La gymnaste algérienne, Kaylia Nemour arrive en tête du classement de la coupe du monde de gymnastique artistique avant une dernière étape qui aura lieu à partir du 17 avril en cours à Doha.
La jeune sportive de 16 ans compte 60 points, et ce, après trois étapes, elle qui avait pourtant manqué la première qui s’est déroulée au Caire, avant de s’imposer au cours des deux suivantes à Cottbus (Allemagneà et Bakou (Azerbaïdjan). Elle devance de 26 points sa poursuivante immédiate Brown Georgia Rose de la Grande Bretagne.
Déjà qualifiée à la prochaine édition des Jeux olympiques qui aura lieu cet été à Paris, Nemour a déclaré récemment au micro de beIN Sports qu’elle visait la médaille d’or lors du rendez-vous parisien, ajoutant qu’elle souhaitait que ses performances sur le plan mondial soient une source d’inspiration pour les petites sportives algériennes passionnées de cette discipline afin de redoubler les efforts et pourquoi baliser un chemin vers la gloire ‘’d’autant plus que la gymnastique n’est pas très développée en Algérie et en Afrique’’, selon ses dires.
Formée en France, Nemour a représenté l’équipe tricolore jusqu’en 2022. Cependant, alors qu’elle n’avait que 14 ans, la jeune algérienne subit une opération des deux genoux avant une longue phase de rééducation. C’est à ce moment que les problèmes ont commencé. Si le médecin de son club (Avoine, en Indre-et-Loire) l’avait autorisée à reprendre la compétition après plusieurs mois, celui de la fédération s’y est opposé. Kaylia Nemour et son entourage, en colère, ont décidé de claquer la porte pour rejoindre l’équipe nationale d’Algérie, le pays de son père.
La FFGym voulait à cette époque que Kaylia Nemour rejoigne l’INSEP, à Paris. « Un projet fédéral auquel les gymnastes et parents n’adhéraient pas », expliquait la mère de la jeune femme et présidente du club d’Avoine. Résultat, Kaylia Nemour a donc tourné le dos à la FFGym pour rejoindre l’Algérie. Mais cela ne s’arrête pas là. La Fédération française a en effet longtemps bloqué le changement de nationalité sportive de la gymnaste. Ses proches dénonçaient une « volonté de nuire ». Le président James Blateau s’est défendu ainsi : « Quelqu’un dont le corps est en danger, on a considéré qu’il fallait faire ça. Ce n’est pas contre la jeune fille, ni contre le club ou contre je ne sais quoi, c’est pour sa santé ». Heureusement, et grâce à l’intervention de la ministre des Sports dans ce dossier, Kaylia a pu participer, et briller, aux Championnats d’Afrique et aux Mondiaux, en attendant les JO.
H. S.
