La question du Sahara occidental est revenue, hier, en force sur le devant des scènes régionale et internationale à la faveur de deux événements liés l’un à l’autre. La voix sahraouie a retenti d’Alger jusqu’à New-York…
En effet, hier au palais d’El-Mouradia, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a réservé un accueil officiel et chaleureux à son homologue sahraoui, son frère Brahim Ghali. Côté algérien, la rencontre s’est déroulée en présence du chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée, Saïd Chengriha et du directeur de Cabinet à la Présidence, Boualem Boualem. Côté sahraoui, étaient présents le ministre conseiller chargé des affaires diplomatiques, Mohamed Salem Ould Salek, le chef d’état-major de l’Armée populaire de libération sahraouie, Mohamed El Ouali Akik et l’ambassadeur de la RASD à Alger, Abdelkader Taleb Omar. C’est dire que la question sahraouie a marqué, en l’espace d’une journée, son grand retour sur les scènes régionale et internationale. À considérer, en parallèle à cette question de décolonisation qu’il faudra accompagner sans répit le travail laborieux de notre diplomatie sur la Palestine, l’Algérie n’a pas le temps de souffler. Toutefois, elle n’hésitera pas une seconde à remuer ciel et terre pour « triompher » sur les deux fronts.
Ainsi, concernant le déplacement du président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, à Alger, Brahim Ghali aura à se rassurer, encore une fois, lui et son peuple qui continue à lutter contre les forces d’occupation marocaines pour recouvrer son indépendance, du soutien inconditionnel de l’Algérie. L’occasion pour le président Tebboune de dire à son convive combien la question sahraouie compte pour l’Algérie, peuple et Gouvernement. Naturellement, le soutien de notre pays en faveur de l’autodétermination des peuples opprimés est un principe inscrit dans l’ADN de la diplomatie nationale.
Pendant ce temps, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en session de consultations à huis-clos sur la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Au menu, la présentation d’exposés du Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, et de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan De Mistura.
La veille, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Mohamed Sidi Omar, s’est entretenu avec le coordonnateur avec la MINURSO, lors d’une rencontre tenue au siège du secrétariat des Nations unies, aux côtés de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental. Lors de cette rencontre, a-t-on appris de la diplomatie sahraouie, la réalité et l’avenir du processus de paix parrainé par les Nations unies au Sahara occidental a été confirmé comme unique et seule solution pérenne et durable.
À cette occasion, Mohamed Sidi Omar a expliqué avec force détail la position du Front Polisario à cet égard, soulignant que « l’exercice, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l’autodétermination est la seule voie vers une solution pacifique, juste et durable à la décolonisation du Sahara occidental ». Le diplomate sahraoui n’a ainsi rien inventé si ce n’est de reprendre les termes de ce qui a été consacré par le droit international, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité sur cette question de décolonisation. La dernière, en Afrique, faut-il le rappeler au Maroc qui, au lieu de reconnaitre cette réalité, a choisi la voix périlleuse et à contre-courant de la légalité internationale.
Farid Guellil