Les prix du mouton de l’Aïd ont augmenté dans la totalité des marchés à bestiaux de la wilaya de Bouira ces derniers jours. En effet, les marchés des communes de Bouira , qui devraient être fermés pour cause de l’apparition de plusieurs cas de fièvre aphteuse mais qui demeurent ouverts pour ne pas dire tolérés par les pouvoirs publics, les moutons sont cédés entre 35 000 et 51 000 DA. Soit une augmentation de 25 à 30% par rapport à l’année dernière. Selon quelques maquignons que nous avons interrogés lors d’une tournée effectuée dans ces marchés, des éleveurs venus des wilayas limitrophes, telle que M’sila, Médéa, Djelfa et Boumerdès, exercent une spéculation haussière. Ce qui fera dire à l’un de nos interlocuteurs « C’est de la concurrence déloyale! », ce dernier estime que ces maquignons venus du sud du pays, proposent un mouton plus en chair et par conséquent plus cher. Un éleveur de son état du côté de la commune de Bordj Okhris, dira quant à lui « Ces spéculateurs font croire aux acheteurs que leurs moutons n’ont jamais été engraissé. Or que dans les faits, de nos jours, il est très rare de trouver un mouton alimenté uniquement au foin. C’est de la publicité mensongère ». Ainsi, du côté de la localité d’Ouled Bouchia( 3 kilomètres à l’est de Bouira), les éleveurs tout comme les citoyens estiment que pour cette année, les prix sont élevés. « Un bon mouton de deux ans à 42 000 DA, je trouve cela excessif », dira un citoyen qui s’est rendu ce vendredi au marché pour acheter un mouton. Cet avis, est largement partagé par d’autres consommateurs. « Contrairement aux années précédentes où la bête du sacrifice était abordable à Bouira, cette année, elle est hors de prix », précisera un autre citoyen. Du côté des éleveurs, c’est le sentiment de« frustration » qui prédomine puisque selon certains d’entre eux, ils travaillent quasiment à perte , à cause notamment des spéculateurs, ainsi que la cherté du foin estimé entre 800 et 1000 DA la botte, ou encore, l’aliment à bétail qui coûte entre 3500 et 4 500 DA le sac, ainsi que les difficultés que vivent les éleveurs au quotidien. « Je suis un éleveur d’El-Mesdour et je peux vous dire que j’ai toutes les peines du monde à rentrer dans mes frais, entre le foin, l’aliment et les soins vétérinaires, je ne fais quasiment pas de bénéficies », nous dira Allaou. Même son de cloche du côté de la commue de Lakhdaria, les potentiels acheteurs, sont carrément estomaqué à l’énoncée des prix. Les négociations allaient bon train et les prix oscillaient entre 31 000 DA pour un tout petit mouton (à la limite de l’agneau) et 50 000 DA pour un ovin bien en chair. Contrairement à Alger et autres grandes villes, à Bouira, les béliers à l’allure de mastodontes, n’ont franchement pas la cote. Cependant, pour ceux qui le désirent, les béliers sont cédés entre 56 000 et 66 000 DA. Enfin et pour contrecarrer le commerce informel de moutons et surtout éviter la propagation des maladies telles que la brucellose ou la fièvre aphteuse, les services de la DSA en collaboration avec ceux de la DCP, ont mis en place 21 points de vente réparties à travers les douze daïras de la wilaya. Une mesure qui est loin d’etre respectée du moins pour le moment.
Omar Soualah