La scène politique vit ces jours-ci au rythme de plusieurs sorties médiatiques. Chaque formation partisane y va de sa propre recette pour évoquer les sujets qui font la quintessence de son discours. Certaines mettent l’accent sur les prochaines élections pendant que d’autres rabâchent leurs propos habituels. Dans cet environnement où les questions d’importance nationale pullulent le paysage politico-médiatique, les partis de la majorité accordent leurs violons, loin des rivalités partisanes qui les séparent, sur le prochain rendez-vous électoral, notamment les législatives de mai 2017. Ainsi, le RND d’Ahmed Ouyahia continue sur sa lancée depuis l’entame de la rentrée politique du début du mois en cours. Après avoir dirigé, vendredi dernier, une rencontre lors de laquelle il a installé une commission nationale regroupant les jeunes militants de son parti, Ouyahia a mis le cap, hier, sur la wilaya de Tissemsilt. Le chef du RND est attendu dans la région des Hauts-Plateaux pour booster ses troupes, à l’occasion d’une rencontre du Conseil de wilaya élargie aux membres de la direction politique, en prévision des prochaines échéances électorales. Pour se faire, l’actuel directeur de cabinet auprès de la présidence de la République semble miser gros sur la frange juvénile, de laquelle attend-il une collaboration «active» à même de traduire ses orientations sur le terrain. Il s’agit pour le chef de la deuxième force politique de mobiliser la jeunesse autour de la «préservation de la stabilité nationale» et «la poursuite du développement du pays», a-t-il recommandé à ses militants et cadres, vendredi à Alger. Cependant, le RND qui se prépare pour les prochaines législatives entend asseoir une nouvelle stratégie de communication, et laquelle, semble-t-elle, est en rupture avec les traditionnels «appels au vote». En revanche, son alter égo du FLN reconduit les mêmes procédés consistant à la mise en place de structures électorales y afférentes et le déploiement d’une armada de responsables du parti pour l’occasion. C’est du moins ce qui en ressort d’une rencontre du Bureau politique, tenue, hier, au siège national de l’ex-parti unique. En l’absence de plus en plus suspecte du chef de ce parti, Amar Saâdani, ses collaborateurs ont installé une commission scindée en trois sous-commissions. Ses structures sont affectées respectivement, l’une à l’information audiovisuelle, la deuxième à la documentation et l’archive et la troisième s’occupera des nouveaux moyens de communication (TIC). Pour le reste, cette rencontre qui s’est déroulée à huis clos, devra discuter sur les aspects techniques sur lesquels devra reposer la stratégie électorale de la formation politique du pouvoir. Le chargé de communication au parti, Hocine Kheldoune, a précisé lors de cette rencontre, que cette structure va être représentée au sein de toutes les 120 mouhafadhas du parti de la majorité électorale. De son côté, l’autre appareil partisan qui a voué son soutien indéfectible du président de la République, le TAJ notamment, a tenu une rencontre, hier, pour parler du rendez-vous électoral, essentiellement. Pour Amar Ghoul, président de ce parti d’obédience islamiste, les prochaines législatives sont une opportunité à saisir en vue d’un «changement positif». Contrairement aux responsables des deux formations au pouvoir cités en haut, l’ex-ministre du Tourisme semble avoir déjà un pied dans les législatives de mai 2017. En effet, dans ses propos, il a indiqué d’emblée que les listes électorales de son parti recéleront non seulement «des cadres compétents», mais aussi compte-t-il favoriser l’émergence de figures juvéniles parmi ses militants. Pour sa part, le Front Al-Moustakbal (FE) présidé par Abdelaziz Belaid, a annoncé, vendredi dernier, à l’occasion de l’université d’été de cette jeune formation politique, que ses troupes «sont prêtes» à se lancer dans la bataille électorale. L’ex-candidat aux Présidentielle de 2014 n’est pas adepte de la chaine vide, à en croire sa décision de participation justifiée par le fait que depuis sa création en février 2012, le FE n’a raté aucun rendez-vous électoral. Du côté des partis islamistes se réclamant de l’opposition, il semblerait que certains des partisans de la transition démocratique se mettent au jeu du suspens, quant à participer ou rejeter le rendez-vous électoral. C’est le cas de le dire, puisque le Mouvement Nahda dirigé par Mohamed Douibi a le cœur qui balance entre s’engager dans la course ou bien camper dans sa position appelant à une rupture avec le système en place. Ceci dit, il n’y a pas que la question des élections qui alimente le discours des acteurs de la vie politique nationale. Intervenant, avant-hier, lors de l’ouverture des travaux du Bureau politique de son parti, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, n’a pas dérogé à la règle. Abordant la crise économique, la dame de fer a donné son point de vue sur la loi de Finances de 2017. D’emblée, elle estime que ce projet «fragilisera davantage» la situation sociale des Algériens et «favorisera l’arrêt de la production nationale». Selon la cheftaine du Parti des travailleurs, les mesures contenues dans cette loi confirment en quelque sorte la politique d’austérité, comme vision adoptée par le gouvernement. Pour le reste de sa dissertation, Hanoune a dénoncé les mesures prises par les autorités sur le plan social, telle que la suppression de la retraite anticipée.
Farid Guellil