Le colonel à la retraite, Abdelhamid Larbi Chérif, a affirmé que l’intensité de la cadence du trafic de drogue marocain via le tronçon frontalier, avec l’Algérie, d’El-Figuig, à El-Arja, et en l’absence de volonté politique chez nos voisins de l’Ouest de mettre un terme au trafic de la drogue et du cannabis, est à l’origine de la décision des autorités algériennes à verrouiller la voie par laquelle se déversent des quantités importantes de drogues sur notre pays.
Rappelant que la présence des agriculteurs marocains sur l’espace algérien frontalier au royaume marocain, « n’a jamais été estimée par Alger comme un problème », l’interviewé de l’agence de presse russe Sputnik, a affirmé, hier, qu’en raison, «des quantités et dosages en substance active du cannabis qui transitent via ce tronçon de frontière deviennent de plus en plus inquiétantes » et de « la passivité des autorités marocaines », l’Algérie n’a pas d’autres choix, a-t-il poursuivi «que de verrouiller cette région » et de regretter le fait que «ce soit de pauvres agriculteurs qui n’ont rien à voir avec ce trafic qui payent les pots cassés». La passivité des autorités marocaines qui n’est un secret pour personne notamment pour les institutions internationales et continentales ainsi que les ONG activant dans la lutte contre le trafic de drogue, alertant dans leurs rapports respectifs sur l’activité illicite de culture de cannabis à travers des milliers d’hectares du territoire du royaume chérifien, ces même rapports félicitent les pays menant une lutte implacable contre la culture et le commerce illicites de cette drogue. Alors que durant des décennies le Maroc n’ayant pas été en mesure de réduire considérablement l’espace de la culture illicite du cannabis à travers le royaume, laquelle enregistrait des records et une tendance haussière, au fil du temps, malgré son caractère illicite, qu’en sera-t-il avec la décision de Rabat de légaliser sa culture, alors qu’elle a fait des ravages sur la jeunesses marocaine et utilisé comme une arme de guerre, contre notre pays, en ciblant sa jeunesse, en plus de constituer une source de financement à l’instar du paiement des rançons, pour les groupes terroristes, notamment dans la région du Sahel ?
Le Makhzen en rajoute une couche
Le gouvernement marocain qui vient de valider, jeudi dernier, un projet de loi légalisant l’usage de cette drogue à des fins thérapeutique est classé, par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), dans son dernier rapport 2020, premier producteur de cannabis dans le monde avec 47.500 ha de culture de cette substance en 2018. Le même rapport a fait état, faut-il le rappeler, que la plupart des résines de cannabis d’origine marocaine destinées à l’Europe sont d’abord expédiées vers l’Espagne avant d’atteindre les autres pays européens. Il est à rappeler qu’en 2017, le rapport du département d’État américain, avait révélé que le trafic de drogue au royaume marocain, « représente près de 23% du PIB du Maroc en 2016 », soit l’équivalent de 23 milliards de dollars.
Une somme colossale qui n’est pas sans provoquer des inquiétudes des Institutions internationales et des pays, sur les opérations importantes de blanchiment d’argent, à l’exemple de l ‘ONUD et des ONG de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent issu du trafic de cannabis marocain , lequel trafic en lien avec d’autres dont celui de la cocaïne et de son transit, notamment vers l’Europe. Les différentes opérations, annonces ou campagnes des autorités marocaines, y compris à partir des locataires du Palais royal , depuis le règne de Hassen II à celui de son fils, Mohamed VI sur l’évaluation de la superficie de culture de cannabis à une lutte contre les trafiquants et leurs complices au sein de l’appareil d’État marocain, n’a été qu’un un rideau de fumée, affirment des analystes et des rapports d’Institutions internationales de lutte contre la drogue, qui n’ont cessé d’alerter sur les conséquences gravissimes de la drogue marocaine, dans l’ensemble de la région, des pays de la méditerranée et sahélo-sahélienne. Si des pays comme l’Algérie, menant une lutte sans merci contre la drogue marocaine et alerte sur les dangers et les menaces , des pays continuent de se contenter, comme c’est le cas de la France, dont les ministres de l’Intérieur successifs affirment que la consommation du cannabis constitue un « fléau » conduisant à l’usage des drogues dures, mais s’arrangent pour ne pas pointer du doigt la responsabilité du Maroc, dans sa production et son exportation de cette drogue. Préférant occulter le rôle passif des autorités marocaines à lutter contre ce trafic, lequel génère des sources financières importantes pour notamment les besoins du lobbying marocain, notamment au sein de l’Union européenne et sur le continent africain. Si du temps de l’ancien homme fort du roi Hassen II, l’ex-ministre de l’Intérieur, Driss Basri, celui-ci avait coutume, en février, époque où l’on sème le cannabis, à travers le royaume, d’apparaître à la télévision pour exhorter les paysans à ne pas en planter sous peine de sanctions », ces menaces ont continué , après lui, de rester sans suite et lettre morte. Et le silence des successeurs de Basri, à ce jour, à ce poste, « a donné aux paysans l’impression que les cultures étaient désormais autorisées, car générant des gains financiers importants notamment pour les caisses du Palais royal.
Karima Bennour