En déplacement à Bakou en qualité de représentant du président Tebboune, le chef de la diplomatie nationale Ramtane Lamamra, a été reçu, hier, par le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev. Dossier important auquel les deux pays accordent un intérêt commun stratégique, l’activation du rôle du Mouvement des non-alignés a été abordé entre les deux parties. Pays à la tête de la présidence de ce bloc qui regroupe quelque 120 pays parmi les nations qui cherchent à bâtir un monde sans conflits sur la base du multilatéralisme, l’Azerbaïdjan a reçu le soutien et les félicitations de l’Algérie pour le succès de sa mission.
En ce sens, selon l’Agence de presse d’État d’Azerbaïdjan « Azertag », Lamamra a transmis les salutations et les vœux du président Abdelmadjid Tebboune à son homologue Ilham Aliyev. Lamamra a ainsi déclaré que le président algérien « suit avec grand intérêt les processus de développement en Azerbaïdjan et la présidence réussie du Mouvement des non-alignés assumée par le président Ilham Aliyev. »
En retour, le président Aliyev a exprimé sa « gratitude pour les salutations et les vœux de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune et demandé au ministre de lui transmettre ses salutations. » Comme il a aussi exprimé sa « haute appréciation » du soutien apporté par l’Algérie aux initiatives présentées par l’Azerbaïdjan au sein du Mouvement des non-alignés, ainsi qu’à la décision relative à la prolongation de la présidence azerbaïdjanaise de l’organisation. Deuxième point abordé lors de cette rencontre, le président de l’Azerbaïdjan a mis l’accent sur la coopération « fructueuse » avec l’Algérie dans le cadre du cartel pétrolier élargi OPEP+. Notant, à ce titre, qu’il existe de nombreux domaines pour une coopération « plus efficace et plus active » à l’avenir, le président Ilham Aliyev a focalisé sur la nécessité d’ « étendre » les relations dans les domaines de l’économie, du commerce, des affaires et de l’énergie.
Enfin, le président Ilham Aliyev s’est dit convaincu que cette visite de Lamamra « contribuerait » au développement des relations bilatérales entre l’Algérie et l’Azerbaïdjan.
Alger et Bakou créent un mécanisme de consultation politique
Outre le dossier des non-alignés qui s’est taillé la part du lion en tout ce qu’il constitue comme cadre global pour la relance du rôle majeur de ce bloc de puissance en ces temps des grands chamboulements géopolitiques et géostratégiques, Alger et Bakou ont abordé les relations bilatérales. Comme lorsqu’il est question par exemple, d’aborder les dossiers à l’international communs aux deux pays. En effet, le bouleversement des relations mondiales auxquelles on assiste présentement nécessite de repenser les mécanismes de coopération aussi bien bilatéraux que multilatéraux. En ce sens, les deux pays ont signé un accord portant création d’un cadre de consultation politique qu’il conviendra, désormais, à rendre opérationnel dès que la nécessité de s’exprimer ou, mieux, de s’aligner sur une question se fait sentir. D’autre part, l’Algérie et l’Azerbaïdjan ont conclu un deuxième accord portant sur la libre circulation, sans visa, des personnes détentrices de passeports diplomatiques et de mission des visas d’entrée aux deux pays.
Au terme de sa mission en tant qu’Envoyé spécial du président Tebboune, Lamamra a déclaré qu’il était satisfait de la visite en Azerbaïdjan, « un beau pays frère », et qu’il a remercié pour « l’hospitalité manifestée ». Se déclarant « confiant » que les relations entre les deux pays s’élargiraient, le chef de la diplomatie nationale a souligné « le soutien mutuel » des deux Etats. Comme il a évoqué avec « satisfaction » l’existence d’une « confiance mutuelle » entre les deux pays, avant de déclarer que cela pouvait donner naissance à des « résultats très efficaces pour le renforcement de la coopération dans de nombreux domaines. »
Durant sa visite de travail, il convient de souligner que Lamamra s’est entretenu, hier à Bakou, avec son homologue azerbaïdjanais, Jeyhun Bayramov. Les deux parties ont tenu une séance de travail élargie consacrée à l’examen de l’état et des perspectives des relations de coopération entre les deux pays et les moyens de leur consolidation dans tous les domaines, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Selon la même source, les deux chefs de la diplomatie ont passé en revue les questions sécuritaires et politiques d’intérêt commun sur les plans international et régional, insistant sur l’impérative intensification de la concertation entre les deux pays eu égard à leur rôle pionnier dans le cadre des organisations auxquelles ils appartiennent, à l’instar de l’Organisation des Nations unies (ONU), le Mouvement des non-alignés (MNA), l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) et le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), notamment dans le contexte actuel des relations internationales.
Farid Guellil