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À QUELQUES JOURS DE L’EXPIRATION DE L’ACCORD DE PÊCHE UE/MAROC : Des eurodéputés dénoncent le pillage des richesses sahraouies

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Issus de différents courants politiques et de plusieurs pays, des députés européens se sont joints à une action initiée par les membres de l’intergroupe européen de soutien au Sahara occidental au siège du Parlement européen, sis à Strasbourg, pour dénoncer le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental et l’inclusion des territoires sahraouis occupés dans la signature d’accords illégaux entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, rapportent des médias.

Selon ces sources, les protestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient écrits les messages : « Le Sahara occidental n’est pas à vendre » et « Stop the plunder – Stop the looting » (arrêtez le pillage).
Ainsi et à moins d’une semaine-17 juillet- de l’expiration de l’accord de pêche actuel entre les pays de l’UE, et le Maroc, élargi illégalement au Sahara occidental, les protestataires montent au créneau pour réaffirmer leur engagement en faveur de la légalité internationale ainsi que leur soutien aux revendications historiques du peuple sahraoui pour la défense de ses droits politiques, sociaux et économiques. Cette action de solidarité au profit des Sahraouis intervient alors que le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, a déjà gagné sa bataille juridique contre les accords UE/Maroc incluant illégalement le Sahara occidental. La Cour de justice de l’UE (CJUE) est parvenue à une conclusion sans équivoque : ces accords, y compris celui de la pêche, ne peuvent s’appliquer au Sahara occidental. La décision finale sur le document, est prévue pour la fin de cette année.
En mars dernier,  la Commission européenne avait écarté, une éventuelle extension de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, étendu illégalement au Sahara occidental occupé avant une décision de la Cour de justice de l’UE dont le verdict est attendu en fin d’année.
Dans une lettre datée du 28 mars et relayée par l’observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW), le ministre néerlandais de l’Agriculture a indiqué, en se référant à des informations de la Commission européenne, que cette dernière « n’entamerait pas de négociations avec le Maroc pour une prolongation de l’accord de pêche ».
« La Commission a indiqué que l’extension du protocole n’est pas une option avant que la CJUE n’ait statué (dans l’affaire en appel), car la Cour a annulé la décision du Conseil européen approuvant le protocole de pêche.  Une interruption temporaire des possibilités de pêche au Sahara occidental semble donc inévitable, selon la Commission », avait écrit le ministre néerlandais. Lors de la réunion tenue la semaine dernière à Las Palmas avec le secteur de la pêche canarien, et organisée sous le slogan « Construire des ponts et tisser des réseaux de dialogue qui unissent les intérêts du secteur canarien de la pêche et du peuple du Sahara occidental », consacrée aux scénarios post-17 juillet, le Front Polisario a proposé l’octroi aux pêcheurs espagnols de licences de pêche directe pour un an.  Le représentant du Front en Espagne, Abdallah El-Arabi, a d’ailleurs exprimé « la ferme volonté du Front Polisario de négocier tous les aspects liés à l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental. »  Pour sa part, l’avocat du Front Polisario devant les juridictions européennes, Gilles Devers, a expliqué que les licences de pêche qui seront fournies par le Front Polisario « maintiennent les quotas et toutes les normes qui ont été appliquées dans le cadre de l’accord avec le Maroc et garantissent la sécurité de ceux qui pêchent dans les eaux de la zone exclusive du Sahara occidental. »

L’ « improbable » prolongement de l’accord
Le Commissaire européen à l’Environnement, aux Océans et à la Pêche, Virginijus Sinkevicius, a réitéré lundi qu’il était « difficile » de prolonger l’accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, étendu illégalement au Sahara occidental occupé et devant expirer le 17 juillet. « Cela est difficile », a résumé Virginijus Sinkevicius à Valladolid (Espagne), dans le cadre du sommet des 27 ministres de l’Environnement de l’UE qui se tient jusqu’à mercredi.  Il a rappelé, dans ce contexte, que « la décision du Tribunal européen qui avait  annulé les accords de commerce et de pêche de l’UE avec le Maroc en septembre 2021, en raison de leur conclusion sans le consentement du peuple sahraoui, complique la situation générale ».  En mars dernier, Virginijus Sinkevicius avait déjà invité les pays de l’UE à examiner d’autres possibilités de pêche au sein de l’accord UE/Mauritanie, vu qu’il pourrait être « impossible d’éviter une interruption » des activités de pêche des navires de l’UE dans les eaux du Sahara occidental occupé. Le ministre espagnol par intérim de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, un pro-marocain, a fait savoir, lundi, que le gouvernement de son pays était « sur le point de finaliser techniquement un arrêté en vue d’une éventuelle aide aux pêcheurs espagnols qui seront touchés par l’expiration de l’accord de pêche avec le Maroc », précisant que cet arrêté sera consulté et signé avec les communautés autonomes » et dans les prochains jours, avant le 17 juillet, « afin qu’il n’y ait pas de période d’interruption par rapport au soutien destiné au secteur de la pêche ». En septembre 2021, le Tribunal de l’Union européenne avait statué en faveur du Front Polisario, soutenant que « l’accord de pêche avec le Maroc avait été conclu sans le consentement du peuple du Sahara occidental ».  Le Conseil de l’UE avait introduit un recours en appel le 16 décembre 2021.
L’accord de pêche Maroc/UE, est entré en vigueur le 18 juillet 2019. Il permet à 128 navires de l’UE de pêcher illégalement dans les eaux du Sahara occidental occupé.
O. B.

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