L’artiste Abdelhalim Kebieche, qui a déjà réalisé plusieurs œuvres sur la lutte des médecins, du personnel de la santé et des sapeurs-pompiers contre l’épidémie de coronavirus, participe à une exposition internationale MAA 1.
Ces œuvres réalistes ayant pour thème le confinement et la crise sanitaire du Covid-19 sont exécutées avec une palette souvent froide, faite de bleus et de blancs. Elles montrent ces héros de la protection de la santé à l’œuvre : souvent dans leurs moments de repos, exténués, pensifs, tristes… Elles nous renvoient à notre responsabilité de faire de notre mieux en ne sortant pas inutilement afin de nous protéger pour les protéger, eux aussi, qui sont aux avant-postes du combat.
Abdelhalim Kebieche a souvent travaillé sur des sujets sensibles qui interpellent l’âme et la conscience, puisqu’il a peint la guerre, les déchirures familiales, la migration clandestine ou la dramatique question syrienne. Peintre sensible à la condition humaine, il s’attaque donc au graves problèmes de l’heure, qui ne laissent d’ailleurs pas insensibles beaucoup d’artistes de par le monde, qui abordent chacun à sa manière. Kebieche, cet artiste exigent et créatif, ne craint aucun sujet, fort de sa maîtrise technique et de ses capacités d’interprétation, doublées d’une forte charge d’expression qui apparaissent même dans ses sujets joyeux comme, “La chanson du printemps”, “La musicienne”, “Danseuse de lumière”… Sa sensibilité à fleur de peau se transmet avec force au pinceau qui la charge dans la toile, insufflant vie et émotion à l’œuvre. La série consacrée à la crise sanitaire actuelle comprend déjà plus d’une dizaine d’œuvres, d’une grande puissance d’évocation et d’expression.
Ces peintures, qui ne laissent point insensible, traduisent la fatigue, le stress, la peur qui terrassent ces médecins, réanimateurs, infirmiers ou pompiers que le devoir confronte en permanence avec la mort. Affalés par terre, assis, tenant la tête entre les mains, pensifs, craintifs, ils n’ont pas le temps de se reposer pour décompresser, tant la charge pèse sur leurs épaules.
Combien de temps portent-ils cette tenue qui est supposée les protéger et qui symbolise les risques qu’ils encourent ? L’artiste ne peut pas se mettre dans leur peau, mais il endosse leur fardeau à sa manière en témoignant pour eux.
Ali El Hadj Tahar