Le bureau médiatique gouvernemental à Ghaza a vigoureusement rejeté, samedi, les allégations de la Central Command (CENTCOM) américaine accusant des membres de la résistance palestinienne d’avoir « détourné une cargaison d’aide humanitaire » au nord de Khan Younès. Dans un communiqué officiel, les autorités de Ghaza ont qualifié ces accusations de « fabriquées et sans fondement », dénonçant une campagne de désinformation destinée à servir la narration sioniste.
Selon le bureau, le communiqué américain constitue une nouvelle tentative pour ternir l’image des institutions sécuritaires palestiniennes qui, malgré des conditions humanitaires désastreuses, continuent d’assurer la protection des convois d’aide et des travailleurs humanitaires. « Nos forces ont accompagné et sécurisé des centaines de convois et distribué les aides aux familles sinistrées ; plus de mille policiers et agents ont été tués et des centaines blessés dans l’exercice de leur devoir humanitaire », souligne le texte. « Accuser ces mêmes hommes et femmes de vol relève de la manipulation la plus cynique». Les autorités gazaouies ont également mis en lumière les contradictions du communiqué américain : « Le texte évoque des “éléments suspects” avant d’affirmer comme une certitude qu’ils auraient commis des actes de pillage». Aucun lieu, aucune date, aucun élément de preuve n’a été avancé pour étayer ces allégations. Pire encore, la vidéo mentionnée par la CENTCOM « ne montre aucune scène prouvant de tels faits ». Le bureau médiatique a dénoncé une manœuvre visant à détourner l’attention du public mondial des véritables obstacles à la distribution humanitaire : les restrictions imposées par l’armée sioniste. Selon le communiqué, à peine 22 organisations humanitaires opèrent encore dans le territoire, contre les « 40 entités » évoquées par Washington, la plupart étant paralysées par les interdictions et blocages sioniste. « Cette campagne américaine n’est pas anodine : elle s’inscrit dans la logique de justification des crimes de guerre et du blocus qui étouffe Ghaza », affirme le texte, appelant les médias internationaux à « vérifier leurs sources avant de relayer des récits mensongers utilisés pour blanchir les politiques d’échec moral et humanitaire de l’Occident ».
La résistance palestinienne dénonce des “allégations fabriquées”
Dans un communiqué distinct publié dimanche, la résistance palestinienne a fustigé les « calomnies » américaines, y voyant une tentative de justifier la réduction des aides humanitaires déjà dérisoires à destination des civils. La résistance rappelle que ses forces de sécurité ont versé un lourd tribut pour garantir la distribution des secours : plus d’un millier de martyrs et des centaines de blessés dans les rangs de la police et de la défense civile. Elle souligne que « les scènes de désordre apparues après le retrait de l’armée sioniste » sont précisément le résultat de « la destruction systématique du tissu social palestinien par l’occupation ».
Aucune organisation humanitaire, ni locale ni internationale, n’a signalé d’incident de ce type, insiste le mouvement, qualifiant la vidéo évoquée par la CENTCOM de « montage inventé pour des besoins politiques ». « Si les drones américains ont réussi à filmer une prétendue scène de pillage, ils n’ont pas vu les 254 Palestiniens tués depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, dont 105 enfants, 37 femmes et 9 personnes âgées », poursuit le communiqué. Les chiffres du ministère de la Santé confirment par ailleurs 595 blessés, dont près de 200 enfants. La résistance souligne que Washington ignore volontairement les violations quotidiennes de la ligne dite du “fil jaune”, où l’armée sioniste poursuit ses incursions, démolitions et destructions d’habitations sur plus de 35 km² du territoire. Actuellement, à peine 135 camions d’aide humanitaire entrent chaque jour dans Ghaza, la plupart transportant des biens commerciaux inaccessibles à la population épuisée. L’occupation interdit toujours l’entrée des protéines essentielles – œufs, volailles, viandes – et ne laisse passer que 9 % du carburant convenu.
“La complicité américaine nourrit le siège et la faim”
La résistance palestinienne a conclu son communiqué en accusant directement Washington de « s’associer à l’occupation dans son siège et ses crimes ». Elle rappelle que les États-Unis, informés quotidiennement des violations israéliennes, n’ont pas besoin de drones pour mesurer l’ampleur du désastre humanitaire : « Il leur manque non pas des images, mais un minimum de conscience et de responsabilité morale ». Dans un territoire ravagé par seize années de blocus et plus d’un an de guerre totale, les accusations américaines apparaissent, pour beaucoup d’observateurs, comme un écran de fumée. Le véritable scandale, rappellent les autorités gazaouies, n’est pas la prétendue “disparition” d’une aide hypothétique, mais la lenteur, les entraves et la complicité internationale face à la famine et à la mort programmée d’un peuple.
M. S.















































