28 856 accidents de la route ont été enregistrés durant l’année écoulée 2016, causant 3 992 morts et 44 007 blessés, selon le bilan combiné de la DGSN et de la Gendarmerie nationale. Un bilan très effarant et qui confirme l’ampleur du terrorisme routier. Un bilan, néanmoins, considéré en recul de 18,2% par rapport à l’année 2015, selon le directeur général du Centre national pour la prévention et la sécurité routière (CNPSR), Ahmed Naït El-Hocine, notant ainsi une nette amélioration dans la sécurité routière. Pour preuve, ce responsable a souligné que c’est «la première fois qu’on est au-dessous de la barre de 4 000 morts pour ces 5 dernière années». Il a reconnu, toutefois, qu’un travail immense reste à faire en rapport avec la sécurité routière, étant donné que chaque perte en vie humaine est une perte de trop. Ces estimations ont été données hier, en marge du lancement de la campagne de «sensibilisation aux risques de la conduite et le mauvais temps», hier, au niveau de la gare routière du Caroubier d’Alger. Cette journée de sensibilisation, pour rappel, a été organisée au profit des conducteurs professionnels, précisément les conducteurs des transports de voyageurs par le CNPSR, l’Association nationale pour la sécurité routière et la Société de gestion de la Gare routière d’Alger (Sogral). Estimant que les périodes de mauvais temps sont très propices aux accidents de la route, le CNPSR a jugé utile de lancer cette initiative en ce moment pour «anticiper la vague» de ces accidents, en vue de «modifier le comportement» des conducteurs. Les conducteurs des transports de voyageurs ont été choisis comme une cible prioritaire pour cette campagne, selon ses initiateurs. Pour les experts en sécurité routière, cette catégorie de conducteurs, même si elle est peu impliquée dans les accidents de la circulation (3% seulement), la gravité des accidents causés reste sans pareil. «Pour quatre accidents seulement enregistrés pour 2016 et causés par des conducteurs de transports de voyageurs, on a recensé plus d’une centaine de victimes», a noté Ahmed Naït El-Hocine, rappelant par la suite les drames de Laghouat (17 morts, Naâma (13, M’sila 12). Évoquant la mise en place de la Délégation nationale sur la sécurité routière (DNSR), qui devrait remplacer le CNPSR, Ahmed Naït El -Hocine a indiqué que : «Après l’adoption de cette loi récemment par le Conseil de la nation, les textes d’application pour le décret instituant la mise en place de la Délégation nationale de la sécurité routière et également de Conseil intersectoriel qui sera placé auprès du gouvernement sont en phase de promulgation». L’intervenant a souligné que l’institution de la DNSR émanait de la vision du gouvernement pour mettre en place des structures leader et efficaces dans la lutte contre le terrorisme routier. «Cette organisation qui bénéficiera de larges prérogatives en matière de contrôle et de la surveillance routière, elle assurera le contrôle technique du fichier national des permis de conduire et des infractions et supervisera également la nouvelle immatriculation», explique-t-il, ajoutant que : «Des radars fixes seront installés sur les réseaux routiers qui enregistrent un taux élevé des accidents». Autre particularité, selon Ahmed Naït El-Hocine, la DNSR ne doit pas se contenter de contrôle et de la répression des infractions, mais aussi engager un travail de sensibilisation qui se ferait en collaboration avec d’autres structures de l’Éducation nationale et la société civile. L’interlocuteur a considéré aussi que la mise en marche du permis à points aurait comme effet un «changement radical» dans le système pénal. «L’efficacité de ce système consiste dans le fait qu’il allie le côté pénal avec le côté pédagogique, vu qu’il prévoit encore des sessions de formation et de sensibilisation» note-t-il. Par contre, et abordant la sensibilisation, le président de l’association pour la prévention et la sécurité routière (APSR), Ali Chekiane, a souligné que son association procédera à des actions sur le terrain à travers toutes les gares routières pour entamer son travail de sensibilisation dans les milieux des chauffeurs professionnels. «Nous procédons à la sensibilisation des conducteurs sur leurs responsabilité envers les passagers à bord de leurs véhicules, et essayons de les impliquer dans le travail de sensibilisation», a indiqué Ali Chekiane. Informer les conducteurs sur les procédures de sécurité dans la conduite en mauvais temps, et leur rappeler le respect de la distance de sécurité, le contrôle de leurs véhicules et la vitesse tolérée constituent aussi l’axe principal de cette action. Dans la matinée d’hier, le directeur général de CNPSR en compagnie de directeur de la Sogral et le président de l’association APSR ont procédé à la distribution de prospectus et fascicules pour les conducteurs au niveau de la gare routière du Caroubier.
Hamid Mecheri
