Les souscripteurs à la formule de l’habitat AADL dans sa version 2013 peuvent prendre leur mal en patience, dans la mesure où la date de l’opération portant choix de sites n’est pas encore fixée. Annoncée pour le 11 mars dernier, puis renvoyée à la fin de ce mois de juillet, l’entame de la démarche est toutefois confrontée à un problème technico-financier. N’empêche ce délai reste de mise.
C’est du moins ce qui en ressort des déclarations faites hier par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, en marge de sa visite d’inspection effectuée sur le chantier de projet pharaonique de la Grande mosquée d’Alger. Encore une fois, le ministre n’a pas voulu céder devant la pression des souscripteurs 2013, qui, après avoir payé la première tranche de leur dû, attendent la prochaine étape leur permettant de choisir le site devant leur garantir l’accès à un logement. Mais, le projet n’est qu’une partie remise, puisque selon les dires du premier responsable du secteur, saisi par les journalistes sur la question, lors d’un point de presse improvisé à l’intérieur de l’enceinte de l’édifice religieux, «d’abord il y’a un problème sur le plan réglementaire à régler», a-t-il répondu. De quoi est-il question ? Il s’agit selon les explications de Tebboune des démarches entamées entre son département et celui des Finances au sujet de la révision à la hausse du prix du logement AADL, dont le dossier est toujours en étude entre les deux parties. En effet, l’augmentation du coût du logement a été déjà annoncée par le même ministre en mai dernier. Visiblement, le rétrécissement des ressources publiques a amené les autorités à prendre cette décision que le ministre a tenu à réaffirmer, d’ailleurs, en précisant qu’il œuvre de telle sorte à ce que le taux d’augmentation du prix ne dépasse pas les 20%. Ceci, pour ne pas affecter la bourse des souscripteurs 2013, a-t-il estimé. En d’autres termes, il faudra attendre les résultats des consultations menées à cet effet et qui seront sanctionnées par la signature d’un arrêté interministériel devant fixer le prix du logement ainsi révisé. À l’heure actuelle, le prix du logement AADL varie entre 2,1 et 2,7 millions DA, respectivement pour les types F3 et F4. Tout compte fait, avec cette révision tarifaire rehaussée de 20%, le prix sera de 252 millions de centimes pour le premier type et de 324 pour le second. D’autre part, le dernier remaniement ministériel opéré le 11 juin dernier a chamboulé l’agenda du ministère des Finances, puisqu’il a connu à sa tête un nouveau responsable. «Le ministre de Finances vient d’être installé», a fait remarquer Tebboune pour justifier le retard accusé dans le lancement de l’opération de choix de sites au profit des souscripteurs 2013.
Une raison pour laquelle d’ailleurs, «nous n’avons pas encore fixé la marge de l’augmentation du prix du logement», a-t-il révélé. Cependant, à en croire le même responsable, qui a fait des mains et des pieds pour éviter d’annoncer une date précise, il semblerait que l’ouverture de la deuxième opération portant AADL 2 sera lancée entre fin juillet et début août prochains. «Nous avons dis juillet, c’est juillet», pour reprendre ses dires, même s’il a modéré ses propos en indiquant qu’il se peut que l’opération soit décalée à début août. En tout cas, ce qui est sûr, c’est le fait que la question est tributaire de la «clôture définitive» du dossier de l’AADL 1 propre aux premiers demandeurs 2001-2002. Des contraintes qui laissent supposer que le ministre ne veut pas s’encombrer davantage avec les délais sachant que le dossier a connu des remontrances dans le passé avant que les autorités ne se saisissent pour se rattraper de la question. Et à Tebboune de revenir sur la question des prix pour assurer qu’il s’agira d’une tarification naturelle qui répond au contexte actuel, caractérisé par des augmentations tous azimuts, en matière des salaires aux travailleurs, des prix des matériaux de construction… «Les prix de 2001 ne sont plus ceux de 2016», a-t-il justifié. S’agissant des travaux de réalisation des logements destinés aux 420 000 souscripteurs 2013 recensés au niveau national, le ministre a révélé que pour les raisons cité précédemment, à l’exemple du prix réel du logement qui n’est pas encore fixé, la décision de remettre les clés aux bénéficiaires doit attendre. Pour illustrer ses propos, il a cité les 1 500 unités réalisées dans la wilaya de Khenchela, à l’instar d’autres wilayas du pays. Il est à noter que le payement des 20% ajoutés à la valeur monétaire du logement se fera par moyen de prélèvement mensuel du salaire du souscripteur, et ce durant une période située entre 6 à 7 mois, a précisé le ministre.
Farid Guellil