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À LA VEILLE DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES : Le FLN dans tous ses états

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Le parti du Front de libération nationale traverse une zone de turbulence à quelques semaines des législatives du 12 juin.

Après plusieurs mois passés sous une direction intérimaire, suite à l’incarcération de ses chefs, l’ex-parti unique s’est enfin doté d‘une direction élue issue de la dernière session extraordinaire du Comité central. Un retour à la légalité qui devrait le mettre à l’abri des tumultes. Mais il s’est avéré, quelque temps plus tard, que cette démarche est loin d’être salutaire pour le parti. En effet, les déboires de cette formation politique pro-pouvoir n’en finissent toujours pas. Lâché par le pouvoir du moins en apparence, banni par le peuple après le soulèvement populaire du 22 février 2019, le parti qui jadis faisait la pluie et le beau temps fait face à une guerre fratricide à l’approche des élections législatives. On réclame la tête du SG du parti, Abou El Fadhl Baâdji.

Baâdji sur un siège éjectable ?
Fin décembre 2020, rappelle-t-on, des voix au sein du parti avaient rappelé que la mandature au secrétaire général du vieux front du pouvoir s’est achevée fin novembre de la même année, soutenant que l’actuel SG, Baâdji, a été élu à la tête du FLN, à l’occasion d’une session du CC du 30 mai 2020 -délai avant l’expiration de la mandature de cette instance issue du 10e congrès-. Cette reconduction « temporaire » expliquent-ils encore, est juste une approche pour «éviter au vieux front de rentrer dans une période d’illégalité et pour préparer le 10e congrès ordinaire. Ce pourquoi une période de six mois a été accordée au nouveau patron.
Toutefois, cette sentence a été vite démentie par le chargé de la communication du FLN, Mohamed Ammari. Il a tenu à rappeler que cette possibilité de report du congrès de six mois est consacrée dans les statuts du parti, reconnaissant que cette rallonge a effectivement pris fin le 30 novembre dernier. Le chargé de com. du parti avait alors affirmé que la résolution politique adoptée lors de cette session extraordinaire du comité central portait sur le report, à une date ultérieure, du 11e congrès du parti, initialement prévu le mois d’avril dernier. Une date ultérieure qui sera fixée, comme le soutiendra notre interlocuteur, «en fonction de l’évolution de la situation sanitaire du pays et de l’agenda politique». «On ne peut pas se mettre sur le onzième congrès alors que des élections législatives et locales pourraient intervenir entre-temps», soutient Ammari, ajoutant que «tous les efforts sont actuellement concentrés sur la restructuration du parti en vue de se préparer à ces joutes électorales à l’occasion desquelles le FLN doit conserver son leadership et taire les mauvaises langues qui réclament sa mise au placard ».

Réunion du CC cette semaine
La situation reste toujours fragile au sein de ce parti que la majorité des Algériens s’était déjà accordée à dire que sa place est au musée national, car il appartient à tous les enfants du peuple étant un symbole de la Révolution de  54. D’autant plus que les détracteurs de l’actuel SG reviennent encore à la charge au cours de cette semaine pour lui rappeler son illégitimité à la tête du parti. Sur sa page face, Mustapha Kehiliche, membre du Comité central, annonce la tenue, cette semaine, d’une réunion de l’instance délibérante pour débattre de la situation du parti et des moyens à même de le remettre sur rail.
« Devant la situation illégale du statut du SG du parti et les déviations organiques, et devant la dérive systémique et militante commise en dehors de la légitimité ; il a été décidé de tenir une réunion d’urgence par des membres du Comité central, au courant de la semaine prochaine », peut-on lire sur la page facebook du cadre central dans une publication postée jeudi dernier. Il est surtout reproché au premier responsable du parti   de s’enfoncer dans « une fuite en avant » en insistant à « ne pas convoquer le CC », « à le retarder et à confisquer la souveraineté de ses membres».
Le SG du FLN vit-il ainsi ces derniers moment en tant que chef du parti ? Il est surtout à se demander quelles seraient les conséquences d’une telle situation d’instabilité à la veille des élections tests pour un parti qui essaie de renaître de ces cendres.
Brahim Oubellil

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