Le processus progressif du retrait des mercenaires est un élément clé pour aider la Libye à retrouver sa souveraineté et son intégrité, maintenir la paix, la stabilité et la sécurité, et créer ainsi une dynamique positive sur laquelle il convient de s’appuyer pour avancer vers une étape démocratique.
La question des mercenaires a longtemps été un obstacle pour faire sortir la Libye de l’impasse, alors que plusieurs enquêtes onusiennes ont lié les mercenaires, qui ont combattu en première ligne des deux côtés du conflit dans le pays, à d’éventuels crimes de guerre. Et afin d’accélérer cette procédure de retrait de ces milices, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a consulté les représentants des pays voisins de la Libye, notamment ceux du Niger, en la personne de Issik Egh Gato, du Tchad, représenté par Tribo Abboud, ainsi que l’ambassadeur du Soudan, Ibrahim Mohammad Ahmed, afin d’obtenir leur soutien et leur coopération sur ce plan. Une rencontre durant laquelle Bathily leur a clairement exprimé « la nécessité d’accroître leur soutien à la Manul et au Comité militaire mixte libyen, afin de mettre en œuvre le plan d’action lié au retrait des combattants et mercenaires issus de leurs pays », affirmant que « les ambassadeurs des pays concernés ont tous confirmé leur soutien à la Libye ».
Le JMC 5+5, étape cruciale vers l’unification des belligérants
Pour rappel, cette initiative a été déjà lancée le 12 novembre 2021, à travers un accord soutenu par l’ONU, conclu entre les parties belligérantes dans le conflit, par le biais du Comité militaire conjoint, de 10 membres, avec cinq représentants de chaque côté, (JMC 5 + 5). En marge de cette conférence, le Niger, le Tchad et le Soudan avaient exprimé leur accord à retirer les mercenaires issus de leurs pays. Ce fût pour l’heure, un premier signal positif considéré comme une étape clé vers l’unification des parties belligérantes dans le pays en proie à la violence, en vue d’aboutir par la suite à un processus de retrait complet de ces mercenaires et forces étrangères.
« Il y a eu une convergence de vues avec les représentants du Niger, du Tchad et du Soudan, pays frontaliers avec la Libye s’agissant de la mise en place d’une plateforme commune en vue d’entamer le retrait des mercenaires issus de leurs pays », avait indiqué le Comité militaire mixte libyen dans un communiqué sanctionnant ladite rencontre. Selon la Manul, il y a quelque 20 000 mercenaires et combattants étrangers en Libye.
« La tenue d’élections inclusives, seul moyen d’instaurer la paix et la stabilité »
Par ailleurs, Abdoulaye Bathily, a souligné le 3 février dernier, la nécessité d’organiser des élections nationales dans le pays. M. Bathily a fait ses remarques lors d’une réunion avec les tenants du consensus national au Haut Conseil d’État, où il a écouté leur évaluation et leurs points de vue pour sortir de l’impasse politique grâce à une initiative qu’ils ont présentée. « Dans ce contexte, j’ai souligné la nécessité pour les dirigeants politiques de se montrer à la hauteur des attentes des 2,8 millions de Libyens qui se sont inscrits sur les listes électorales et la nécessité pour le Haut Conseil d’Etat et la Chambre des représentants de s’engager de manière positive, constructive et complète pour parvenir à une base constitutionnelle pour les élections dès que possible », a tweeté M. Bathily. Il a également réaffirmé l’importance de la tenue d’élections inclusives, seul moyen d’instaurer la paix et la stabilité en Libye.
La Libye n’a pas réussi à organiser des élections générales en décembre 2021 comme prévu, en raison de désaccords entre les partis libyens sur les lois électorales.
Hamid Si Ahmed