Le ministre de l’Information, porte-parole du gouvernement sahraoui, Hamada Selma, a mis en garde contre «les visées expansionnistes» du Maroc dans la région, affirmant que l’occupation marocaine ne respecte pas l’acte constitutif de l’Union africaine (UA) en vertu duquel les États membres s’engagent à respecter les frontières héritées du colonialisme.
Selma a souligné que « le Maroc, agissant en complicité avec certains pays extérieurs à la région, veut annexer des régions » frontalières du Sahara occidental. D’autant, a-t-il dit, le Maroc «n’aurait pas mené son agression militaire à El Guerguerat sans le feu vert de ses alliés ». Il a rappelé que « la politique expansionniste du Maroc dans la région n’est pas nouvelle » et a estimé que le nouveau mur de sable que le Maroc édifie à proximité de la frontière avec la Mauritanie est une « preuve concrète des ambitions du Maroc dans la région. ».
Le porte-parole du gouvernement sahraoui a estimé d’autre part que le Maroc, à travers son agression militaire à Guerguerat, veut aussi annexer et étendre son occupation coloniale à la localité sahraouie de la Guera et au port mauritanien de Nouadhibou, poumon économique de la Mauritanie.
Selon le responsable sahraoui, le Maroc aspire à travers l’emprise de ce qu’il appelle «le passage économique d’El Guerguerat» à vider les ports de Nouadhibou et Nouakchott en Mauritanie et à dominer la voie de transit des marchandises en provenance de l’Union européenne notamment. Les ambitions territoriales du Maroc sur la Mauritanie ne datent pas d’aujourd’hui, le Makhzen a mis longtemps à reconnaitre l’indépendance de la Mauritanie s’étant même opposé à son adhésion à la Ligue arabe.
Aujourd’hui encore certains dirigeants du parti marocain l’Istiqlal agit par le makhzen revendique la Mauritanie. Pourtant, au lendemain de l’indépendance de son pays en 1957, le roi Mohamed V avait reconnu officiellement que le Maroc a recouvré sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, soit une reconnaissance des frontières héritées de l’occupation française. Mais le Maroc qui se veut un pays tête de pont entre le Maroc et l’Europe, alors qu’il n’est que l’instrument de la domination économique néocoloniale de l’ouest africain n’a jamais enterré ses ambitions expansionnistes, faisant fi de la charte de l’Union africaine à laquelle il a adhéré.
Pour la petite histoire, en ratifiant cette charte le Maroc a reconnu officiellement la Rasd dont il occupe une partie du territoire.
Selon un expert politique de la région, le Maroc est « menace d’insécurité et d’instabilité en raison de cette doctrine expansionniste, soutenu par ses alliés qui lui apportent en plus du soutien financier, la protection et la bienveillance au sein du Conseil de sécurité de l’Onu . » Ce qui explique sa volonté d’être le relais d’intérêts économiques et stratégiques notamment français vers l’Afrique de l’Ouest». D’où son acharnement à adhérer à la CEDEAO et l’opposition ferme à ce projet du Nigéria.
À ce propos la visite officielle du chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum et la relance d’ambitieux projets notamment le gazoduc algéro-nigérian et l’aboutissement de la transsaharienne vers Lagos a fait paniquer certains conseillers de Mohammed VI, qui lui ont vendu le mirage d’un gazoduc nigérian passant par le Maroc. Des projets mirifiques anéantis par l’offensive militaire générale des combattants sahraouis contre la ceinture de défense marocaine au Sahara occidental en passe de devenir une passoire.
M. Bendib