Le Maroc s’est-il fait hara-kiri en refusant de participer au sommet arabo-africain qui s’est ouvert, hier mardi, dans la capitale équato-guinéenne Malabo, au côté de la délégation de la Rasd, membre de plein droit de ce sommet qui réunit, faut-il le rappeler, les États membres de la Ligue arabe et ceux de l’Union africaine.
Ainsi et après la diplomatie spectacle du monarque marocain dont les voyages dans plusieurs capitales africaines sensés appuyer sa demande d’adhésion –et non le « retour » à l’UA comme se plait à le répéter la propagande marocaine pour entretenir l’amalgame et faire passer la pilule faisant fi des contraintes de la charte – le Maroc en dépit d’intenses tractations à perdu la partie et ne peut que constater la ferme volonté de l’Union africaine ou il veut adhérer par effraction, n’entend pas se plier a ses injonctions et encore moins à ses tentatives de chantages et d’achat de consciences. Pour rappel et dès le début de la mise en place du format de rencontres Afrique-Monde arabe, la RASD était appelé à y participer en qualité de membre fondateur de l’Union africaine. Mais à chaque fois le Maroc sonnait le rappel des monarchies du golfe et menaçait de boycotter la rencontre pour en réalité mieux la torpiller. Pour déjouer les petites manœuvres de Rabat la RASD jouait intelligemment le « retrait volontaire».Tout comme lors des rencontres au sommet Afrique-Union européenne. Or cette fois-ci le Maroc est pris à son propre piège puisque il refuse de siéger à une rencontre entre deux organisations régionales alors qu’il a formulé une demande d’adhésion à l’une d’entre elles, l’UA , qui ne s’est pas encore prononcée sur la validité et la conformité de cette décision . En effet pour que cette demande soit acceptée il faut qu’elle soit conforme à la charte de l’Union Africaine, que le Maroc transgresse parce qu’il occupe et colonise un État membre et a foulé aux pieds l’un des principes cardinaux des chartes africaines, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. De fait le Maroc prend souvent ses désirs et ses fantasmes pour des réalités et croit qu’il suffit à son monarque qui semble t-il n’aime pas tant que de vivre loin de son royaume, de se rendre dans les pays africains avec son imposante et innombrable smala pour les faire adhérer à sa politique coloniale. Ses visites qui souvent indisposent ses hôtes n’aboutissent à aucun résultat tangible si ce n’est des effets de gesticulation relayés par une propagande qui ne dupe personne. À Malabo, cette politique est apparue au grand jour et même si huit monarchies du golfe dont l’Arabie saoudite se sont solidarisées avec un pays qui s’est imposé a eux au sein du conseil de coopération du golfe et qui multiplie les offres de services dont l’envoi de corps expéditionnaires, le Maroc s’est fait Hara Kiri et a clairement démontré qu’en voulant adhérer à l’Union Africaine, il veut la diviser voire la faire imploser pour qu’il continue son génocide du peuple sahraoui et l’exploitation de ses richesses .
Mokhtar Bendib