Le directeur du Centre national de la prévention et de la sécurité routière (CNPSR), Ahmed Nait el Hocine, a souligné, hier, qu’en dépit de la baisse du nombre des victimes par rapport à l’année précédente, le bilan des accidents de la circulation en 2016 s’est caractérisé par des chiffres «dramatiques et préoccupants» des jeunes tués ou blessés sur les routes, situation qui rend nécessaire la révision de système d’octroi de permis de conduire. En effet, 1 806 jeunes âgés de moins de 29 ans ont perdu la vie sur les routes et 23 320 d’entre eux ont été blessés au courant de l’année 2016, selon les données du CNPSR. Un nombre très élevé de jeunes blessés, qui «vont vivre avec des stigmates physiques et psychologiques irréversibles. En plus, ces victimes devraient être assistées durant toute leur vie. C’est ce qui nous amène à tirer la sonnette d’alarme sur cette situation à la veille de la Journée nationale des personnes handicapées», a fait remarquer l’invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio nationale. Au total, le bilan de l’accidentalité routière, au titre de l’année 2016 a enregistré une baisse de 18,2 % des accidents corporels de la circulation routière par rapport à l’année dernière avec 28 856 accidents. En outre, le nombre des tués a baissé de 13 %, représentant l’équivalent de 618 vies épargnées. Le nombre des blessés a baissé aussi de l’ordre de 21,41 %, à savoir l’équivalent de 11 987 personnes à avoir échappé à des blessures sur la route, selon les statistiques du CNPSR. Pour Ahmed Naït el Hocine, le système de formation et d’examination actuel pour l’obtention du permis de conduire doit être revu, car une large proportion de jeunes titulaires d’un permis de conduire de moins de deux ans, sont impliqués dans des accident de la circulation. Pour ce responsable, ce système est défaillant et une révision s’impose. Selon le CNPSR, les jeunes conducteurs, âgés entre 18 et 29 ans, représentent 35,32 % de taux des conducteurs impliqués dans des accidents de circulation. Pour le directeur de CNPSR, pour obtenir le permis de conduire, il est beaucoup plus question de « capacité » et d’aptitude et les gens qui n’en disposent pas doivent être « éliminés de ces circuits pour éviter des accidents de circulation ». « L’accès à l’examen est ouvert à tous les Algériens, mais le droit de disposer d’un permis de conduire est conditionné à la capacité de la personne postulante et notamment quand il s’agit de chauffeurs professionnels et de transporteurs de voyageurs. Il y a eu des accidents dramatiques comme à Laghouat qui s’est soldé par la mort de 32 personnes, ce qui est l’équivalent d’un bilan semestriel dans une wilaya importante comme Skikda ou Tizi Ouzou. C’est dramatique d’autant que quand c’est un conducteur de transport voyageurs qui est impliqué, cela fausse tout le bilan de l’accidentalité » a-t-il expliqué. Les statistiques de CNPSR montrent que les conducteurs professionnels sont impliqués dans 16,62 % des accidents corporels enregistrés durant l’année 2016. L’interlocuteur a plaidé pour une formation des conducteurs plus adaptée s’inspirant des méthodes qui ont montré leur efficacité dans d’autres pays. « il faut introduire pour la partie théorique de l’examen du permis de conduire un système automatisé qui évite toute interférence et implication du facteur humain dans la proclamation des résultats. Le candidat est devant sa tablette ou son PC et il doit répondre à une série de questions. Pour la partie pratique, elle doit être prise en charge par l’État pour donner plus de crédibilité à cet examen et faire en sorte que cet examen serait un filtre pour ne mettre dans le circuit de circulation que les conducteurs aptes à conduire » a-t-il préconisé. Toutefois, le même responsable a expliqué le retard de la mise en fonction du permis à points après l‘adoption du projet de loi sur la sécurité routière récemment par le Parlement par l’absence des textes d’applications et la publication de cette loi dans le Journal officiel. « l’entrée en vigueur du système de permis à points doit intervenir après la mise en place de la Délégation nationale chargé de la sécurité routière qui prendra en charge les missions actuelles de Centre national de prévention et de sécurité routière et le Centre national des permis de conduire, pour la gestion des différents fichiers contenus dans la nouvelle loi sur la sécurité routière, à savoir le fichier des immatriculations, le fichier des permis de conduire et des infractions et aussi le système national de collecte de données » a-t-il fait savoir.
Hamid Mecheri