Une centaine d’étudiants et d’étudiantes se sont rassemblés hier devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Ben Aknoun. Cette action se veut l’expression de leur colère et indignation suite au décès samedi de leur camarade, Bekkouche Nacéra, âgée de 24ans, dans sa chambre universitaire après avoir été brûlée vive suite à l’explosion supposée d’une bonbonne de gaz.
Après avoir observé la veille, des rassemblements aux seins des différentes résidences universitaires de la capitale, notamment à Ouled Fayet II ou le drame a eu lieu, les étudiants ont décidé hier de marcher vers le siège du MESRS pour, en effet, dénoncer les conditions de vie dans les résidences ou plusieurs incidents surviennent quotidiennement, dont le dernier en date a coûté la vie à une de leur camarade. Les contestataires visiblement très affectés par ce qui s’était produit samedi, ont directement accusé les responsables du secteur d’être à l’origine de la mauvaise gestion des œuvres universitaires dont l’hébergement, le transport et la restauration. Ce qui nourrit au cours des années un manque flagrant de sécurité, une détérioration des infrastructures, de l’insalubrité, et des conditions de vie difficiles.
Pour rappel, le MERS avait affirmé samedi dans un communiqué rendu public que le décès de l’étudiante (Bekkouche Nacéra) serait dû à un court-circuit électrique au niveau d’une résistance à l’intérieur de sa chambre et non à l’explosion d’une bouteille de gaz. Les services de la Protection civile avaient affirmé, pourtant, que l’incident a eu lieu suite à une explosion d’une bouteille de gaz (camping gaz) causant le décès de jeune étudiante, originaire de Tiaret. Un incendie s’est également déclaré dans la chambre de la jeune fille, avait affirmé la même source. De leur côté, les services de la Sûreté ont ouvert une enquête pour déterminer les tenants et aboutissants de cet incident.
Révision des œuvres universitaires : est-ce la solution ?
Réagissant à ce terrible incident qui a secoué la famille universitaire, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdelbaki Benziane, a exprimé hier depuis Oran « sa profonde peine », considérant que le décès de l’étudiante (Bekkouche Nacera), est une « grande perte » pour le secteur. À ce titre, Benziane s’est engagé à prendre en charge le dossier des œuvres universitaires et de travailler pour l’amélioration des conditions d’hébergement des étudiants.
Plusieurs mesures ont été prises, dans ce sens, a-t-il souligné, rappelant qu’une commission a été chargée d’élaborer un projet de réforme de ces œuvres qui sera présenté au Premier ministre et au président de la République. Aussi, il a promis que toute les dispositions seront prises afin d’éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, tout en assurant que les portes du dialogue seront ouvertes aux différentes organisations estudiantines afin de discuter et travailler ensemble pour tenter de trouver des solutions aux problèmes auxquels font face les étudiants quotidiennement.
Ania Nait Chalal
