Ouvert dimanche, après la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015, le procès de l’affaire Khalifa Bank s’est poursuivi, hier, pour le 4ème jour consécutif au tribunal criminel près la Cour de Blida avec l’audition de la partie civile, le réquisitoire du procureur général, et les plaidoiries des avocats des douze (12) accusés dans cette affaire, dont l’ancien président directeur général du Groupe Khalifa, Abdelmoumène Khelifa.
Après l’audition de tous les accusés et témoins depuis la réouverture de ce procès, soit dimanche passé, le procureur général a requis la perpétuité contre le principal accusé Abdelmoumène Khalifa, la saisie de tous ses biens et la privation de ses droits civiques pour une période de dix (10) ans. Outre le réquisitoire contre Khalifa, plusieurs autres sentences allant de quatre (4) à dix huit ans de prison ferme ont été prononcées à l’encontre des autres accusés dans cette affaire. Ainsi Keteb Belaïd a écopé de dix-huit (18) ans de prison ferme, alors que les Chaâchouaâ Abdelahafidh et Badreddine ont écopé chacun de vingt (20) ans de prison ferme et la confiscation de tous leurs biens immobiliers.
L’ancien entraîneur de Football, Ighil Meziane quant à lui s’est vu infligé une peine de quinze (15) de prison ferme, tandis que Adda Fourar et Sadrati Messaoud risquent une peine de dix (10) ans de prison ferme chacun. Les autres accusés encourent des peines allant de quatre (4) à cinq (5) de prison fermes, comme c’est le cas pour Belkacem Aït Mahraz, ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac), accusé de «corruption» et d’«utilisation de sa fonction à des fins personnelles» qui a écopé de quatre (4) ans. Au premier jour du procès, la présidente du tribunal avait interrogé Abdelmoumène Khalifa sur les détails de création et de gestion de la banque El-Khalifa, notamment le mouvement et le transfert des fonds. De même qu’il a été questionné sur la gestion de la compagnie aérienne relevant de son groupe et confronté aux accusations retenues contre lui. L’accusé principal, Khalifa Abdelmoumène a avait nié, dans ce cadre, toutes ces charges, affirmant avoir été victime « d’un complot avec la complicité de l’ancien système », accusant le pouvoir sous le règne du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, d’avoir orchestré la chute de son empire. L’ex-homme d’affaires Abdelmoumène Khalifa et ses coaccusés sont poursuivis pour « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption », « falsification de documents bancaires », et « banqueroute frauduleuse ». Pour rappel, le même tribunal avait condamné, en juin 2015, Abdelmoumen Khalifa à dix-huit (18) ans de prison, une amende de 1 million de DA ainsi que la saisie de ses biens. Abdelmoumène Khalifa a été extradé vers l’Algérie par les autorités britanniques en décembre 2013, conformément aux procédures légales et aux dispositions de l’accord judiciaire entre l’Algérie et le Royaume-Uni, qui est entré en vigueur en 2007 et après épuisement de tous les recours devant les tribunaux britanniques et européens.
Brahim Oubellil