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Afghanistan : Les signes d’inquiétudes se multiplient face à l’avancée des talibans

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Un système de défense capable d’intercepter roquettes et missiles a été déployé à l’aéroport de Kaboul, voie de sortie des ressortissants étrangers d’Afghanistan, nouveau signe d’inquiétude face à l’avancée inexorable des talibans, que traduit également l’évacuation par l’Inde du personnel indien d’un consulat.

Les talibans se sont emparés ces deux derniers mois de larges portions du territoire afghan, lors d’une offensive tous azimuts lancée début mai à la faveur du début du retrait définitif des troupes étrangères d’Afghanistan. Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n’ont offert qu’une faible résistance. Les forces afghanes ne contrôlent plus essentiellement que les axes principaux et les capitales provinciales, dont plusieurs sont encerclées par les insurgés, faisant craindre qu’ils n’attaquent prochainement Kaboul ou son aéroport. Plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul, situés dans un rayon d’une centaine de km de la capitale, sont tombés aux mains des talibans. « Le système de défense aérienne nouvellement installé est opérationnel à Kaboul depuis 02H00 ce dimanche matin » (21H30 GMT samedi), a indiqué le ministère afghan de l’Intérieur, « ce système s’est avéré utile à travers le monde pour repousser les attaques de missiles et de roquettes ». Le ministère n’a pas donné de détails sur le type de système déployé ou sa localisation. Mais son porte-parole, Tariq Arian, a précisé à l’AFP que le système avait été installé sur l’aéroport de Kaboul pour protéger les seules installations aéroportuaires. Le système de défense aérienne « nous a été donné par nos amis étrangers. C’est une technologie très compliquée. Pour l’heure, nos amis étrangères le font fonctionner pendant que nous acquérons les connaissances pour l’utiliser », a déclaré lors d’une conférence de presse Ajmal Omar Shinwari, porte-parole des forces afghanes de sécurité, sans préciser quel pays était concerné. Au cours de ses 20 ans de présence en Afghanistan, l’armée américaine a déployé sur ses bases plusieurs systèmes C-RAM (Contre-roquettes, artillerie et mortiers), capables de détecter et détruire les projectiles les visant, mais aussi de donner l’alerte. Ce type de système était notamment déployé sur l’immense base de Bagram, à 50 km au nord de Kaboul, restituée début juillet aux forces afghanes.

Diplomates évacués
Les talibans ont à plusieurs reprises lancé des attaques à la roquette ou au mortier contre les forces gouvernementales ou étrangères et le groupe rival de l’Etat islamique (EI) a mené une attaque de ce type contre Kaboul en 2020. La Turquie s’est engagée à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul quand l’ensemble des troupes américaines et de l’Otan auront quitté le pays, une échéance prévue d’ici le 31 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan indiquant vendredi qu’Ankara et Washington étaient d’accord sur les « modalités » de la future prise en charge de l’aéroport par les forces turques. Inquiète des combats proches de Kandahar, l’Inde a annoncé avoir évacué le personnel indien de son consulat dans la grande ville du Sud afghan. La province de Kandahar, berceau et bastion historique des talibans, a été le théâtre d’intenses combats récemment. Les insurgés se sont emparés début juillet du district-clé de Panjwai, à une quinzaine de km de la ville de Kandahar et vendredi, ils ont attaqué une prison des faubourgs de la capitale provinciale avant d’être repoussés. « Le consulat général d’Inde (à Kandahar) n’a pas été fermé.
Toutefois, en raison d’intenses combats près de la ville de Kandahar, son personnel indien en a été retiré pour le moment », a fait savoir le ministère indien des Affaires extérieures, « il s’agit d’une mesure purement temporaire, jusqu’à ce que la situation se stabilise. Le consulat continue de fonctionner grâce à son personnel local ». Selon une source sécuritaire à Kaboul, une cinquantaine de membres indiens du personnel du consulat, dont six diplomates, ont été évacués de Kandahar, sans que l’on ait connaissance leur destination, Kaboul ou New Delhi. Ces derniers jours, en raison des combats dans le Nord de l’Afghanistan, la Russie a fermé son consulat à Mazar-i-Sharif, capitale de la province de Balkh et un des principaux centres urbains afghans, proche de la frontière avec l’Ouzbékistan. Pékin a récemment conseillé à ses ressortissants de quitter le pays et a évacué 210 d’entre eux début juillet.
Dimanche, le porte-parole des forces afghanes de sécurité a tenté de rassurer, démentant que les talibans contrôle 85% du territoire afghan, comme ils l’affirment, une assertion impossible à vérifier de façon indépendante. « Ce n’est pas vrai. Les combats se poursuivent dans la plupart des zones » que les talibans disent contrôler, a affirmé M. Shinwari.

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