 juin 2024, exprime de vives inquiétudes sur le respect du droit international par l’entité sioniste. La destruction généralisée des infrastructures de santé à Ghaza a entraîné un nombre important de victimes parmi les patients, le personnel médical et les civils, exacerbant ainsi la crise humanitaire. « La protection des hôpitaux en temps de guerre est essentielle et doit être respectée par toutes les parties en toutes circonstances », a souligné Volker Türk.
L’ONU avertit de l’effondrement des conditions de survie de la population
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a exprimé son inquiétude face à la destruction progressive des moyens de subsistance de la population de Ghaza, en raison des attaques sionistes répétées contre les centres de soins, les services d’urgence et l’accès humanitaire. Dans un communiqué publié lundi, l’OCHA a souligné que « l’accès humanitaire reste systématiquement entravé dans toute la bande de Ghaza. Ces trois derniers jours, plus de 60 % des 42 mouvements coordonnés par l’ONU ont été refusés ou bloqués sur le terrain ». L’agence onusienne a également constaté que « les combats, ainsi que les restrictions sur les importations commerciales et autres, persistent », ce qui continue de « paralyser dangereusement les opérations humanitaires, alors que les familles ont un besoin urgent de nourriture, de matériaux pour la construction d’abris et de vêtements pour survivre aux intempéries ». Lundi, une mission de l’OCHA, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), la Société du Croissant-Rouge palestinien et le Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies, a réussi à livrer des fournitures médicales, d’hygiène de base, ainsi que de la nourriture et de l’eau, aux patients dans un état critique, au personnel soignant et aux évacués de l’hôpital Kamal Adwan, désormais non fonctionnel, vers l’hôpital indonésien du nord de Ghaza. L’OCHA a précisé que cette mission dans le nord de Ghaza était « exceptionnelle », car la majorité des tentatives de livraison humanitaire plus de 150 depuis octobre avaient été refusées par les autorités sionistes, et même les rares missions initialement acceptées ont été confrontées à de graves obstacles.
M. Seghilani