Alors que le citoyen subit dans la souffrance de la flambée des prix des produits agricoles et de la pénurie de plusieurs produits de base, telle l’huile de table notamment en ce mois de Ramadhan, une autre pression s’exerce sur les ménages à l’approche de l’Aïd el Fitr causée par la cherté des vêtements.
Et oui, c’est la souffrance vécue chaque année par les citoyens surtout les familles ayants des enfants, dont la tradition de la société oblige d’accueillir le jour de l’Aïd El Fitr avec de nouveaux habits, sauf que la tradition est restée la même mais les circonstances ont changé, car à cause de la cherté des vêtements dans les marchés beaucoup de familles privent leur enfants de cette joie. En effet dans les magasins algériens et les boulevards de shopping sur Alger les prix affichés sur les articles exposés dans les vitrines restent hors de portée et donnent réellement le vertige, des chiffres « exorbitants » alors que la qualité laisse à désirer. Malgré cela les familles n’hésitent pas à s’approcher de ces magasins accompagnées de leurs enfants, surtout pendant ces jours de Ramadhan et même dans la soirée car la plupart des commerçants ouvrent leurs boutiques le soir notamment après que le couvre-feu est passé de 23h à minuit. Du coup à l’entrée des magasins spécialisés dans la vente de vêtements on observe des chaînes de personnes qui attendent leur tour, certaines respectent les gestes barrières, en portant le masque et respectant la distanciation sociale, mais la majorité mettent le masque protecteur sous le nez ou des fois ils ne le mettent même pas, ces pratiques permettent la propagation de la pandémie du virus Corona dont les spécialistes de la santé ont mis en garde contre une troisième vague si le relâchement dans les gestes barrières persiste. Outre devant les portes, dans les magasins le commerçant n’exige plus le respect du protocole sanitaire, ces derniers (les clients) sont tout au long de la journée très nombreux, « y a des clients qui sortent les mains vides vu la cherté des articles exposés et d’autres qui achètent malgré la hausse des prix ». Selon les clients, « certains commerçants profitent » de cette occasion afin d’imposer des prix qui dépassent tout entendement sachant que les gens sont de toute manière obligés d’acheter pour satisfaire leurs enfants.
Cependant et avec des prix qui ne cessent de prendre une courbe ascendante, le pouvoir d’achat se détériore de plus en plus et certaines familles de la classe moyenne affichent clairement leur incapacité à faire face à ce rythme de dépenses. D’ailleurs l’arrivée de l’Aïd causera cette fois-ci l’effondrement du budget des familles algériennes pour cause des grandes dépenses qu’il engendre en termes des achats de vêtements pour les enfants, la préparation des gâteaux ajoutant à cela les achats du jour de l’Aïd, et encore que le Ramadhan n’est pas fini, on est juste au 13ème jour.
Sarah Oubraham